Ursula von der Leyen et Pfizer bientôt face à la justice européenne

Le 15 novembre prochain, le tribunal de l'UE s'attaquera à l'un des plus grands mystères de la pandémie : le contenu des SMS échangés entre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Albert Bourla, PDG de Pfizer. Ces messages pourraient révéler les dessous des contrats vaccinaux les plus importants de l'histoire de l'UE. Alors que la Commission refuse obstinément de les divulguer, le New York Times a décidé de porter l'affaire devant la justice. Une décision cruciale pour la transparence de l'UE est sur le point d'être prise.

Pfizergate Ursula von der leyen devant la justice

Résumé :

  • La Cour de justice de l’UE examinera l’affaire des SMS von der Leyen-Pfizer le 15 novembre
  • Le New York Times poursuit la Commission européenne pour accéder à ces messages
  • Ces SMS pourraient révéler les coulisses des négociations de contrats vaccinaux valant des milliards
  • La Commission affirme ne pas détenir ces messages, suscitant la controverse

Les enjeux d’une correspondance controversée

L’importance des contrats vaccinaux pour l’UE ne saurait être sous-estimée. Au plus fort de la pandémie, alors que le monde entier se disputait chaque dose de vaccin, l’Union européenne a réussi à sécuriser des milliards de doses pour ses citoyens. Cette opération, saluée comme un succès par beaucoup, a cependant un côté obscur que ces SMS pourraient éclairer.

Pfizer, en particulier, a joué un rôle central dans cette stratégie d’approvisionnement. Le géant pharmaceutique américain, associé à la société allemande BioNTech, est devenu le principal fournisseur de vaccins de l’UE. Des contrats d’une valeur astronomique ont été signés, engageant des sommes colossales d’argent public.

C’est dans ce contexte que les échanges privés entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla, PDG de Pfizer, prennent toute leur importance. Ces messages pourraient révéler les termes précis des négociations, les pressions exercées, les concessions faites. Autant d’informations cruciales pour comprendre comment ces contrats historiques ont été conclus.

La bataille juridique du New York Times

Face au refus de la Commission de divulguer ces SMS, le New York Times a décidé de passer à l’offensive. Le prestigieux quotidien américain s’appuie sur un règlement européen de 2001 relatif à l’accès public aux documents des institutions de l’UE. Ce texte, pilier de la transparence européenne, est au cœur de la stratégie juridique du journal.

Lire aussi :  IBAN, identité ou numéro de téléphone… le piratage de SFR met en danger des millions de clients 

La plainte du NYT soulève des questions fondamentales sur la nature même de ces échanges. S’agit-il de documents officiels qui doivent être conservés et rendus accessibles ? Ou bien de communications privées qui échappent au droit de regard du public ?

Face à ces interrogations, la Commission européenne a adopté une position pour le moins ambiguë. Dans un premier temps, elle a affirmé ne pas « détenir » ces SMS, une réponse qui a suscité l’incompréhension et la colère de nombreux observateurs. Plus tard, la Commission a précisé que ce type de document « éphémère » n’était pas conservé, contrairement aux autres, et que les recherches pour les retrouver étaient restées vaines.

Un procès aux implications majeures

L’importance de cette affaire se reflète dans la composition exceptionnelle du tribunal qui l’examinera. Une chambre de 15 juges, réservée aux cas les plus complexes ou jugés d’une importance capitale, se penchera sur le dossier. Une configuration rare qui souligne l’enjeu crucial de cette bataille juridique pour l’avenir de la transparence au sein de l’UE.

Lors de l’audience, plusieurs questions clés devraient être abordées. Les juges chercheront probablement à déterminer si ces SMS ont réellement existé, pourquoi ils n’ont pas été enregistrés comme documents officiels, et s’ils ont été détruits. Dans ce dernier cas, sur quelles bases cette destruction aurait-elle été décidée ?

Lire aussi :  L'inflation sous 2% menace la croissance en zone euro ! Tout les détails dévoilés ...

Les conséquences potentielles de ce procès sont considérables. Une décision en faveur du New York Times pourrait contraindre la Commission à une transparence accrue dans ses communications, même les plus informelles. À l’inverse, si la Cour donne raison à la Commission, cela pourrait créer un précédent inquiétant, permettant aux hauts fonctionnaires de l’UE de conduire des négociations cruciales hors de tout contrôle démocratique.

Les répercussions politiques de l’affaire

Au-delà des aspects juridiques, cette affaire a déjà eu un impact significatif sur la scène politique européenne. La réputation d’Ursula von der Leyen, initialement renforcée par le succès apparent de la stratégie vaccinale de l’UE, se trouve désormais entachée par cette controverse. Les critiques fusent, accusant la présidente de la Commission d’avoir mené des négociations opaques et d’avoir pris trop de contrôle personnel sur le processus.

Cette affaire s’inscrit dans un contexte plus large de questionnements sur la gestion de la crise sanitaire par l’UE. D’autres procédures sont en cours, notamment en Belgique, concernant les achats de vaccins. En juillet dernier, le tribunal de l’UE a d’ailleurs pointé du doigt un manque de transparence de la Commission, en particulier sur la question des risques de conflits d’intérêts au sein des équipes de négociateurs.

L’enjeu dépasse largement le cadre de cette seule affaire. C’est la confiance même des citoyens européens envers leurs institutions qui est en jeu. Dans un contexte de montée des populismes et de défiance croissante envers les élites, l’UE peut-elle se permettre de donner l’impression qu’elle a quelque chose à cacher ? Réponse le 15 Novembre !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

×
RÉDIGE TON AVIS

Retour en haut