Finance des français : Le surendettement augmente de 14% en France en 2024

La crise financière frappe de plein fouet les foyers français. Un tsunami de dettes déferle sur l'Hexagone, avec une augmentation spectaculaire de 14% des dossiers de surendettement au premier semestre 2024. Cette flambée révèle une précarité grandissante qui menace de déstabiliser l'économie nationale.

Surendettement en France
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Résumé :

  • Les dépôts de dossiers de surendettement bondissent de 14% au premier semestre 2024
  • 69 336 ménages français plongent dans la spirale du surendettement
  • Les femmes sont les premières victimes de cette crise financière
  • Les charges courantes sont le principal fardeau des familles surendettées
  • Plus de 9 millions de Français vivent sous le seuil de pauvreté en 2022
  • Un besoin urgent d’éducation financière pour prévenir et gérer le surendettement

L’année 2024 marque un tournant inquiétant pour les finances des ménages français. Alors que l’économie peine à se remettre des secousses post-Covid, une nouvelle menace se profile à l’horizon : l’explosion du surendettement. Les chiffres récemment publiés par la Banque de France dressent un tableau alarmant de la situation financière de nombreux citoyens.

Cette augmentation brutale de 14% des dossiers de surendettement au premier semestre 2024 n’est pas seulement un chiffre abstrait. Elle représente des milliers de familles qui basculent dans la précarité, confrontées à des choix impossibles entre payer leur loyer, se nourrir ou se chauffer. Ce phénomène, s’il n’est pas endigué rapidement, pourrait avoir des répercussions durables sur le tissu social et économique de la France.

Qui est le plus touché ?

Le visage du surendettement en France se dessine avec une netteté troublante. Les femmes sont en première ligne, représentant la majorité des personnes submergées par les dettes. Cette surreprésentation féminine soulève des questions cruciales sur l’égalité économique dans notre société.

L’âge n’épargne personne, mais une tranche se détache particulièrement : près de la moitié des personnes surendettées ont entre 35 et 54 ans. Cette génération se trouve prise en étau entre le soutien à leurs enfants et l’aide à leurs parents vieillissants, ce qui accroît leur fragilité financière.

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La situation locative des surendettés est tout aussi révélatrice. Trois quarts d’entre eux sont locataires, tandis que 15% sont hébergés par un tiers. Des chiffres qui mettent en lumière la difficulté croissante d’accéder à la propriété et la pression exercée par les coûts du logement sur les budgets des ménages.

Mais quelles sont les principales causes de ce tsunami financier ? Les charges courantes arrivent en tête des facteurs de surendettement. Loyers, factures d’énergie, assurances : ces dépenses incompressibles grèvent lourdement les budgets familiaux, laissant peu de marge de manœuvre pour faire face aux imprévus.

Les crédits à la consommation, bien que seconds dans la hiérarchie des causes, jouent également un rôle non négligeable. Souvent contractés pour pallier des fins de mois difficiles, ils peuvent rapidement devenir un piège, entraînant les emprunteurs dans une spirale d’endettement dont il est ardu de s’extraire.

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Alerte rouge sur les fichiers bancaires : le FICP en hausse, le FCC en baisse

L’augmentation du surendettement se reflète dans divers indicateurs financiers. Le Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) a enregistré une hausse de 6% des inscriptions, avec 455 506 nouveaux cas. Ce chiffre traduit une détérioration tangible de la capacité de remboursement des ménages français.

Paradoxalement, on observe une baisse de 8% des nouvelles déclarations au Fichier central des chèques (ou FCC, qui est le registre de la Banque de France recensant les incidents de paiement liés aux chèques et aux cartes bancaires), avec 357 043 cas. Cette diminution pourrait s’expliquer par une utilisation moindre des chèques ou par une gestion plus prudente des comptes bancaires face à l’incertitude économique.

Les désignations de droit au compte, un dispositif permettant aux personnes en difficulté d’ouvrir un compte bancaire, ont également connu une évolution. On note une baisse de 4% en juin 2024 par rapport à juin 2023, et une diminution de 9% sur l’ensemble du premier semestre 2024, avec 14 422 désignations. Cette tendance pourrait refléter soit une amélioration de l’accès aux services bancaires classiques, soit un découragement face aux démarches administratives.

Face à cette situation préoccupante, les demandes d’aide et d’information explosent. La Banque de France a enregistré une augmentation de 9% des sollicitations concernant l’inclusion financière, dépassant le million de demandes. Un chiffre qui montre bien le besoin croissant d’accompagnement et de conseil pour naviguer dans des eaux financières de plus en plus troubles.

La fréquentation des pages dédiées à l’inclusion financière sur le site de la Banque de France a également connu une progression significative de 13%. Cette hausse souligne l’importance cruciale de l’éducation financière et de l’accès à l’information pour prévenir et gérer les situations de surendettement.

Comprendre la procédure de surendettement | Banque de France

9 millions de Français sous le seuil de pauvreté

Le surendettement s’inscrit dans un contexte plus large de pauvreté qui touche une part importante de la population française. En 2022, plus de 9 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté monétaire, fixé à 1 216 euros (1 158 par mois en 2024)  par mois pour une personne seule. Ce chiffre alarmant révèle l’ampleur des difficultés économiques auxquelles sont confrontés de nombreux citoyens.

L’évolution de la situation des indépendants est particulièrement préoccupante. Leur taux de pauvreté a bondi de 14,6% en 2021 à 18,3% en 2022. La pauvreté ne frappe pas uniformément toutes les catégories de population. On observe une progression inquiétante chez les personnes vivant seules, qu’elles soient retraitées ou non. Cette tendance souligne la fragilité économique des ménages unipersonnels, confrontés à des charges fixes qu’ils ne peuvent partager et qui ne font qu’augmenter.

À l’inverse, on note un léger recul de la pauvreté chez les salariés. Cette évolution, bien que positive, reste insuffisante pour contrebalancer l’aggravation globale de la situation économique des ménages français.

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