Résumé :
- OpenAI réalise une levée de fonds historique de 6,6 milliards de dollars, propulsant sa valorisation à 157 milliards.
- Les dépenses liées à l’IA des géants de la tech dépassent largement les revenus actuels, creusant un déficit inquiétant.
- Les consommateurs restent réticents à débourser davantage pour les fonctionnalités IA sur leurs appareils.
- Les investisseurs s’alarment du décalage grandissant entre les investissements colossaux et les retours sur investissement incertains.
- L’industrie vise l’ambitieux objectif de 600 milliards de dollars de revenus annuels pour rentabiliser l’IA.
La course effrénée aux investissements dans l’IA
Le cas d’OpenAI illustre parfaitement l’appétit insatiable des investisseurs pour l’IA. Avec ses 6,6 milliards de dollars fraîchement levés, l’entreprise de Sam Altman affiche une valorisation de 157 milliards de dollars. Mais ces chiffres mirobolants cachent une réalité moins reluisante : malgré des revenus mensuels de 300 millions de dollars, OpenAI prévoit des pertes de 5 milliards de dollars cette année, engloutis dans l’entraînement de ses modèles d’IA, les loyers et les salaires.
Microsoft, partenaire privilégié d’OpenAI, n’est pas en reste. Le géant de Redmond a investi la somme colossale de 19 milliards de dollars dans l’IA et le cloud au dernier trimestre. Un engagement qui ne s’arrête pas là, puisque l’entreprise vient d’annoncer un investissement supplémentaire de 4,3 milliards d’euros dans des infrastructures cloud et IA en Italie. Ces montants donnent le vertige et posent une question cruciale : à quel moment ces investissements massifs commenceront-ils à porter leurs fruits ?
Dans cette course à l’armement technologique, Nvidia tire son épingle du jeu. Le fabricant de puces domine actuellement 80% du marché des processeurs utilisés pour l’IA. Une position de force qui lui permet de voir son action grimper, tandis que ses concurrents voient la leur stagner ou reculer.
💥 OpenAI a levé 6.6 milliards de $ supplémentaires !
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) October 6, 2024
Sa valorisation atteint 157 Mds $ 📈
Ils sont devenus incontournables moins de 2 ans :
➡️ 250 M d'utilisateurs hebdo
➡️ 11 M d'abonnés payants
Des rumeurs circulent sur une introduction en bourse, vous en achèteriez ? 🤔 pic.twitter.com/oi9fCBOOlm
Les défis de la monétisation de l’IA
Malgré l’enthousiasme des investisseurs, la réalité du marché se montre plus nuancée. Côté grand public, l’adoption des fonctionnalités IA sur les smartphones reste timide. Comme le souligne Leo Gebbie, analyste chez CCS Insight : « Les consommateurs ne paient pas davantage pour avoir accès à ces fonctions. Pour l’instant, il ne semble pas non plus qu’ils soient prêts à changer de portable uniquement pour y avoir accès. »
Du côté des entreprises, la situation n’est guère plus encourageante. Microsoft en fait l’amère expérience avec son outil Copilot. Censé révolutionner la productivité grâce à l’IA, il peine à convaincre. Avec un prix doublé par rapport à une suite bureautique classique, Copilot doit encore prouver sa valeur ajoutée pour justifier son coût.
L’inquiétude grandissante des marchés et des investisseurs
Face à ce décalage entre investissements massifs et retours sur investissement incertains, les marchés commencent à montrer des signes de nervosité. Depuis début juillet, les actions d’Alphabet et de Microsoft ont respectivement reculé de 13% et 11%. Si Apple et Meta résistent mieux, cette tendance témoigne d’une inquiétude croissante des investisseurs.
Même dans le monde du capital-risque, traditionnellement prompt à parier sur les technologies émergentes, des voix s’élèvent pour questionner la viabilité économique de l’IA à court terme. David Cahn, investisseur chez Sequoia, estime que pour que tous les acteurs de l’écosystème s’y retrouvent financièrement, les revenus générés par l’IA devraient atteindre l’astronomique somme de 600 milliards de dollars par an. Un objectif qui semble, pour l’heure, hors de portée