Résumé :
- Donald Trump propose une réduction de 50% du budget militaire américain (actuellement proche de 1000 milliards de dollars) et souhaite organiser une réunion tripartite avec la Russie et la Chine pour négocier cette baisse.
- Cette annonce a provoqué une chute immédiate des actions des principales entreprises de défense américaines, avec des baisses allant jusqu’à 3,4% pour Northrop Grumman.
- Le projet soulève des questions pratiques majeures, notamment parce que les budgets militaires de la Chine (230 milliards $) et de la Russie sont déjà nettement inférieurs à celui des États-Unis.
- Trump maintient une position contradictoire, promouvant à la fois des réductions drastiques et le développement de nouveaux systèmes de défense comme l' »Iron Dome of America ».
- Cette initiative pourrait se heurter à une forte opposition interne, particulièrement des entrepreneurs de la défense et des élus dont les États bénéficient des contrats militaires.
Une bombe a été lâchée jeudi à la Maison Blanche. Donald Trump, fidèle à son style détonant, a évoqué une idée qui fait trembler Wall Street : diviser par deux le budget militaire américain. Une déclaration qui a immédiatement fait plonger les actions des géants de la défense.
« Quand les choses se seront calmées, je veux rencontrer la Chine et la Russie », a déclaré le président depuis le Bureau ovale. Son objectif ? Négocier une réduction drastique des dépenses militaires qui avoisinent actuellement les 1000 milliards de dollars. « On peut utiliser cet argent pour d’autres choses », a-t-il ajouté, laissant la communauté financière perplexe.
Les marchés n’ont pas tardé à réagir. En quelques heures, les poids lourds du secteur ont vu leur valorisation fondre comme neige au soleil. Lockheed Martin a perdu 1,6%, tandis que Northrop Grumman dégringolait de 3,4%. Même punition pour General Dynamics qui a cédé 2,1%.
Cette annonce s’inscrit dans une stratégie plus large et parfois contradictoire. D’un côté, Trump a recruté Elon Musk pour dénicher des économies dans les rouages de l’État et pousse pour une résolution rapide du conflit ukrainien. De l’autre, il vante « le meilleur équipement militaire au monde » et prône la création d’un bouclier antimissile baptisé « Iron Dome of America ».
Mais ce projet de désarmement massif soulève des questions pratiques. Comment convaincre la Chine et la Russie, qui dépensent déjà beaucoup moins que les États-Unis (230 milliards pour Pékin, moitié moins pour Moscou), de réduire encore leurs budgets ? Les entrepreneurs de la défense et les élus, dont les États profitent des contrats militaires, ne risquent-ils pas de bloquer une telle initiative ?
Une chose est sûre : en proposant cette réunion tripartite avec Xi Jinping et Vladimir Poutine, Trump bouscule une fois de plus les codes de la diplomatie traditionnelle. Il suggère même le retour de la Russie dans le G7, dont elle avait été exclue après l’annexion de la Crimée en 2014. Une approche qui fait grincer des dents en Europe, déjà inquiète des discussions bilatérales entre Trump et Poutine sur l’Ukraine.
Comme le résume l’analyste Roman Schweizer de TD Cowen : « Les gens sont désorientés par tous ces signaux contradictoires » sur les dépenses de défense. Une chose est certaine : si ce plan devait se concrétiser, il redessinerait complètement le paysage militaire mondial.