Disneyland Paris : la Cour des comptes dénonce des avantages fiscaux excessifs après 35 ans

Le parc d'attractions le plus visité d'Europe fait l'objet d'un rapport critique de la Cour des comptes. L'institution pointe du doigt les conditions particulièrement avantageuses accordées à Euro Disney, notamment sur le plan immobilier, qui n'ont jamais été réévaluées depuis la signature de la convention en 1987.

La cour des comptes vs Disneyland
Mis à jour le

Résumé :

  • La Cour des comptes pointe les conditions exceptionnelles accordées à Euro Disney depuis 35 ans.
  • Les plus-values immobilières réalisées par Euro Disney sont considérables, allant de 50% à dix fois le prix d’achat initial, représentant entre 100 et 200 millions d’euros sur les six dernières années.
  • Malgré sa contribution au tourisme français et au développement économique de Val d’Europe, l’administration ne dispose d’aucun bilan chiffré du retour sur investissement d’Euro Disney.
  • La convention signée en 1987 pour attirer Disney en France (face à la concurrence de l’Espagne) n’a jamais été réévaluée depuis, malgré un contexte économique très différent.
  • La Cour des comptes recommande désormais un retour au droit commun pour Val d’Europe et une plus grande transparence dans la gestion de ces avantages historiques.

Un succès touristique aux conditions privilégiées

Impossible d’imaginer le tourisme français sans Disneyland Paris. Premier parc d’attractions européen, le royaume de Mickey contribue significativement au statut de la France comme première destination touristique mondiale. Le secteur de Val d’Europe, où est implanté le parc, affiche même un niveau de vie supérieur au reste du département de Seine-et-Marne.

Mais ce succès repose sur des fondations controversées, comme le révèle le dernier rapport de la Cour des comptes sur l’EPA France, l’établissement public chargé de l’aménagement de Val d’Europe. En 1987, pour convaincre le géant américain de préférer la France à l’Espagne, l’État a consenti des avantages considérables, créant selon l’institution « un cadre économique et institutionnel exceptionnel ».

Des plus-values immobilières colossales

L’enquête met en lumière une situation particulièrement avantageuse sur le plan immobilier. Euro Disney bénéficie de tarifs préférentiels pour l’acquisition de terrains, qu’il revend ensuite avec des marges spectaculaires aux promoteurs et entreprises. Ces plus-values peuvent atteindre jusqu’à dix fois le prix d’achat initial.

Lire aussi :  Au RSA, il gagnait 5000€ par mois avec son laboratoire secret de faux papiers : l'incroyable arnaque démasquée en Île-de-France !

Sur les six dernières années, ces opérations immobilières ont rapporté entre 100 et 200 millions d’euros à l’entreprise. Un chiffre d’autant plus frappant que l’administration française ne dispose d’aucun bilan chiffré précis du retour sur investissement global d’Euro Disney.

Un pouvoir d’urbanisation sans contrepartie

Au-delà de l’aspect financier, la Cour des comptes souligne l’influence considérable accordée à Euro Disney sur l’urbanisation de la zone. L’entreprise dispose d’une liberté exceptionnelle dans l’aménagement de Val d’Europe, un privilège qui n’a jamais été remis en question depuis 35 ans.

Cette situation pose question alors que le contexte a radicalement changé. La France n’est plus en position de faiblesse comme en 1987, et Disneyland Paris est solidement ancré dans le paysage touristique européen.

Vers une normalisation du statut ?

Face à ces constats, la Cour des comptes préconise un retour au droit commun pour Val d’Europe. L’institution déplore également un manque général de transparence dans la gestion de ces avantages historiques.

Cette recommandation intervient dans un contexte où le contrôle des avantages fiscaux et économiques accordés aux grandes entreprises fait l’objet d’une attention croissante. La question qui se pose désormais est de savoir si l’État suivra ces recommandations, au risque de froisser l’un des plus importants acteurs du tourisme français.

Disneyland Paris : succès touristique, défis réglementaires

Trente-cinq ans après son installation, Disneyland Paris se trouve à la croisée des chemins. Si son succès touristique est indéniable, ses privilèges historiques sont désormais questionnés. L’enjeu pour les autorités sera de trouver un équilibre entre le maintien de cet atout majeur du tourisme français et une plus grande équité dans le traitement des acteurs économiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

×
RÉDIGE TON AVIS

Retour en haut