Résumé :
- Omid Kordestani, ex-membre du conseil de Twitter, poursuit X pour 20 millions de dollars d’actions impayées
- L’action en justice dévoile les tensions post-acquisition au sein de l’ancien Twitter
- D’autres anciens dirigeants ont également engagé des poursuites pour rémunération impayée
- La SEC enquête sur les pratiques de Musk lors de l’acquisition de Twitter
La saga Twitter-Musk prend un nouveau tournant avec une bataille judiciaire inattendue. Omid Kordestani, figure clé de l’ancien conseil d’administration de Twitter, entre dans l’arène contre le milliardaire Elon Musk. Cette confrontation promet de lever le voile sur les coulisses tumultueuses de l’acquisition la plus controversée de la tech.
Alors que le monde de la technologie pensait avoir tout vu avec le rachat de Twitter par Musk, voilà qu’un nouveau chapitre s’ouvre, mettant en lumière les zones d’ombre de cette transaction à 44 milliards de dollars. Ce litige pourrait bien être la pointe de l’iceberg d’un conflit plus large entre l’ancien establishment de Twitter et son nouveau propriétaire visionnaire mais controversé.
Kordestani contre Musk
Omid Kordestani n’est pas un novice dans le monde de la technologie. Loin de là. Cet homme d’affaires aguerri a fait ses preuves bien avant de rejoindre Twitter. En tant que 11ème employé de Google, Kordestani a joué un rôle crucial dans la transformation de la société de recherche en ligne en géant tech que nous connaissons aujourd’hui. Son parcours impressionnant l’a mené au poste de directeur commercial de Google, supervisant sa métamorphose en Alphabet, la holding qui chapeaute aujourd’hui Google, YouTube et plusieurs autres entreprises innovantes.
En 2015, Twitter traverse une période tumultueuse. Le conseil d’administration, à la recherche d’une direction stable, approche Kordestani pour prendre les rênes en tant que PDG. Bien qu’il décline cette offre, Kordestani accepte néanmoins de jouer un rôle clé dans l’avenir de l’entreprise. Il devient président exécutif du conseil d’administration, mentor de Jack Dorsey, qui reprend alors le poste de PDG permanent.
Pendant sept ans, Kordestani contribue à façonner la stratégie de Twitter, naviguant dans les eaux agitées des médias sociaux. Son expertise a été particulièrement précieuse lors de la vente controversée de Twitter à Elon Musk en 2022, une transaction qu’il a aidé à superviser.
Former Twitter Board Member Sues Elon Musk’s X For $20 Million in Pay: After purchasing Twitter, Mr. Musk failed to cash out Omid Kordestani’s stock, according to allegations in a new lawsuit. https://t.co/cnyxxxpANO pic.twitter.com/NRNbxwQr66
— Global Voters (@global_voters) August 9, 2024
Les dessous d’une compensation contestée
Au cœur de cette bataille juridique se trouve une somme considérable : plus de 20 millions de dollars en options d’achat d’actions. Selon la plainte déposée par Kordestani, au moment de l’acquisition par Musk, il détenait 800 000 options d’achat d’actions. Ces options, fruit de ses années de service, représentaient la majeure partie de sa rémunération en tant que membre du conseil d’administration.
La plainte affirme que, conformément à l’accord d’acquisition signé par Musk, ces options auraient dû être payées dans les cinq jours suivant la conclusion de la transaction. De plus, Kordestani devait recevoir des versements d’actions supplémentaires d’une valeur de près de 3 millions de dollars dans les mois suivant l’acquisition.
Selon Kordestani, cet accord stipulait clairement que les options d’achat d’actions devaient être honorées rapidement après la finalisation de la transaction. La plainte allègue que X, sous la direction de Musk, « cherche à tirer profit des sept années de service de M. Kordestani à Twitter sans le payer pour cela ».
Cette situation soulève des questions sur la manière dont Elon Musk a géré les obligations financières héritées de l’ancien Twitter. Si les allégations de Kordestani sont avérées, elles pourraient indiquer un schéma plus large de non-respect des engagements financiers pris lors de l’acquisition.
Un conflit qui s’inscrit dans une tendance plus large
L’action en justice de Kordestani n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans une tendance plus large de poursuites judiciaires visant X et Elon Musk depuis l’acquisition. D’anciens hauts dirigeants de Twitter, dont le PDG, le directeur financier et les principaux avocats, ont également intenté des actions en justice pour récupérer des rémunérations impayées.
Plus alarmant encore, des milliers d’anciens employés ont rejoint des cas d’arbitrage de masse. Ces procédures accusent Musk de licenciement abusif et de refus de payer des indemnités de départ appropriées. Au-delà des batailles judiciaires, l’acquisition de Twitter par Musk fait l’objet d’un examen minutieux de la part des régulateurs. La Securities and Exchange Commission (SEC) a ouvert une enquête sur les pratiques de Elon Musk lors de l’acquisition.
La SEC affirme que Musk n’a pas correctement divulgué ses achats d’actions Twitter alors qu’il accumulait une participation majoritaire dans l’entreprise. Cette absence de transparence pourrait avoir influencé le cours de l’action et potentiellement faussé le processus d’acquisition.