Résumé :
- L’allocation de solidarité spécifique (ASS) ne sera finalement pas supprimée
- Cette aide concerne les chômeurs ayant épuisé leurs droits à l’assurance chômage
- La moitié des bénéficiaires vit sous le seuil de pauvreté
- L’emploi des seniors devient une priorité pour le gouvernement
Le 30 janvier dernier, Gabriel Attal, alors Premier ministre, annonçait la suppression de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) lors de son discours de politique générale. Cette décision, qui aurait profondément impacté de nombreux demandeurs d’emploi en situation précaire, a suscité de vives inquiétudes. Cependant, dans un revirement inattendu, la nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, vient d’enterrer ce projet controversé.
L’ASS : une aide vitale pour les chômeurs en fin de droits
L’allocation de solidarité spécifique joue un rôle crucial dans le système d’aide aux demandeurs d’emploi en France. Elle prend le relais lorsque les droits à l’allocation chômage classique (ARE) arrivent à leur terme. C’est pourquoi on parle souvent de chômeurs « en fin de droits » pour désigner ses bénéficiaires.
Concrètement, l’ASS offre un soutien financier de 19,01 euros par jour en métropole (9,51 euros à Mayotte) aux demandeurs d’emploi qui remplissent certaines conditions. Cette aide peut être perçue pendant six mois, avec la possibilité d’un renouvellement sous réserve de respecter des critères d’activité et de ressources. Pour de nombreux bénéficiaires, ce dispositif représente un filet de sécurité indispensable pour éviter de basculer dans l’extrême précarité.
Les raisons du maintien de l’ASS
La décision de maintenir l’ASS n’est pas le fruit du hasard. Elle s’appuie sur une analyse approfondie du profil des bénéficiaires et des conséquences potentielles de sa suppression. Astrid Panosyan-Bouvet a mis en lumière deux éléments clés qui ont pesé dans la balance :
- La précarité des allocataires : « Il faut savoir que la moitié des allocataires de l’ASS vit en dessous du seuil de pauvreté », a souligné la ministre du Travail dans une interview accordée à Ouest France. Cette réalité souligne l’importance de ce dispositif comme dernier rempart contre l’exclusion sociale pour des milliers de personnes.
- L’enjeu de l’emploi des seniors : « Une moitié [des bénéficiaires] a aussi plus de 50 ans », a ajouté la ministre. Cette donnée met en lumière la difficulté particulière que rencontrent les travailleurs âgés pour se réinsérer sur le marché du travail. Le maintien de l’ASS s’inscrit ainsi dans une réflexion plus large sur l’emploi des seniors, qui devient une priorité gouvernementale.
Par ailleurs, la suppression de l’ASS aurait eu des répercussions négatives sur les droits à la retraite des allocataires. En effet, les périodes de perception de cette allocation sont prises en compte dans le calcul des trimestres de cotisation, ce qui n’aurait pas été le cas si les bénéficiaires avaient basculé vers le RSA comme initialement prévu.