Analyse Technique : qu’est-ce que c’est et comment cela fonctionne ?

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Analyse Technique : qu’est-ce que c’est et comment cela fonctionne ?

Afin de déterminer la valeur d’une entreprise, il existe un débat entre partisans de l’analyse fondamentales et partisans de l’analyse technique.

En réalité, l’investisseur avisé utilise la plupart du temps une combinaison des deux approches. Lorsque vous envisagez d’investir dans des titres d’une société deux questions se posent : à quel moment acheter des parts ? Et quand revendre vos actions ?

C’est là que l’analyse technique intervient…

Analyse technique : En bref

L’analyse technique est un ensemble de méthodes permettant à l’investisseur d’optimiser ses points d’entrée et de sortie sur un marché.

Afin de bien comprendre de quoi il s’agit, il convient d’explorer les points suivants :

  • Le fonctionnement de l’analyse technique : les grandes théories, l’observation graphique, les objectifs de l’approche,
  • Les méthodes utilisées en analyse technique, telles que les niveaux de support et résistance, les indicateurs techniques, tendances, etc,
  • La différence (et la complémentarité) avec l’analyse fondamentale, qui est l’étude stratégique d’une entreprise,
  • Les avantages de l’analyse technique et ce qu’elle peut apporter à un investisseur consciencieux,
  • Les limites de l’analyse technique, ainsi que les erreurs à éviter lorsque l’on débute en analyse technique.

L’on comprendra ainsi que l’analyse technique constitue une sorte de boite à outils, que l’investisseur utilise dans le but d’entrer et sortir du marché aux moments les plus opportuns . Il ne s’agit en aucun cas d’une méthode miracle, ou d’une science exacte, mais plutôt d’une étape supplémentaire et sécurisante dans le processus d’investissement.

Abordons à présent les spécificités de l’analyse technique, ainsi que son fonctionnement.

Qu’est-ce que l’analyse technique et comment cela fonctionne ?

L’analyse technique telle qu’on l’utilise aujourd’hui, bien qu’elle se soit considérablement étoffée au fil des ans, puise ses fondements dans la théorie de Charles Dow, journaliste-économiste du 19ème siècle dont vous connaissez sûrement le nom, puisqu’il est repris dans l’indice américain de référence : le Dow Jones.

S’il est important de comprendre la théorie de Dow, d’autres méthodes de l’analyse technique doivent être intégrées.

La théorie de Dow

Les six principes de la théorie de Dow constituent une bonne entrée en matière pour cerner la notion d’analyse technique.

Principe n°1 : Le marché prend en compte toutes les informations connues

On parle là de l’efficience du marché. Plus simplement, Charles Dow considère que le prix d’une action ou d’un indice à un moment donné, est représentatif de l’offre et de la demande à ce moment là, qui sont elles-même représentatives de la quantité d’information disponible à ce moment précis. En conclusion, sans une méthode réfléchie, il est impossible (sauf chance) d’obtenir de meilleurs résultats que le reste du marché. D’où l’adage : le marché a toujours raison.

Principe n°2 : Le marché évolue selon trois tendances

  • La tendance primaire : elle s’identifie à long terme (un an ou plus),
  • La tendance secondaire : elle s’établit plutôt à moyen terme (quelques semaines à un an),
  • La tendance tertiaire : elle concerne les variations de court terme (un jour à quelque semaines).

Le fait de décomposer le prix d’un actif selon ces trois temporalités permet de mieux en comprendre les évolutions. On identifie ainsi une tendance de fond, ou de long terme, tout en gardant en tête qu’à l’intérieur de cette grande tendance, les prix évoluent dans des cycles de consolidation ou de correction. Ainsi, le prix peut baisser à un instant donné, tout en se trouvant dans une tendance haussière à plus long terme.

Principe n°3 : La tendance primaire se divise selon trois phases

  • La phase d’accumulation : il s’agit d’une phase au cours de laquelle les cours évoluent de manière horizontale, dans une sorte de stagnation. Les plus hauts (pics) sont de niveaux relativement similaires, tout comme les plus bas (creux). Selon la théorie de Dow stipule, il s’agit d’une phase propice à l’achat, et c’est généralement là que se placent les investisseurs expérimentés.
  • La phase d’absorption : de nombreux investisseurs entrent sur le marché suite à la révélation d’une information importante. Le prix augmente, les pics et creux de marché sont de plus en plus hauts, et évoluent donc dans une tendance à la hausse.
  • La phase de distribution : le grand public continue d’acheter, galvanisé par les prix qui montent. Les professionnels et investisseurs avisés en profitent pour vendre et sécuriser leurs profits. Le marché se retrouve à nouveau dans une tendance horizontale voire baissière.
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Représentation graphique des phases d’accumulation et de distribution décrites par Dow, reliées par des phases d’absorption qui peuvent se matérialiser par des phases d’évolution haussières ou baissières (avancée et déclin sur ce graphique).

Ces trois phases ne constituent pas une science exacte ni systématique, mais il convient de les appréhender comme un cycle naturel de marché, souvent observable.

Principe n°4 : Les moyennes se confirment

Pour établir avec plus de fiabilité le sens d’une grande tendance de marché, celle-ci doit être observable sur les différents indices, secteurs, etc. On parle de « moyennes du marché ». Plus la tendance se dégage sur un nombre important d’indices et de titre, plus elle est considérée comme fiable.

Principe n°5 : Les volumes confirment les tendances

Dans une tendance primaire haussière saine, on observera, selon Dow, l’augmentation des volumes lorsque les cours montent, et leur diminution lorsque le cours consolide (tendance secondaire). Inversement, lorsque les volumes augmentent tandis que les cours baissent, il est probable que la tendance primaire soit baissière.

Principe n°6 : Les tendances se poursuivent, tant qu’un retournement n’est pas identifiable

Il s’agit d’un principe fondamental de la théorie de Dow, prévu pour éviter de sortir du marché trop tôt ou pire, croire déceler un retournement de tendance et se placer dans le mauvais sens. Dans le cas d’une tendance à la hausse par exemple, il est possible que les cours se dirigent temporairement à la baisse, dans une logique de correction. Il ne faut cependant pas tirer de conclusion hâtive et décider arbitrairement que la tendance haussière se termine. Dans la plupart des cas, lorsque la tendance haussière n’est pas compromise, les cours repartent rapidement à la hausse. Attention donc à ne pas se faire piéger.

Comme expliqué précédemment, une tendance haussière se caractérise pas des pics et des creux de plus en plus hauts. Tant que l’inverse n’est pas observable (plus hauts et plus bas de plus en plus bas), on reste dans la tendance de base.

Si la théorie de Dow a posé les fondements de l’analyse technique, de nombreuses autres techniques se sont développées au fil du temps, et forment aujourd’hui une sorte de consensus. L’on peut donc considérer l’analyse technique comme une boite à outils permettant d’analyser les graphiques et valider ou infirmer des décisions d’investissement.

Ci-après quelques outils autres

Les graphiques

Les graphiques bi-dimensionnels, avec le temps figurant sur l’abscisse (axe horizontal), et les prix sur l’ordonnée (axe vertical), sont généralement utilisés pour l’analyse technique.

Pour ce qui est de la représentation du prix, l’écrasante majorité des investisseurs pratiquant l’analyse technique utilise les chandeliers japonais. Cette représentation permet de connaitre les cours d’ouverture, de clôture, ainsi que les plus hauts et les plus bas d’un intervalle de temps donnée. Sur un graphique en données journalières, chaque chandelier représente une journée de cotation. En données horaires, chaque « bougie » (surnom des chandeliers japonais), représente une heure. Et ainsi de suite.

Cette représentation en chandeliers est plébiscitée par les investisseurs car elle facilite l’analyse de l’évolution des prix.

Les supports et résistances

Les cours d’un actif coté évoluent au fil du temps, marquant des plus hauts et des plus bas. Certains de ces niveaux clés, lorsqu’ils ont été marqués par des volumes significatifs, représentent par la suite des zones sur lesquelles les cours butent, rebondissent, ou « hésitent ».

Lorsque les cours évoluent à la baisse et rencontrent un support, ils ont tendance à marquer une pause dans leur chute, voire à rebondir. À l’inverse, des cours qui montent se voient souvent stoppés dans leur ascension, ou refoulés à la rencontre d’une résistance.

Resistance graph
Représentation graphique de zone de support et de résistance. On voit ici clairement que la première résistance, une fois cassée, se mue en support (changement de polarité).

Notez que lorsque les investisseurs s’appliquent à tenter de déterminer, par l’observation des prix passés, l’endroit où se trouvent les supports et résistances, et agissent par la suite lorsque les prix arrivent sur ces niveaux, cela entretient le support, ou la résistance en question. En effet, ils vont avoir tendance à vendre leurs actifs et à prendre leurs profits au contact d’une résistance, par peur d’une chute du prix (ou à acheter sur un support dans l’espoir que les prix rebondissent à la hausse).

L’investisseur avisé prendra par ailleurs en compte une règle importante, et pourtant peu connue : la règle du changement de polarité. Celle-ci stipule que lorsque le prix parvient à casser une résistance, c’est-à-dire à la traverser, et clôturer au-dessus, cette résistance change de nature, se muant en support. Inversement, lorsque le prix s’enfonce sous un support, et clôture en dessous, ce support constituera une résistance si les prix venaient à remonter, et tester de nouveau cette zone.

L’analyse des tendances

Il s’agit d’un des aspects les plus important en analyse technique : identifier la tendance en cours. Les investisseurs débutants s’entêtent à chercher le « point de retournement », se disant ainsi « les cours baissent de manière importante, il est donc temps d’acheter ». Erreur. Il s’agit d’un réflexe naturel, qui donne, à moins d’être doté d’une chance inouïe, de piètres résultats.

Les investisseurs qui gagnent sur les marchés financiers n’investissent généralement jamais à contre tendance (à moins de d’avoir des années d’expérience sur les marchés, et dans des cas très particuliers).

Pour rappel, comme expliqué précédemment avec la théorie de Dow, une tendance haussière sera caractérisée par une succession de creux et de sommets de plus en plus hauts tandis qu’une tendance baissière sera caractérisée par la présence de sommets et de creux de plus en plus bas, et pour finir, des sommets et des creux de niveaux similaires indiquant une stagnation ou un « range » (tendance horizontale), pour les amateurs d’anglicismes.

Pour détecter la tendance d’un actif, il est tout à fait possible de s’aider, en traçant des droites de tendance, de canaux, ou d’étudier la direction des moyennes mobiles. En bref, tout ce qui permet de visualiser de manière imagée la direction des cours.

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Exemple de tendance haussière, caractérisée par le traçage d’une “droite de tendance” aidant à mieux visualiser les creux de plus en plus hauts.

Il convient en outre de ne pas oublier le découpage temporel de Dow, et les types de tendances (primaire, secondaire, tertiaire), afin de ne pas se faire piéger. Le prix d’un actif peut très bien chuter alors que sa tendance principale reste haussière…

Les figures chartistes

Les figures graphiques, ou chartistes, sont des configurations détectables au sein des variations dessinées par le prix. Il s’agit de formes, qui reviennent régulièrement, et pour lesquelles on a dressé une série de statistiques qui permettent d’augurer de la suite des évènements de manière plus ou moins certaine.

Elles se classent en deux catégories, que sont :

  • Les figures de continuation : lorsqu’elles apparaissent, on table plutôt sur une continuation de la tendance actuelle. On peut par exemple citer les triangles, ou les drapeaux,
  • Les figures de retournement : elles permettent d’envisager un changement de tendance. Les figures en épaule-tête-épaule, les biseaux, ou encore les doubles tops, constituent des configurations susceptibles de faire émerger une nouvelle tendance inverse à la précédente.
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Exemple de figure chartiste de retournement : l’épaule-tête-épaule, qui marque souvent la fin d’une tendance haussière, et précède une tendance baissière.

Les figures en chandeliers

Il peut être rémunérateur de consacrer du temps à l’analyse de la forme des bougies. La longueur des mèches, la taille du corps de la bougie, ou des combinaisons spécifiques de plusieurs bougies peuvent laisser présager des évolutions futures des cours.

De nombreux ouvrages décrivent les implications des figures en chandeliers japonais. Loin d’être une science exacte, l’analyse des bougies s’utilise très bien en complément des autres techniques, ou à des fins de validation d’un scénario déjà pressenti grâce à l’utilisation des figures graphiques, des supports/résistances, etc.

L’étude des gaps

Les gaps sont des « zones de vide », c’est-à-dire des zones sur lesquelles le prix n’a pas côté (ce qui signifie qu’aucun échange n’a eu lieu).

Imaginons par exemple qu’une action clôture sa séance au prix de 100 €. Elle publie, après la séance, des résultats trimestriels très encourageants, et au-dessus des attentes. À l’ouverture de la séance le lendemain matin, sous la pression des acheteurs souhaitant acheter des titres, le premier échange s’effectue directement au cours de 103 €, et s’envole par la suite, sans repasser sous les 103 €. La zone de non-cotation située entre 100 et 103 € est ce que l’on appelle un gap.

Les gaps constituent généralement des zones de supports et de résistances pour la suites des échanges.

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Représentation d’un gap, ou absence de cotation entre deux bougies.

Il convient de distinguer deux types de gaps :

  • Les gaps de continuation : dans une tendance déjà haussière, un gap haussier vient confirmer la tendance, d’où la notion de continuation. Dans une tendance baissière, une mauvaise nouvelle engendre une ouverture de séance sur des cours inférieurs au cours de clôture précédent : il s’agit également d’un gap de continuation de la tendance baissière.
  • Les gaps de rupture : par exemple, au sein d’une tendance haussière, une mauvaise nouvelle crée un gap baissier à l’ouverture, et l’on constate par la suite une tendance baissière qui se met en place. On parle dans ce cas d’un gap de rupture (ou inversement avec un gap haussier dans une tendance baissière).

Les indicateurs techniques

S’il existe des milliers d’indicateurs techniques, certains se sont imposés au fil du temps comme des indicateurs de référence, connus de tous les analystes techniques, comme le RSI, ou le MACD.

Ces indicateurs constituent des aides à la décision. Ils se construisent grâce à l’évolution des prix, et en faire une observation attentive permet parfois de tirer des conclusions, ou de repérer des anomalies dans l’évolution du cours. Polyvalents, ils permettent tout autant de générer des signaux, que de qualifier la solidité d’une tendance, ou encore d’indiquer si l’actif se trouve en surachat ou en survente.

Ils servent également à l’étude des divergences. Ces dernières sont des dissensions entre l’évolution des prix et l’évolution de l’indicateur. Elles permettent de gager d’un éventuel rattrapage des prix.

L’investisseur qui prend le temps d’étudier les indicateurs et de trouver ceux qui s’accordent le mieux à sa philosophie d’investissement bénéficiera de précieux indices délivrés par ces outils.

Les niveaux de Fibonacci

Lorsque le prix d’un actif connait une hausse soutenue et/ou continue, il convient de s’attendre à ce que l’on appelle un retracement, ou encore une consolidation. Cela signifie que le prix va marquer une pause et baisser, en retraçant (parcourir en sens inverse), une partie de la hausse effectuée.

Ceci est tout à fait normal, et permet de reprendre par la suite une tendance solide. Cependant, lorsque l’on cherche à se situer dans ce retracement, pour prendre une position dans le sens de la tendance par exemple, il peut être délicat d’estimer un point d’entrée arbitrairement. 

Les niveaux de Fibonacci sont dérivés de la célèbre suite du même nom. En analyse technique, ils permettent, de manière visuelle, d’établir différents niveaux sur lesquels les cours sont susceptibles d’arrêter leur retracement pour reprendre leur tendance initiale. Le but de cet outil est donc de trouver des points d’entrée avantageux.

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Cette représentation des niveaux de Fibonacci montre clairement une “jambe de baisse”, prenant place entre les deux cercle. Suite à cette baisse prononcée, le marché consolide, en retraçant cette baisse par un mouvement haussier temporaire. On voit que cette consolidation prend fin sur le niveau 78,60% de Fibonacci, et retrouve suite à cela le chemin de la baisse.

Les vagues d’Elliott

La théorie des vagues d’Elliott (qui porte le nom de Ralph Elliott, comptable et spécialiste des marchés financiers au début du 20ème siècle) est en concordance avec certains principes de la théorie de Dow. Elle stipule que les marchés évoluent selon des cycles, haussiers ou baissiers.

Selon cette théorie, un cycle haussier comporte des phases de correction à la baisse, de la même manière qu’un cycle baissier comporte des phases de correction à la hausse. Elliot décompose les mouvements en cycles élémentaires, composés de 5 vagues de tendance suivies de 3 vagues de correction.

Ce qui est intéressant avec la théorie d’Elliott, est qu’elle est décomposable à l’infini, c’est-à-dire que plus on « zoom » sur un mouvement de cours en réduisant les unités de temps, plus on peut décomposer chaque vague en vagues de plus petites périodes, et observer ces cycles sur différentes échelles de temps.

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Graphique représentant les vagues d’Elliott selon deux décompositions temporelles différentes.

Exemple de démarche d’analyse technique

Afin d’illustrer certaines des notions précédemment évoquées (qui ne constituent pas du tout une liste exhaustive), et comprendre en quoi l’analyse technique peut aider l’investisseur dans son processus de décision, prenons un exemple.

Imaginons que vous ayez étudié une entreprise à travers ses atouts et faiblesses, via une fondamentales. Vous souhaitez investir sur cette dernière, mais en observant son graphique de prix, vous vous rendez-compte que le cours de l’action a augmenté de manière conséquente ces derniers jours, avec une hausse de près de 20%.

Vous décidez d’attendre que le prix consolide quelque peu avant de vous placer. Pour cela, vous utilisez l’outil des retracements de Fibonacci. Alors que le cours consolide et retrace sa hausse comme vous l’aviez prévu, vous remarquez qu’il marque un arrêt et fluctue autour du niveau 0,5 de Fibonacci, qui correspond à un retracement de la moitié de la hausse précédente.

En observant un peu plus le graphique, vous vous rendez compte que ce niveau correspond à un précédent pic, et qu’un gap avait été créé lors de la hausse actuellement retracée. Vous avez donc : un niveau de Fibonacci intéressant, une zone de support issue de l’ancien pic, support de surcroit confirmé par la présence d’un gap généré pendant la hausse.

Vous décidez qu’il s’agit d’un bon point d’entrée, et passez à l’achat, conforté par ailleurs par un l’indicateur technique RSI qui quitte sa zone de survente. Suite à quoi les cours rebondissent et repartent à la hausse…

Bien entendu, ce n’est pas toujours aussi simple, mais c’est la démarche qui reste intéressante : l’analyste technique n’utilise pas un outil en particulier, mais une convergence d’éléments pour identifier des points d’entrée ou de sorties intéressants.

Aucun secret, ni recette magique…

L’analyse technique doit être vue comme un ensemble d’outils permettant d’interpréter l’évolution des prix. Elle ne doit pas être considérée comme une science exacte, ou une garantie de développer un trading rentable. Il s’agit plutôt de techniques complémentaires à l’analyse fondamentale.

Se baser uniquement sur l’analyse technique serait occulter une grande partie des règles de discipline de l’investissement. L’investisseur avisé est ainsi celui qui étudie ses dossiers de manière fondamentale, comprend les actifs dans lesquels il investit, et soigne ses entrées et sortie grâce à l’analyse technique, qui intervient donc en fin du processus de décision.

Analyse technique vs analyse fondamentale : Quelle est la différence ?

Voici un tableau récapitulatif des différences notables entre analyse technique et fondamentale :

Analyse fondamentaleAnalyse technique
L’analyse fondamentale permet de comprendre comment fonctionne une entreprise, sa position sur un secteur, sa structure de couts, sa compétitivité, etcL’analyse technique ne permet pas de comprendre la valeur et la performance économique d’une entreprise. Elle ne se base que sur les données de son prix d’action en bourse
L’analyse fondamentale permet de déterminer si une entreprise est surévaluée ou sous-évaluéeL’analyse technique ne permet pas d’interpréter les niveaux de valorisation d’un titre
L’analyse fondamentale ne permet pas de connaitre l’humeur et le sentiment des autres investisseursL’analyse technique permet de déceler le sentiment de marché, et son but est d’ailleurs d’anticiper le comportement des investisseurs qui réagissent historiquement de la même manière aux différents évènements de marché : « l’histoire se répète »
L’analyse fondamentale ne permet pas d’estimer le meilleur point d’entréePar l’utilisation des notions d’analyse technique, et l’interpretation de signaux convergeants, l’analyse technique a pour but de rechercher les meilleurs points d’entrée et de sortie sur le marché

Quels sont les avantages de l’analyse technique ?

Les avantages de l’analyse technique sont nombreux :

  • Accessible à tous : pour peu que l’on se forme, nul besoin de diplômes ou de connaissances académiques pour devenir un bon analyste technique. Il suffit d’étudier la question, et d’acquérir de l’expérience,
  • Elle permet de comprendre le cycle d’un actif: l’analyse technique a justement pour but d’identifier la tendance dans laquelle se trouve l’actif en question.
  • Elle permet d’obtenir des indices sur la psychologie des investisseurs, qui agissent souvent de manière similaire,
  • L’analyse technique permet l’égalité de l’information : tout se base sur un graphique, et les analystes disposent donc de la même information à un moment donné, à la différence de l’analyse fondamentale où les investisseurs professionnels et institutionnels disposent parfois d’informations sensibles avant le reste des investisseurs,
  • Permet d’identifier les meilleurs points d’entrée et de sortie,
  • Peut être utilisée pour tous les actifs cotés.

Encore une fois, il faut garder en tête que l’analyse technique comporte une grande part d’interprétation. Attention donc, à ne pas la considérer comme une science exacte, et ne pas réagir à chaque signal. 

Quels sont les limites et les inconvénients de l’analyse technique ?

Si ses avantages sont nombreux, il convient tout de même de préciser les limites et inconvénients de l’analyse technique :

  • L’analyse technique n’est pas un garde-fou contre ses propres émotions : elle ne peut se pratiquer qu’avec une grande discipline, et en conservant des tailles de positions qui permettent de rester serein,
  • Elle peut brouiller l’objectivité obtenue grâce à l’analyse fondamentale,
  • Elle peut apporter des signaux techniques contradictoires,
  • Les indicateurs techniques peuvent perdre une grande partie de leur fiabilité dans certains cycles de marchés comme les latéralisations,
  • L’analyse technique fonctionne en partie à cause de son caractère auto-réalisateur : tous les analystes techniques s’attendent au même mouvement, et placent donc des ordres en conséquence, ce qui crée au moins en partie le mouvement.

Les erreurs courantes à éviter lors de l’utilisation de l’analyse technique

Devant la multiplicité des signaux délivrés par l’analyse technique, de nombreuses erreurs peuvent être commises par les analystes techniques débutants. Malgré la tentation, il est nécessaire d’être conscient de ces risques comportementaux. Voici les trois grands comportement à éviter à tout prix :

  • Ne pas couper ses positions perdantes, selon l’adage boursier « coupe tes pertes, et laisse courir tes gains ». Cependant, l’émotion de l’investisseur le pousse dans certains cas à faire l’inverse. Se laisser piéger par une position perdante est la pire chose qui soit pour un investisseur. Mieux vaut accepter un certain niveau de perte dès la prise position, et s’y tenir. La mise en place d’ordres stop peut-être une solution pour palier à un éventuel manque de rigueur à ce sujet,
  • L’overtrading : il s’agit du fait de passer trop d’ordres. Mieux vaut attendre une belle convergence d’indices graphiques et se positionner, plutôt que de vouloir exploiter chaque signal,
  • Vouloir se rattraper d’une perte : c’est souvent là que l’on commet les pires erreurs de jugement ! La volonté de vouloir se « rattraper » est à bannir. Subir des trades perdants est inévitable. Aucune stratégie ne permet de gagner à tous les coups. Le but est de gagner sur la globalité. Vouloir se rattraper entraine de la précipitation, et aggrave souvent la situation.

L’investisseur qui s’attache en permanance à éviter ces trois grandes erreurs, fait déjà un grand pas vers de meilleurs résultats…

FAQ : Questions fréquentes sur l’analyse technique

Qu’est-ce que l’analyse technique et comment ça fonctionne ?

L’analyse technique est une boite à outils d’interprétation graphique à destination de l’investisseur. En complément de l’analyse fondamentale, elle permet d’optimiser ses entrées et sorties sur le marché.

Quelles sont les méthodes de l’analyse technique et comment les utiliser ?

Les méthodes d’analyse technique sont multiples, et s’utilisent de manière combinée. L’investisseur avisé n’utilise pas qu’une seule méthode ou indicateur, mais plutôt une combinaison de plusieurs d’entre elles.

Quels sont les avantages de l’analyse technique ?

Il existe plusieurs avantages à utiliser l’analyse technique pour améliorer ses performances de trading. Mais l’objectif premier est de déterminer à quel moment acheter ou vendre un actif, ainsi que le sens des tendances.

Quelles sont les limites et les inconvénients de l’analyse technique ?

Les limites et inconvénients de l’analyse techniques sont multiples, mais peuvent être évités. Par exemple, l’analyse technique ne donne aucune indication stratégique sur l’entreprise, mais seulement une analyse des forces agissant sur le prix de son action en bourse.

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