Résumé :
- Les investisseurs japonais ont vendu 9,2 milliards de dollars de titres de la dette française en juillet 2024.
- Cette vente massive est un record qui n’avait pas été atteint depuis plus de 4 ans.
- Le déficit public français a atteint 5,5% du PIB en 2023, accentuant les doutes des investisseurs.
- La note souveraine de la France a été récemment abaissée par l’agence S&P Global.
Une décision sans précédent
La vente de 1320 milliards de yens (environ 9,2 milliards de dollars) de titres de la dette française par les investisseurs japonais en juillet 2024 a pris de court de nombreux observateurs. Ce chiffre record, qui n’avait pas été atteint depuis plus de quatre ans, marque un tournant dans la relation qu’entretenaient jusque-là les investisseurs nippons avec les obligations françaises.
Ce désengagement massif s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la dégradation récente de la note souveraine de la France par l’agence S&P Global a ébranlé la confiance des investisseurs dans la gestion des finances publiques du pays. De plus, le déficit public français, qui a atteint 5,5% du PIB en 2023, a accentué ces doutes, poussant les investisseurs à rediriger leurs fonds vers des actifs jugés plus sûrs.
🌏 INQUIET PAR LA SITUATION EN FRANCE
— François Asselineau (@f_asselineau) September 13, 2024
⚠️LE JAPON VEND 9,2 MILLIARDS $
DE DETTE FRANÇAISE EN 1 MOIS !
Cette vente massive, qui apparaît dans les dernières statistiques de la Balance des paiements japonaise,
▪️a eu lieu en juillet
▪️s'est peut-être poursuivie en août
▪️est… pic.twitter.com/0JawKX8SFc
Les conséquences potentielles pour la France
Cette vente massive n’est pas sans conséquences pour l’économie française. Avec plus de la moitié de sa dette publique détenue par des investisseurs étrangers, la France se trouve dans une position délicate. Si d’autres investisseurs étrangers venaient à suivre l’exemple japonais, cela pourrait créer une véritable onde de choc sur les marchés financiers.
À court terme, la solvabilité du pays ne semble pas directement menacée. Cependant, si ces cessions importantes devaient se poursuivre, la France pourrait faire face à une augmentation significative de ses coûts d’emprunt. Cette situation pourrait contraindre le gouvernement à adopter des mesures fiscales plus strictes pour stabiliser ses finances.
François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a d’ailleurs souligné la nécessité d’efforts pour réduire les dépenses et restaurer la confiance des marchés. Dans un scénario pessimiste, si les difficultés économiques s’aggravaient, le pays pourrait être contraint de recourir à des hausses d’impôts et à une politique d’austérité, ce qui ne manquerait pas de raviver les tensions sociales déjà palpables.