Résumé :
- L’adoption de l’IA générative dans l’industrie aéronautique française explose, avec 50% des salariés français ayant déjà expérimenté cette technologie.
- Airbus utilise l’IA générative dans une dizaine d’applications concrètes, notamment pour le service client, l’analyse juridique et l’assistance technique aux apprentis.
- Les équipementiers intègrent l’IA pour permettre aux experts de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
- Les industriels maintiennent une approche prudente : les systèmes critiques restent protégés des potentielles « hallucinations » de l’IA.
- Les entreprises adoptent une approche pragmatique plutôt qu’une interdiction totale, privilégiant un encadrement raisonné de ces outils.
Une adoption massive de l’IA générative
L’évolution est frappante : alors qu’avant ChatGPT, moins de 1% des Français travaillaient avec l’intelligence artificielle, aujourd’hui 50% des salariés français ont expérimenté l’IA au moins une fois. Dans le secteur aéronautique, cette transformation est particulièrement visible, avec une adoption largement initiée par les employés eux-mêmes.
Airbus en première ligne de l’intelligence artificielle
Le géant européen de l’aéronautique a déjà déployé plusieurs applications concrètes de l’IA générative. Parmi les centaines de propositions émergentes, une dizaine de cas d’usage ont été sélectionnés et mis en production. Le service client est l’un des premiers bénéficiaires : les algorithmes analysent les incidents passés pour fournir rapidement des réponses pertinentes aux opérateurs.
L’innovation s’étend également à d’autres départements. Les juristes utilisent l’IA pour analyser et rédiger des contrats d’achat, tandis que les apprentis peuvent rapidement accéder aux informations techniques dont ils ont besoin parmi des milliers de pages de documentation. Un gain de temps considérable qui permet aux experts de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Des applications concrètes chez les équipementiers
Les équipementiers ne sont pas en reste. Actia, fabricant toulousain de calculateurs de bord pour Airbus, utilise déjà l’IA générative pour la traduction, la création de tests de cartes électroniques et le support client via chatbot. Cette technologie permet de décharger les experts des tâches répétitives et de « pacifier les open spaces », selon Mathieu Le Pajolec, data scientist de l’entreprise.
Sécurité et confidentialité : les lignes rouges
Si l’enthousiasme est réel, les industriels restent prudents. « L’IA générative, c’est pratique, mais ce n’est pas critique », souligne Pierre Etienne Legoux de Thales Avionics. Les systèmes critiques des avions restent à l’abri des potentielles « hallucinations » de l’IA, et les entreprises développent des guidelines strictes pour l’utilisation des données sensibles.
Le phénomène du « shadow IA » – l’utilisation non autorisée d’outils d’IA par les employés – pousse les entreprises à adopter une approche pragmatique. Plutôt qu’une interdiction totale qui pourrait encourager des pratiques risquées, comme l’utilisation d’appareils personnels, les industriels optent pour un encadrement raisonné de ces outils.
L’aéronautique française à l’aube de l’ère de l’IA
L’intégration de l’IA générative dans l’industrie aéronautique française marque un tournant majeur. Entre gains de productivité et enjeux de sécurité, le secteur trace la voie d’une utilisation raisonnée et efficace de cette technologie révolutionnaire.