Investir dans l’art : comment et pourquoi faire en 2025 ?
Investir dans l’art n’est pas réservé aux milliardaires ou aux collectionneurs chevronnés, contrairement à une idée reçue. C’est aujourd’hui une vraie stratégie de diversification, accessible, encadrée, et parfois redoutablement efficace.
Dans un monde incertain, l’art s’impose d’ailleurs de plus en plus comme une valeur refuge… mais n’est pas dénué de risques. Alors, faut-il sauter le pas ? Voici notre avis.

Investir dans l’art en résumé
Voici, selon nous, les avantages et inconvénients à investir dans l’art.
✅ Les avantages de l’investissement dans l’art
- La rentabilité potentielle : il n’est pas rare de voir des rendement de 10 % à 20 % l’année sur le marché de l’art,
- Le dynamisme exceptionnel du marché de l’art contemporain, sur lequel les opportunités sont quotidiennes,
- Une source de diversification du patrimoine : l’art est une classe d’actifs décorrélée des marchés financiers,
- Un statut croissant de valeur refuge : l’art résiste mieux que les actions en période de crise ou d’inflation,
- Quelques avantages fiscaux bienvenus : exonération de l’IFI, fiscalité avantageuse à la revente,
- Un secteur qui se modernise : investissement fractionné, NFT, etc, ce qui permet une diminution du ticket d’entrée,
- Prestige et passion : investissez dans un actif tangible, culturel, vivant.
❌ Les inconvénients de l’investissement dans l’art
- Des risques importants, dans la perte en capital,
- Des frais relativement élevés (commissions, assurance, stockage, transport, etc),
- Une liquidité faible : revente parfois lente, sans garantie de prix,
- Aucun revenu régulier : pas de loyers, pas de dividendes,
- Un marché très imprévisible : la cote d’un artiste peut s’effondrer,
- Un risque de contrefaçon non négligeable.
Notre avis : faut-il investir dans l’art en 2025 ?
Oui… mais pas n’importe comment.
Selon nous, l’art est un excellent outil de diversification patrimoniale, à condition :
- D’y consacrer une part modérée de votre patrimoine (5 à 10 % max),
- De « viser long terme »,
- Et d’être très sélectif sur les artistes. On privilégiera sans hésitation l’art contemporain, dont le dynamisme peut permettre des « allers-retours » assez rapides.
Selon nous, même si l’art peut combiner les avantages du rendement et de la passion, il conviendra de ne pas tout mélanger. Soit vous êtes un investisseur en art, et dans ce cas, il faudra « faire attention », vous montrer très rigoureux dans votre approche (et/ou vous faire conseiller). Soit vous êtes un passionné, ou encore un collectionneur, et là, libre à vous d’acquérir, par choix, des œuvres « qui vous plaisent » mais dont le potentiel de plus value n’est pas du tout assuré.
On apprécie par ailleurs la modernisation récente du secteur, avec l’investissement fractionné, promu par des plateformes comme Matis, qui permettent aujourd’hui de rendre ce placement plus accessible, moins risqué, et moins intimidant.
Alors, plutôt Picasso, ou Basquiat ?
Pourquoi investir dans l’art ?
Disons les choses d’entrée de jeu : l’art est un investissement alternatif. Certes, de plus en plus prisé, mais alternatif tout de même. Et à ce titre, il est souvent perçu comme inaccessible, ou réservé à une élite composée de galeristes ou de millionnaires. Mais détrompez vous ! Investir dans l’art peut être un excellent choix de diversification, et une source de rendement insoupçonnée.
Voici, selon nous, les atouts d’un tel placement.
Investir dans l’art : un levier de diversification
L’investissement en art apporte une réelle diversification à votre patrimoine. Et pour cause, les cours de l’art évoluent de manière décorrélée des actions ou de l’immobilier. En cas de krach boursier, une collection d’art bien choisie peut conserver sa valeur.
C’est donc, pour vous, un moyen de mieux répartir vos risques et renforcer votre degré de diversification.
D’ailleurs, les plus riches consacrent environ 5 % de leur fortune à l’investissement en art. De quoi s’interroger, si vous n’avez pas encore « mis le pied dedans » !
L’art : une valeur refuge intemporelle
Les œuvres d’art, à l’instar de l’or, sont souvent considérées comme des valeurs refuge. En période d’inflation ou d’instabilité économique, les collectionneurs se tournent vers les tableaux ou les sculptures. En effet, ces actifs tangibles et rares ont tendance à garder le cap quand la monnaie perd de sa valeur.
Alors, bien sûr, il ne s’agira pas d’acquérir « tout et n’importe quoi ». Le marché de l’art a ses codes, ses références, ses « stars », ses oeuvres « bluechip », un peu comme le marché actions, finalement. Il conviendra donc de faire les bons choix.
L’investisseur en art : de gros rendements potentiels
Au-delà du plaisir des yeux, l’art peut générer une rentabilité financière intéressante sur le long terme. Les indices du marché de l’art (comme l’Artprice100) montrent une progression régulière de la valeur des œuvres majeures au fil des années.
Si vous choisissez bien (nous y reviendrons), la plus-value à la revente peut être au rendez-vous. Par exemple, certaines toiles de maîtres ont doublé de valeur en 10 ou 15 ans. Bien sûr, rien n’est garanti, mais l’attractivité de ce secteur est indéniable.
L’art : une classe d’actifs « passion », pleine de prestige
Investir dans l’art, c’est aussi « acheter un morceau de culture ». Contrairement à un simple compte en banque, une œuvre accrochée à votre mur vous procure du plaisir au quotidien. Vous devenez collectionneur, ou investisseur passionné, ce qui est gratifiant en soi. Et avouons-le, acquérir une toile de maître confère un certain prestige.
Alors, bien sûr, ce n’est pas quantifiable en euros. Si vous n’êtes pas sensible à l’art, vous n’aurez que faire de ce « prestige ». Mais si vous êtes du genre à comprendre l’aura de certaines œuvres, cela compte dans l’expérience.
Dans quel type d’art investir ?
Selon nous, il convient, pour des raisons de commodité, de classifier les oeuvres d’art selon trois grands segments :
- L’art ancien,
- L’art moderne, et impressionniste,
- L’art contemporain.
Derrière chacune de ces « catégories » se cache une réalité artistique, mais aussi et surtout financière, ce qui nous intéresse ici. Voici ce qu’il convient de retenir avant de vous engager sur l’un ou l’autre type d’oeuvres d’art.
L’art ancien (avant le 19ème siècle)
Soyons francs : ce segment fascine les collectionneurs, mais il est peu intéressant pour un investisseur. La plupart des chefs-d’œuvre anciens sont exposés dans les musées, ou au sein de prestigieuses galeries. En sommes, ils ne « circulent plus».
Le reste de ce segment se compose essentiellement d’œuvres secondaires. Celles-ci s’échangent à des prix modérés, entre « connaisseurs ». La liquidité est ici très faible : revendre un tableau du 17ème siècle, par exemple, peut prendre des années, et sans aucune garantie de plus-value. Et un autre problème subsiste sur cette branche : l’authenticité est souvent incertaine.
En bref, l’art ancien sera à privilégier si vous êtes passionné par ses courants. Mais en termes d’investissement, il y a bien mieux.
L’art impressionniste et moderne (19ème au 20ème siècle)
On parle ici, plus précisément, de la seconde partie du 19ème siècle, jusqu’aux années 1960.
Au sein de cette catégorie, on trouve des noms illustres comme Monet, Picasso ou Matisse. Côté chiffres, ce segment représente environ 40 % du marché mondial. Ce qui est colossal.

Les chefs-d’œuvre de cette époque atteignent en effet des prix vertigineux (plusieurs millions d’euros). De gros tickets d’entrée, donc, ce qui disqualifie l’investisseur particulier. La liquidité est, là encore, très moyenne, non pas par manque d’acheteurs, mais à l’inverse, de vendeurs. Les transactions sont rares et la plupart des pièces majeures sont déjà soigneusement « verrouillées » au sein de collections privées.
Pour les investisseurs fortunés, donc.
L’art contemporain (après 1945)
C’est le terrain de jeu privilégié des investisseurs actuels. Le marché de l’art contemporain représente environ la moitié des ventes mondiales.

Il est international, dynamique, beaucoup plus liquide, et couvre une gamme de prix très large. On peut en effet trouver des photos ou dessins à quelques centaines d’euros. Tout comme des sculptures et toiles de « superstars », vendues aux enchères à plus de 100 millions de dollars, comme celles de Koons, ou Basquiat.
L’avantage : il y a toujours de nouveaux talents émergents et des tendances en mouvement. La cote d’un artiste peut ainsi connaître une croissance fulgurante. Ces mouvements de prix sont d’ailleurs à étudier, pour potentiellement cerner les blue chips de demain.
Ce segment concentre aussi la majorité des plus-values à la revente. Le marché secondaire y est très actif : galeries, foires et ventes aux enchères font vivre la cote des artistes contemporains.
Selon nous, si vous considérez l’art comme un investissement, concentrez-vous surtout sur l’art contemporain, car c’est ici que le mix plaisir/rentabilité financière est le plus intéressant.
Comment investir dans l’art ?
Investir dans l’art, c’est avant tout être conscient d’une réalité : tout repose sur la plus value à la revente. En cours de route, vous ne percevrez aucun rendement, contrairement à l’investissement en bourse ou immobilier, où vous touchez des dividendes ou des loyers.
Si cette spécificité ne vous fait pas peur, voici les différents canaux par lesquels vous pourriez investir dans l’art.
L’achat direct : pour les connaisseurs
Il s’agit de la méthode « traditionnelle » : acheter une œuvre en galerie, auprès d’un artiste ou aux enchères. Vous devenez propriétaire de l’œuvre, avec la satisfaction de la posséder, mais aussi la responsabilité de son entretien (assurances, conservation, etc). Il faut bien connaître le marché ou être conseillé pour éviter les erreurs. La revente passera par le marché secondaire (comme une vente aux enchères), ce qui entrainera souvent des commissions.
L’investissement fractionné : parfait pour minimiser le ticket d’entrée
Grâce à certaines plateformes, comme Matis. (voir notre avis sur Matis), vous pouvez acheter une fraction d’une œuvre plutôt que l’œuvre entière.
Quelques milliers d’euros suffisent ainsi à détenir un pourcentage d’une œuvre de blue chip. De plus, la plateforme s’occupe de tout :
- Acheter l’œuvre d’un artiste reconnu,
- En assurer la sécurité et la bonne conservations,
- Mobiliser un réseau et placer l’oeuvre dans une galerie adaptée,
- La revendre, et vous reverser votre part de plus-value, proportionnelle à votre mise.
Il y aura, bien entendu, des frais, et il faut également être prêt à bloquer vos fonds, parfois quelques années.
Selon nous, cette solution est parfaite pour les « petits budgets », ou tout simplement si vous souhaitez diversifier votre allocation « art » en investissant dans différentes œuvres. Très adapté, également, à ceux qui voient l’art comme un investissement pur et dur, et ne sont pas du tout attachés au fait de posséder une oeuvre quelle qu’elle soit.
Les fonds d’investissement en art : pour ceux qui souhaitent déléguer la gestion
Cette solution est comparable à un fonds classique : vous placez de l’argent dans une société qui va acheter un ensemble d’œuvres. C’est clé en main, mais réservé aux gros patrimoines (souvent au moins 100 000 € investis sur plusieurs années). Les gérants prennent des frais de gestion annuels et une commission sur la performance finale, mais vous bénéficiez en échange de leur expertise. Les gains potentiels sont distribués une fois les œuvres revendues.
On pourrait par exemple citer The Fine Art Group : un des fonds les plus anciens et plus connus. Il gère des portefeuilles d’œuvres majeures (Warhol, Basquiat, Picasso…) pour le compte d’investisseurs fortunés. Il offre des rendements historiquement autour de 8-10 % par an, avec un horizon de détention de 5 à 10 ans. Ticket d’entrée élevé, souvent supérieur à 250 000 €.
Les NFT : pour les cryptofans amateurs d’art numérique !
Les NFT (certificats numériques sur blockchain) ont ouvert la voie à l’art numérique. Sur des plateformes en ligne, on peut acheter des images ou vidéos numériques uniques.
L’investissement peut être modeste (quelques centaines d’euros). Mais c’est un milieu volatil et spéculatif, où les prix peuvent s’envoler puis retomber brutalement. Comme pour l’investissement en cryptomonnaies, si vous tentez l’aventure des NFT, faites-le avec prudence et n’y consacrez qu’une petite fraction de votre budget.
Comment choisir l’artiste ?
Miser sur le bon cheval, c’est tout un art, et c’est le cas de le dire. Faut-il parier sur un jeune talent prometteur ? Ou sur un maître établi ? Voici quelques critères à considérer pour la sélection des œuvres et des artistes dans lesquels investir.
La cote de l’artiste
Renseignez-vous sur la cote des artistes qui vous intéressent (évolution des prix sur les dernières années, résultats de ventes aux enchères, indices, rapports de marché, etc). Un artiste dont la cote est en hausse constante sera un choix plus rassurant qu’un inconnu total. Par exemple, Claire Tabouret, dont la cote a explosé en cinq ans. Ou encore, Amoako Boafo, aujourd’hui très coté après avoir été repéré par des institutions américaines. Ces trajectoires fulgurantes illustrent bien le potentiel (et les risques) des artistes émergents.
Attention aussi à la taille du marché : un artiste peu présent sur le marché (quelques ventes par an) sera plus difficile à revendre.
Notoriété et reconnaissance
La réputation de l’artiste compte. Les œuvres d’artistes reconnus (cités dans les musées, appréciés par la critique, représentés par des galeries influentes) ont plus de chances de prendre de la valeur.
Un artiste déjà présent dans des collections importantes ou qui participe aux grandes foires d’art contemporain inspire confiance. Yayoi Kusama, Pierre Soulages, Banksy, Anselm Kiefer ou Daniel Buren sont des exemples d’artistes dont l’envergure est clairement internationale. On parle là de références, dont les œuvres sont des valeurs refuge.
À l’inverse, si vous décidez de miser sur un artiste émergent, vous pourriez bénéficier d’un rendement potentiel bien plus élevé. Mais c’est un pari plus risqué.
Selon nous, si vous débutez, mieux vaut commencer par des artistes confirmés.
Authenticité et provenance
Choisir un artiste, c’est bien. S’assurer que l’oeuvre acquise vient bel et bien de son atelier, c’est mieux.
Vérifiez donc toujours l’authenticité de l’œuvre que vous achetez. Exigez des certificats d’authenticité, idéalement signés par l’artiste ou un expert reconnu. Une provenance claire et prestigieuse ajoute de la valeur et rassure les acheteurs futurs.
Méfiez-vous des bonnes affaires « sans pedigree » : les contrefaçons et attributions douteuses sont un piège classique du marché de l’art. En cas de doute, faites appel à un expert pour l’évaluation et l’authenticité de l’œuvre avant l’achat.
Quels sont les frais de l’investissement dans l’art ?
Comme pour tout autre investissement, il conviendra d’anticiper les frais, pour ne pas rogner votre rentabilité financière. Voici les éléments à considérer :
- Commissions : en galerie, la marge intégrée au prix peut approcher 50 %. Aux enchères, l’acheteur paie environ 20 % de frais en plus du prix adjugé et le vendeur 10 à 15 %. Au total, plus de 30 % du prix de l’œuvre peut partir en commissions,
- Conservation et assurance des œuvres : le stockage des oeuvres peut impliquer un entreposage sécurisé (garde-meuble, coffre, acclimatation, manipulations professionnelles) et une assurance annuelle spécialisée, dont la prime grimpe avec la valeur de l’objet,
- Transport et logistique : il faut souvent passer par des transporteurs spécialisés (emballage sur mesure, caisse en bois, assurance transport, etc). Le coût est proportionnel à la taille, au poids et à la valeur de l’œuvre. Pour une pièce venue de l’étranger, prévoyez également les frais de douane et de TVA…
- Expertise et restauration : un certificat d’authenticité ou une évaluation par un expert agréé coûte généralement quelques centaines d’euros (voire plus pour une œuvre très cotée). De même, restaurer une peinture (nettoyage, vernissage) ou réparer une sculpture endommagée peut engendrer des frais très significatifs. Ces dépenses sont utiles pour préserver ou rehausser la valeur de l’œuvre, mais elles s’ajoutent au coût total de votre investissement.
Quelle fiscalité pour un investissement dans l’art ?
La fiscalité de l’art en France est plutôt avantageuse sur certains points, grâce à l’exonération de l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière). C’est d’ailleurs ce qui pousse en partie les grandes fortunes à investir dans l’art.
Mais certaines taxes restent à connaître, tant à l’achat qu’à la revente de vos œuvres d’art.
TVA à l’achat
Lors de l’acquisition d’une œuvre, la TVA s’applique. Le taux dépend de la nature de l’œuvre et du vendeur :
- Oeuvres originales d’artistes vivants TVA réduite à 5,5 %,
- Autres cas : le taux normal de 20 % s’applique.
Taxation à la revente
Deux régimes fiscaux sont possibles lors de la vente d’une œuvre d’art (pour un vendeur particulier) :
- Le prix de vente est inférieur à 5 000 € : vous êtes exonéré d’impôt sur cette cession.
- Le prix dépasse 5 000 €, vous avez le choix entre deux modes d’imposition. Premièrement, la taxe forfaitaire, de 6,5 % du prix de vente. Deuxièmement, le régime des plus-values, calculé sur la plus-value réelle, au taux de 36,2 % (19 % d’impôt + 17,2 % prélèvements sociaux). Dans ce régime, un abattement de 5 % par an s’applique à partir de la troisième année de détention, ce qui aboutit à une exonération totale au bout de 22 ans.
Si vous ne comptez pas garder l’oeuvre à long terme, favorisez la taxe forfaitaire de 6,5 %. Dans le cas contraire, le régime des plus values est à privilégier, grâce aux abattements.
Investir dans l’art pour défiscaliser : c’est possible ?
L’achat d’œuvres d’art ne vous permettra pas de bénéficier de réductions d’impôt immédiates. Toutefois, l’art bénéficie d’une fiscalité avantageuse sur la fortune (pas d’IFI, comme nous l’avons évoqué précédemment). Il existe aussi quelques mécanismes particuliers permettant de « défiscaliser » partiellement via l’art :
- Entreprises et déduction fiscale : vous pourriez, via votre société, profiter d’un avantage fiscal en achetant de l’art. La loi autorise une entreprise qui acquiert l’œuvre d’un artiste vivant à déduire son prix d’achat du bénéfice imposable, à raison de 20 % par an pendant 5 ans (100 % au total). À condition d’exposer l’œuvre dans un lieu accessible au public durant cette période. Ce dispositif est plafonné (déduction maximale de 5 ‰ du chiffre d’affaires par an).
- Dation en paiement et dons : un particulier ayant déjà des œuvres d’art peut, dans certains cas, s’en servir pour réduire sa fiscalité. Le mécanisme de la dation en paiement permet de régler certains impôts (comme les droits de succession) en cédant à l’État une œuvre d’art majeure au lieu de payer en argent. Par ailleurs, le don d’œuvres d’art à un musée ou à une fondation reconnue peut ouvrir droit à une réduction d’impôt (comme don philanthropique).
En résumé, investir dans l’art ne changera pas votre situation fiscale du tout au tout. Cela dit, pour les entreprises ou les collectionneurs avisés, l’art peut apporter quelques avantages fiscaux ponctuels non négligeables.
Les risques et pièges d’un investissement dans l’art
Vous l’aurez compris, investir dans l’art, ce n’est pas sans risques… Les rendements peuvent sembler alléchants, certes, mais il n’y a rien de magique : plus un gain potentiel est élevé, plus le risque est important.
Voici les principaux pièges qui peuvent entamer la rentabilité financière de votre investissement en art :
- L’illiquidité : la revente d’une œuvre peut prendre des mois, voire des années. Il est souvent impossible de la « liquider » rapidement comme une action. L’horizon est donc long terme, avec une immobilisation prolongée du capital. Et si vous êtes pressé de vendre, il faudra souvent consentir un rabais important sur le prix,
- Aucun revenu : comme évoqué précédemment, la seule rentabilité vient d’une éventuelle plus-value future. Pas de revenus intermédiaires : si le marché stagne, l’argent investi ne rapporte rien entre-temps,
- Un marché imprévisible : la cote d’un artiste évolue au gré des modes, et de critères discrétionnaires… Un artiste en vogue peut voir sa valeur chuter, et un inconnu peut (plus rarement) voir sa cote exploser. Il est pratiquement impossible de prévoir la valeur future d’une œuvre avec certitude, et cette volatilité implique un risque permanent de perte en capital.
- Le risque de contrefaçon : de nombreuses arnaques existent (faux tableaux, certificats, etc.). Si vous achetez une œuvre non authentique, elle peut ne rien valoir. D’où l’importance de vérifier l’authenticité et la provenance, et d’acheter via des sources fiables (galeries réputées, maisons de vente, experts, etc),
- Les frais, souvent sous-estimés : les coûts annexes (commissions, stockage, assurance…) grignotent le rendement. Si 20 % du prix part en frais divers, la plus-value devra être élevée pour dégager un profit. Beaucoup d’investisseurs l’oublient et finissent perdants malgré une revente au prix d’achat. Il convient donc d’intégrer ces coûts dès le départ dans votre calcul.
En conclusion, l’art est un placement de passion avant tout. Pour limiter les risques, il convient de n’y consacrer qu’une part modérée de votre patrimoine (5 à 10 %, comme pour les autres actifs alternatifs).