Résumé :
- L’épargne des Français sera réorientée vers le financement d’entreprises non cotées dès octobre 2024
- Les nouveaux versements sur les contrats d’assurance-vie en gestion pilotée seront concernés
- Les quotas d’investissement en actifs non cotés varieront de 4% à 8% selon votre profil de risque
- Cette mesure vise à stimuler l’économie réelle et renforcer la compétitivité des PME et ETI françaises
Les nouvelles règles du jeu pour l’assurance-vie
La loi Industrie verte d’octobre 2023 introduit une nouveauté de taille pour le placement préféré des français : une partie de vos primes sera bientôt fléchée vers des entreprises non cotées en Bourse.
La réforme ne s’appliquera qu’aux nouveaux versements effectués à partir du 24 octobre 2024 sur les contrats d’assurance-vie en gestion pilotée. Votre épargne déjà constituée ne sera donc pas concernée. Cependant, si vous effectuez de nouveaux versements après cette date, une partie sera automatiquement orientée vers le financement d’entreprises non cotées.
Les quotas d’investissement varient selon votre profil de risque :
- Pour un profil « équilibré », 4% de vos nouveaux versements seront investis dans le non-coté
- Si vous avez un profil « dynamique », ce quota monte à 8%
- Les profils prudents ne sont pas concernés pour le moment
Du côté des plans d’épargne retraite (PER), tous les profils sont concernés, avec des quotas allant de 2% à 15% selon le niveau de risque choisi.
Le private equity dans votre épargne : risques et opportunités
L’introduction du capital-investissement, ou private equity, dans votre assurance-vie n’est pas anodine. Cette classe d’actifs est réputée pour son potentiel de rendement élevé, mais elle comporte aussi des risques importants.
Le private equity consiste à investir dans des entreprises non cotées en Bourse, souvent en phase de développement. Ces investissements sont généralement moins liquides que les actions cotées, ce qui signifie qu’il peut être difficile de récupérer rapidement son argent.
En contrepartie, le potentiel de performance à long terme est considérable. Les entreprises non cotées, moins soumises à la pression des résultats trimestriels, peuvent se concentrer sur leur croissance à long terme. Cela peut se traduire par des rendements attractifs pour les investisseurs patients.
La France parie sur votre argent
Cette réforme vise à dynamiser l’économie des territoires et à renforcer la compétitivité française. En orientant une partie de l’épargne vers les PME et ETI (Entreprises de tailles intermédiaires) non cotées, le gouvernement espère leur donner les moyens de se développer, d’innover et de créer des emplois.
Les PME et ETI sont souvent considérées comme le moteur de l’économie française. Elles représentent une part importante de l’emploi et sont souvent à l’origine d’innovations majeures. Cependant, elles peinent parfois à trouver les financements nécessaires à leur croissance.En mobilisant une partie de l’épargne des Français, estimée à près de 2000 milliards d’euros pour la seule assurance-vie, cette réforme pourrait injecter des capitaux importants dans ces entreprises. Cela pourrait se traduire par la création d’emplois, le développement de nouvelles technologies et, à terme, une amélioration de la compétitivité de l’économie française sur la scène internationale.