Private Equity : définition, fonctionnement et stratégies
Contrairement à l’investissement en action côtées en bourse, appelé “Public Equity”, le Private Equity vise (comme son nom l’indique) à investir dans des entreprises privées non cotées. En vogue depuis de nombreuses années, ce placement attire les investisseurs à la recherche de placements rentables sur le long terme. Alors pour mieux comprendre ce qu’est le Private Equity, découvrons dans cet article sa définition, son fonctionnement ainsi que ses avantages, inconvénients et risques.
Private Equity : définition
Définition : Le Private Equity (aussi appelé capital-investissement) est une forme d’investissement où des fonds ou des individus investissent directement dans des entreprises privées, visant à générer des rendements élevés en améliorant leur gestion et leur performance.
Synonymes : capital-investissement, capital privé, fonds privés, d’investissement en capital, equity privé.
Le fonctionnement du Private Equity en quelques mots
Les firmes de Private Equity collectent des fonds auprès d’investisseurs institutionnels ou privés fortunés et les utilisent pour acquérir des participations majoritaires ou totales dans des entreprises ayant un potentiel de croissance ou de redressement.
Une fois l’investissement effectué, elles s’impliquent activement dans la gestion de l’entreprise, souvent en apportant des changements stratégiques, opérationnels ou de leadership, afin d’optimiser les opérations et d’augmenter les profits.
🎯 L’objectif final est de revendre l’entreprise à un prix plus élevé, soit à d’autres investisseurs, soit par le biais d’une introduction en bourse, réalisant ainsi un retour sur investissement significatif pour les participants au fonds.
Un placement long terme
En moyenne, la durée d’un investissement en Private Equity peut varier considérablement, mais elle est généralement comprise entre 5 et 10 ans. Cette période permet aux gestionnaires de fonds de mettre en œuvre des changements stratégiques, d’améliorer les performances opérationnelles et de trouver le moment optimal pour vendre l’entreprise à un prix avantageux. La durée exacte d’un placement en private equity peut dépendre de plusieurs facteurs, notamment le cycle de vie de l’entreprise, les conditions du marché, et les objectifs spécifiques du fonds.
Comment investir en Private Equity ? 4 manières
Les investisseurs individuels peuvent accéder au marché du PE de plusieurs manières. Premièrement, via des fonds communs de placement à risques (FCPR), des fonds d’investissement de proximité (FIP), ou des fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI), qui permettent une participation indirecte dans une variété d’entreprises non cotées.
Deuxièmement, l’investissement peut se faire par le biais de plateformes de crowdfunding ou de financement participatif, offrant une opportunité de sélectionner et d’investir directement dans des entreprises spécifiques.
Troisièmement, les investisseurs peuvent opter pour des comptes-titres ou des Plans d’Épargne en Actions (PEA) pour investir dans des PME non cotées européennes.
Enfin, certaines assurances-vie proposent des unités de compte investies en PE, permettant ainsi de bénéficier de la diversification et des avantages fiscaux de l’assurance-vie.
Des fonds bloqués de 5 à 10 ans
Retirer des fonds placés en Private Equity n’est pas aussi direct que de vendre des actions ou des obligations sur les marchés publics en raison de la nature illiquide de ces investissements. En général, les fonds investis sont bloqués pendant une période déterminée, souvent de 5 à 10 ans, qui correspond au cycle de vie du fonds.
Toutefois, il existe quelques voies possibles pour liquider partiellement ou totalement un investissement :
- Attendre la période de distribution du fonds, où les gains sont réalisés à travers des événements comme la vente de l’entreprise investie ou son introduction en bourse.
- Vendre vos parts sur le marché secondaire, bien que cela puisse être complexe et souvent réalisé à un prix inférieur à la valeur nette des actifs.
- Certains fonds de Private Equity offrent aussi des options de rachat, mais elles sont généralement soumises à des restrictions et à la discrétion des gestionnaires du fonds.
Les stratégies d’investissement en Private Equity
Chaque stratégie a ses propres caractéristiques, cibles, et méthodes pour générer de la valeur. Voici un aperçu des principales stratégies utilisées dans le Private Equity.
Leveraged Buyout (LBO) : utiliser la dette
Le Leveraged Buyout, ou LBO, est l’une des stratégies les plus connues en Private Equity. Elle consiste à acquérir une entreprise en utilisant un niveau élevé de dette financière. Les sociétés ciblées sont généralement matures, avec des flux de trésorerie stables, ce qui permet de rembourser la dette au fil du temps. Le but est d’améliorer l’entreprise, souvent par des coupes budgétaires, des restructurations, ou des stratégies de croissance, puis de la revendre avec profit.
Venture Capital : miser sur de jeunes entreprises
Le Venture Capital, ou capital-risque, est axé sur l’investissement dans des entreprises en phase de démarrage ou de croissance rapide. Ces entreprises sont souvent dans des secteurs comme la technologie, la santé ou les biotechnologies. Le capital-risque recherche un retour sur investissement élevé, compensant ainsi le risque plus élevé associé au financement de jeunes entreprises prometteuses mais non éprouvées.
Growth Capital : investir dans le développement
Le Growth Capital, ou capital-développement, vise à fournir des capitaux à des entreprises établies cherchant à se développer ou à se transformer sans changer de contrôle. Les fonds sont souvent utilisés pour financer des expansions, des acquisitions, ou des restructurations. Contrairement au LBO, le Growth Capital ne repose pas principalement sur l’endettement, offrant ainsi une approche moins risquée et plus flexible pour stimuler la croissance.
Mezzanine Capital : des prêts transformés en actions d’entreprise
Le Mezzanine Capital est une forme de financement hybride qui combine la dette et les capitaux propres. Les investisseurs en mezzanine fournissent des prêts qui peuvent être convertis en actions de l’entreprise si le prêt n’est pas remboursé. Ce type de financement est souvent utilisé dans les LBO pour compléter la dette senior et réduire la quantité de capitaux propres nécessaires.
Distressed Securities : financer la détresse et la faillite
L’investissement en valeurs mobilières en difficulté implique l’achat de dettes ou d’actions d’entreprises en situation de détresse financière ou en faillite. L’objectif est de restructurer l’entreprise et de la rendre rentable ou de revendre les actifs à un prix supérieur. Cette stratégie nécessite une expertise considérable en restructuration et en gestion de crise.
Les types de fonds en Private Equity
Chaque type de fonds a ses propres caractéristiques, critères d’investissement et objectifs de rendement. Les voici en détail :
FCPR (Fonds Communs de Placement à Risques)
Les Fonds Communs de Placement à Risques (FCPR) sont des véhicules d’investissement conçus pour les investisseurs prêts à prendre des risques plus élevés en échange de potentielles récompenses plus importantes. Les FCPR investissent principalement dans des entreprises non cotées en bourse, offrant ainsi une exposition directe au secteur des entreprises privées. Ils doivent investir au minimum 50 % de leur actif dans des titres d’entreprises non cotées, ce qui les rend particulièrement attractifs pour ceux qui cherchent à diversifier leurs portefeuilles loin des marchés publics traditionnels.
Cette exposition aux entreprises non cotées peut conduire à des rendements significatifs, en raison de la croissance potentielle des entreprises en phase de démarrage ou de développement.
FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation)
Les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) ciblent spécifiquement les entreprises innovantes qui ne sont pas cotées en bourse. Ces fonds investissent au moins 60 % de leur actif dans des startups et des entreprises en phase de développement initial, particulièrement dans des secteurs de pointe tels que la technologie, la biotechnologie, ou les énergies renouvelables.
L’objectif est de financer l’innovation et de capter le potentiel de croissance explosive qu’offrent souvent les jeunes pousses technologiques. Bien que ces investissements comportent un niveau de risque élevé, étant donné la nature imprévisible des startups, ils peuvent également offrir des rendements exceptionnels si l’entreprise soutenue réussit.
FIP (Fonds d’Investissement de Proximité)
Les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) sont conçus pour encourager les investissements dans les petites et moyennes entreprises (PME) régionales. En investissant dans des PME non cotées situées dans des zones géographiques spécifiques, les FIP favorisent le développement économique local. Ils doivent placer au moins 60 % de leur actif dans des entreprises régionales, ce qui permet aux investisseurs de contribuer directement à la croissance économique de leur région tout en bénéficiant d’avantages fiscaux significatifs. Les FIP sont souvent appréciés pour leur double impact : rendement potentiel pour l’investisseur et contribution au développement économique local.
Les acteurs majeurs
Voici les principaux acteurs dans le domaine du Private Equity :
- Les investisseurs institutionnels : les investisseurs institutionnels, tels que les fonds de pension, les compagnies d’assurance et les fondations, fournissent une part substantielle du capital nécessaire aux fonds de Private Equity. Ils investissent dans ces fonds dans l’espoir de réaliser des rendements supérieurs à ceux du marché public, en échange d’une plus grande illiquidité et d’un risque potentiellement plus élevé.
- Les investisseurs privés fortunés : ces individus disposent de capitaux significatifs et investissent directement dans les fonds de Private Equity ou par le biais de véhicules d’investissement spécialisés. Ils recherchent des opportunités d’investissement exclusives et souvent plus risquées qui peuvent offrir des rendements plus élevés que les investissements traditionnels.
- Les firmes de private equity : les firmes de Private Equity, ou General Partners (GP), sont au cœur du fonctionnement du Private Equity. Elles gèrent les fonds collectés auprès des investisseurs, identifient les entreprises cibles, effectuent les transactions et prennent des décisions stratégiques pour augmenter la valeur des entreprises dans leur portefeuille. Leur objectif est de vendre ces investissements avec profit après une période de détention.
- Les entreprises cibles : ce sont les entreprises dans lesquelles les fonds de Private Equity investissent. Elles peuvent être en phase de démarrage, de croissance ou même en difficulté. Le rôle de ces entreprises est de collaborer avec les firmes de Private Equity pour implémenter des changements stratégiques et opérationnels visant à augmenter leur valeur.
- Les conseillers et consultants : ces experts fournissent des conseils spécialisés aux firmes de Private Equity et à leurs entreprises cibles. Ils peuvent être impliqués dans l’évaluation des entreprises, la conduite de la due diligence, la fourniture de conseils stratégiques et la facilitation des transactions.
- Les banques et institutions financières : elles jouent un rôle crucial en fournissant le financement nécessaire pour les transactions de Private Equity, en particulier pour les leveraged buyouts (LBO) où une part significative de l’achat est financée par la dette. Ces institutions peuvent également aider à faciliter les sorties, par exemple, en soutenant les introductions en bourse ou en trouvant des acheteurs pour les actifs.
Rendements et risques : faut-il investir en Private Equity ? Notre avis
Investir en Private Equity peut offrir des opportunités de croissance significatives et une diversification précieuse, mais cela vient avec un niveau de risque plus élevé et une nécessité de compréhension approfondie. Voici selon nous, les avantages, inconvénients et risques à prendre en compte pour savoir s’il faut (selon vos objectifs) investir dans le Private Equity :
✅ Avantages de l’investissement en Private Equity :
- Potentiel de rendements élevés : Le Private Equity peut offrir des rendements substantiellement plus élevés comparés à des placements plus traditionnels.
- Diversification de portefeuille : Investir en PE offre une option de diversification significative pour les portefeuilles d’investisseurs. Cela permet de réduire le risque global en étant exposé à différents secteurs et entreprises qui ne sont pas directement liés aux marchés publics.
- Avantages fiscaux : Certains investissements en PE peuvent offrir des avantages fiscaux intéressants, comme des réductions d’impôt pour les investissements dans certains types de fonds ou entreprises.
- Accès à des entreprises prometteuses : Les investisseurs en PE ont souvent l’opportunité d’investir dans des entreprises à fort potentiel avant qu’elles ne deviennent largement reconnues ou cotées en bourse.
❌ Risques de l’investissement en Private Equity :
- Risque de perte en capital : Le principal risque est la perte potentielle, partielle ou totale, du capital investi. Les entreprises dans lesquelles les fonds de PE investissent peuvent échouer, entraînant des pertes significatives pour les investisseurs.
- Illiquidité : Les investissements en PE sont généralement illiquides. Les investisseurs sont souvent tenus de conserver leurs investissements pendant une période prolongée (souvent 5 à 10 ans), ce qui peut être problématique si les capitaux sont nécessaires ailleurs.
- Risque de dilution : Si une entreprise dans laquelle vous avez investi émet de nouvelles actions, la valeur de votre participation initiale peut être diluée, diminuant ainsi votre part relative de la propriété et potentiellement de la valeur.
- Complexité et besoin d’expertise : Les investissements en PE peuvent être complexes et nécessitent une compréhension approfondie des structures de fonds, des stratégies d’entreprise et des marchés. Cela peut nécessiter l’accès à des conseils professionnels ou une expérience significative.
- Sensibilité aux conditions économiques : Les entreprises dans lesquelles les fonds de Private Equity investissent peuvent être particulièrement sensibles aux conditions économiques générales, y compris aux taux d’intérêt et aux changements réglementaires. L’inflation et le resserrement monétaire peuvent également affecter la performance des entreprises, en particulier celles avec des niveaux de dette élevés.