Résumé :
- Le taux moyen des fonds en euros pourrait baisser à 2,50% en 2024
- Certains contrats pourraient encore offrir plus de 4% de rendement
- La baisse probable du Livret A influencera les rendements de l’assurance vie
- Les épargnants doivent rester vigilants sur le choix des contrats et les frais
L’assurance vie, placement préféré des Français, a connu un véritable rebond ces deux dernières années. Après avoir frôlé des rendements planchers de 0,5% en moyenne il y a quatre ans, les fonds en euros ont repris des couleurs pour atteindre un taux moyen de 2,65% en 2023.
Cependant, les experts tirent la sonnette d’alarme pour 2024. Le cabinet Facts & Figures prévoit en effet un léger recul, avec un taux moyen qui pourrait s’établir à 2,50%. Face à ces nouvelles perspectives, les épargnants devront redoubler de vigilance pour optimiser leurs placements.
Retour sur les performances de 2023 : une année exceptionnelle
L’année 2023 restera dans les annales de l’assurance vie comme celle du grand rebond. Avec un taux moyen de 2,65% pour les fonds en euros, le placement a retrouvé son attractivité d’antan. Certains contrats ont même atteint des sommets, avec des rendements frôlant les 4%. Cette performance est d’autant plus remarquable qu’elle marque une rupture nette avec la tendance baissière des années précédentes.
Les chiffres clés de 2023 parlent d’eux-mêmes. Plus aucun rendement inférieur à 1% n’a été constaté en début d’année 2024, signe d’une santé retrouvée pour l’ensemble du marché. Cette embellie a profité à tous les types d’assureurs, mais certains se sont particulièrement distingués.
Du côté des meilleurs performeurs, les mutuelles spécialisées ont joué les locomotives. La MACSF et la MIF ont ainsi servi des taux supérieurs à 3%, confirmant leur position de leaders du marché. Les mutuelles généralistes n’ont pas été en reste, avec des progressions notables : GMF et Maaf ont affiché 2,80%, tandis que la Macif et la Maif ont servi respectivement 2,70% et 2,50%.
La surprise est venue des bancassureurs, longtemps à la traîne en matière de rendements. Certains fonds anciens, comme ceux de Cardif (BNP Paribas) et Predica (Crédit agricole), ont réalisé un véritable bond en avant, proposant des taux proches ou égaux à 3%. Même les Caisses d’épargne et la Banque postale, habituellement en queue de peloton, ont redressé la barre avec des taux de 2,15% et 2,20%.
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Les prévisions pour 2024 : entre stabilité et légère baisse
Malgré l’euphorie de 2023, les experts se montrent plus prudents pour 2024. Le cabinet Facts & Figures, référence dans le secteur, prévoit un taux moyen des fonds en euros de 2,50%, soit une légère baisse par rapport à l’année précédente. Cependant, il ne s’agit que d’une moyenne et certains contrats pourraient encore dépasser les 4% de rendement net de frais de gestion.
Cette prévision s’appuie sur plusieurs facteurs qui influenceront les rendements en 2024 :
L’impact du Livret A
Le taux du Livret A joue un rôle crucial dans la détermination des rendements de l’assurance vie. Les bancassureurs, principaux acteurs du marché, alignent souvent leurs taux sur celui de ce placement réglementé. Or, une baisse du Livret A est envisagée pour février 2025, avec un taux qui pourrait passer de 3% actuellement à 2,75%, voire 2,50%. Cette perspective incite les assureurs à la prudence dans la fixation de leurs propres taux.
Le contexte économique
L’environnement macroéconomique jouera également un rôle déterminant. L’inflation, bien qu’en recul, devrait se stabiliser autour de 2,6% en 2024. Cette baisse de l’inflation pourrait paradoxalement peser sur les rendements de l’assurance vie, en réduisant la pression à la hausse sur les taux.
Par ailleurs, les performances des différentes classes d’actifs dans lesquelles investissent les assureurs sont mitigées. Si les obligations d’entreprise, qui constituent une part importante des fonds en euros, devraient connaître une performance moindre en 2024, les poches « actions » restent volatiles. Quant à l’immobilier, il traverse une période de baisse qui pourrait impacter négativement les rendements.
La gestion des provisions par les assureurs
Un dernier élément à prendre en compte est la gestion des provisions pour participation aux bénéfices (PPB) par les assureurs. Ces réserves, dans lesquelles de nombreux assureurs ont puisé en 2023 pour booster leurs taux, pourraient être utilisées de manière plus parcimonieuse en 2024. Cette prudence s’explique par la nécessité de préserver ces réserves pour les années à venir, dans un contexte économique incertain.