La Bourse américaine vient de vivre une journée exceptionnelle, propulsée par des données sur l’emploi meilleures que prévues. Les investisseurs sont soudainement euphoriques, mais que signifie réellement cette flambée pour votre portefeuille ? Plongeons dans les détails de ce rebond spectaculaire qui fait trembler Wall Street.
Résumé :
- Le S&P 500 a bondi de 2,5%, sa meilleure performance depuis 2022
- Les demandes d’allocations chômage ont chuté, rassurant les marchés sur la santé de l’économie
- Les géants technologiques, menés par Nvidia, ont largement contribué à cette hausse
- Eli Lilly s’est envolé de 9,5% grâce au succès de ses traitements innovants
- Malgré l’euphorie, des points de vigilance subsistent pour les investisseurs
Une reprise qui fait trembler les parquets
Wall Street vient de connaître une journée qui restera dans les annales. Après des semaines de turbulences et d’inquiétudes croissantes sur l’état de l’économie américaine, les marchés ont soudainement repris des couleurs, et de quelle manière ! Cette explosion à la hausse intervient dans un contexte où de nombreux analystes commençaient à évoquer le spectre d’une correction, voire d’une récession imminente. Mais visiblement, le marché avait d’autres plans.
Une reprise spectaculaire des indices majeurs
La journée a été marquée par des performances exceptionnelles sur l’ensemble des grands indices américains. Le S&P 500, baromètre privilégié de la santé économique américaine, a réalisé un bond spectaculaire de 2,5%, sa meilleure performance depuis novembre 2022. Ce mouvement est d’autant plus remarquable qu’il intervient après une période de forte volatilité qui avait vu l’indice chuter de près de 10% par rapport à son récent record historique.
Le Dow Jones n’est pas en reste, avec une hausse impressionnante de 683 points, soit 1,8%, clôturant à 39 446,49 points. Quant au Nasdaq, temple de la technologie, il a surperformé ses pairs avec une envolée de 2,9%, démontrant une fois de plus la résilience et l’attrait des valeurs tech auprès des investisseurs.
Ce qui rend cette reprise particulièrement intéressante, c’est son ampleur. Le Russell 2000, qui regroupe les petites capitalisations, a lui aussi participé à la fête avec une hausse de 2,5%. Cette performance suggère que le rebond n’est pas limité aux grandes valeurs mais s’étend à l’ensemble du marché, un signe de santé généralement bien perçu par les analystes.
Les catalyseurs de cette hausse explosive
Des données sur l’emploi rassurantes
Au cœur de ce revirement spectaculaire se trouvent les dernières données sur l’emploi américain. Contre toute attente, le nombre de nouvelles demandes d’allocations chômage a chuté plus que prévu la semaine dernière. Cette nouvelle a immédiatement rassuré les investisseurs sur la santé du marché du travail et, par extension, sur la robustesse de l’économie américaine dans son ensemble.
Paul Nolte, stratégiste chez Murphy & Sylvest, résume bien le sentiment général : « Notre lecture de ces données est que le marché du travail continue d’être en bonne santé… Les craintes de récession à ce stade sont probablement un peu exagérées. » Cette déclaration illustre parfaitement le changement de perception qui s’est opéré en quelques heures à peine sur les marchés.
Le rebond des « Magnificent Seven »
Un autre facteur clé de cette hausse explosive a été le retour en grâce des fameux « Magnificent Seven », ces géants technologiques qui ont largement porté la hausse des indices ces dernières années. Après une période de consolidation, ces valeurs ont repris leur marche en avant, tirées par des perspectives d’innovations continues, notamment dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Nvidia, véritable baromètre de l’engouement pour l’IA, a vu son cours bondir de 6,1%, effaçant une grande partie de ses pertes récentes. Apple n’est pas en reste avec une progression de 1,7%, tandis que Meta Platforms (ex-Facebook) a enregistré une hausse impressionnante de 4,2%. Ces performances démontrent que malgré les inquiétudes récentes sur leur valorisation, ces entreprises continuent de bénéficier d’un fort soutien des investisseurs.
Les secteurs et entreprises qui se démarquent
La santé en vedette avec Eli Lilly
Si la technologie a brillé, le secteur de la santé n’a pas été en reste, avec en tête de file Eli Lilly. Le géant pharmaceutique a vu son cours s’envoler de 9,5% après avoir annoncé des résultats trimestriels largement supérieurs aux attentes. Ce bond spectaculaire s’explique notamment par le succès retentissant de ses traitements contre le diabète et l’obésité, avec des ventes qui ont dépassé le milliard de dollars pour la première fois sur un trimestre.
Cette performance d’Eli Lilly illustre parfaitement les opportunités qui existent dans le secteur de la santé, particulièrement dans le domaine des traitements innovants contre des maladies chroniques comme l’obésité et le diabète. Elle souligne également l’appétit des investisseurs pour les entreprises capables d’apporter des solutions concrètes à des problèmes de santé majeurs.
Les surprises positives et négatives
La journée a également été marquée par quelques surprises de taille. Under Armour, longtemps considéré comme le parent pauvre du secteur du sportswear, a réalisé un bond impressionnant de 19,2% après avoir annoncé un bénéfice surprise au premier trimestre. Cette performance témoigne de l’efficacité de sa stratégie de réduction des stocks et de limitation des promotions.
Under Armour
À l’inverse, certaines entreprises ont connu des déboires. McKesson, géant de la distribution pharmaceutique, a chuté de 11,3% malgré des bénéfices supérieurs aux attentes, pénalisé par un chiffre d’affaires décevant. Bumble, l’application de rencontres, a quant à elle perdu près de 29,2% de sa valeur suite à des prévisions de revenus bien en deçà des attentes pour le troisième trimestre.
Ces mouvements contrastés rappellent que même dans un marché haussier, la sélectivité reste de mise et que chaque entreprise est jugée sur ses propres mérites et perspectives.
Les implications pour la politique monétaire américaine
Cette journée exceptionnelle a également eu des répercussions sur les anticipations concernant la future politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les bonnes nouvelles sur le front de l’emploi ont légèrement modifié les attentes du marché concernant les futures baisses de taux.
Les probabilités d’une baisse de 50 points de base en septembre sont passées de 69% à 55,5%, selon l’outil FedWatch du CME. Parallèlement, les rendements des bons du Trésor ont augmenté, le taux à 10 ans passant de 3,95% à 3,99%, reflétant une confiance accrue dans la solidité de l’économie.
Ces évolutions soulignent la complexité de la tâche qui attend la Fed dans les mois à venir. L’institution devra naviguer entre la nécessité de maintenir l’inflation sous contrôle et celle de soutenir la croissance économique, tout en évitant de perturber des marchés financiers de plus en plus sensibles à ses décisions.