Résumé :
- Le CAC 40 enregistre une hausse de 0,63% alors que les analystes prévoyaient une baisse
- La crise politique française crée une opportunité inattendue pour les investisseurs
- Les grandes entreprises du luxe profitent d’un effet d’aubaine exceptionnel
- Les marchés anticipent l’annulation des hausses d’impôts prévues par le gouvernement
Le monde de la finance nous réserve parfois des surprises qui défient toute logique apparente. Ce mardi 3 décembre 2024, alors que la France traverse une crise politique majeure, la Bourse de Paris affiche une santé insolente avec une progression de 0,63% à 7 282,87 points. Une performance d’autant plus remarquable que les contrats à terme laissaient présager une ouverture dans le rouge.
UN PARADOXE BOURSIER QUI S’EXPLIQUE
Ce qui pourrait sembler être une anomalie trouve en réalité une explication rationnelle dans les anticipations des investisseurs. « C’est à contre-courant de ce qu’on pouvait attendre », confirme Andrea Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque. La clé de cette énigme boursière réside dans les conséquences potentielles de la crise politique actuelle. En effet, les deux motions de censure déposées respectivement par La France Insoumise et le Rassemblement National pourraient aboutir à un statu quo budgétaire salvateur pour les entreprises.
L’utilisation du 49.3 par le Premier ministre Michel Barnier sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale a créé une situation unique où les investisseurs entrevoient la possibilité d’échapper aux hausses d’impôts initialement prévues. Cette perspective agit comme un véritable catalyseur sur les marchés financiers.
LES SECTEURS QUI TIRENT PROFIT DE LA SITUATION
Le secteur du luxe se distingue particulièrement dans cette dynamique haussière, bénéficiant d’un double effet positif. D’une part, les perspectives d’allègement fiscal stimulent l’appétit des investisseurs. D’autre part, les annonces américaines concernant des restrictions moins sévères que prévu sur l’exportation de puces vers la Chine renforcent l’optimisme pour ce secteur fortement exposé au marché chinois.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : LVMH bondit de 1,48% à 615,10 euros, tandis qu’Hermès et Kering suivent le mouvement avec des hausses respectives de 0,85% et 0,76%. Cette performance est d’autant plus notable que ces entreprises représentent une part significative de l’indice CAC 40.
LES POINTS DE VIGILANCE
Toutefois, la prudence reste de mise dans ce contexte particulier. Le marché obligataire envoie des signaux qui méritent attention, avec un taux d’intérêt des emprunts à dix ans français atteignant 2,92%. L’écart avec le taux allemand, communément appelé « spread », s’est établi à 0,86 point, après une augmentation notable la veille.
Christopher Dembik, spécialiste de l’investissement chez Pictet AM, met en garde : « Dans les prochains jours, la tension devrait rester palpable sur le marché obligataire et se répercuter sur les actions. » Les investisseurs surveillent également avec attention la publication du rapport JOLTS aux États-Unis, un indicateur crucial pour anticiper la future politique monétaire de la Réserve fédérale.
