Le G20, ce groupe influent des plus grandes économies du monde, a récemment tenu un sommet à New Delhi qui a suscité de nombreuses discussions. Les décisions prises lors de ce sommet ont non seulement des implications pour les pays membres, mais aussi pour l‘équilibre géopolitique mondial.
L’Ukraine et le G20 : Un changement de ton surprenant
L’une des questions les plus brûlantes à l’ordre du jour était la guerre en Ukraine. Contrairement à l’année précédente où la Russie avait été fermement condamnée pour son rôle dans le conflit, cette année, le ton a été nettement plus modéré.
Bien que le G20 ait souligné la souffrance du peuple ukrainien, il a évité de critiquer directement la Russie. Cette approche plus nuancée peut être perçue comme une tentative de préserver l’unité du groupe face à des défis mondiaux croissants.
L’ascension inattendue de l’Union africaine et les manœuvres géopolitiques
Un autre développement majeur a été l’admission formelle de l’Union africaine au G20, renforçant ainsi la représentativité du groupe. Jusqu’à présent, seule l’Afrique du Sud était membre du G20.
L’inclusion de l’Union africaine donne une voix plus forte au Sud global au sein du G20, où les pays du G7 ont longtemps joué un rôle dominant. Cette décision intervient également après l’expansion des BRICs, un groupe dominé par la Chine et la Russie, qui a vu l’ajout de l’Arabie saoudite et de l’Iran, entre autres. Cette expansion est perçue par certains comme une tentative de Pékin de proposer une alternative au G20.
Source : Courrier International / Photo : Mast Irham AFP
Avancées timides sur la question climatique
Face à l’urgence climatique, les leaders du G20 ont esquissé une vision pour tripler la production d’énergie verte à l’échelle mondiale d’ici 2030. Ils ont également évoqué l’importance de diminuer progressivement la dépendance au charbon. Toutefois, des engagements concrets et des objectifs ambitieux ont fait défaut.
Aucune stratégie claire n’a été dévoilée pour adapter ou réorienter les directives actuelles en vue d’accroître la part des énergies renouvelables. Par ailleurs, bien que la somme colossale de 4 000 milliards de dollars annuels ait été avancée comme nécessaire pour orchestrer cette mutation énergétique, le flou persiste quant à la mobilisation de ces fonds.
L’ombre du prochain sommet COP28 des Nations Unies, prévu aux Émirats Arabes Unis, plane sur ces discussions. Les décisions prises lors de cette rencontre internationale seront déterminantes pour l’avenir de notre planète.
Modi et l’Inde : Une puissance émergente sur la scène mondiale
Le Premier ministre indien Narendra Modi a utilisé le sommet du G20 comme une plateforme pour projeter l’Inde comme une puissance diplomatique et économique influente.
La tenue réussie du sommet a renforcé sa stature non seulement sur la scène internationale, mais aussi au niveau national, alors qu’il cherche à obtenir un troisième mandat lors des prochaines élections. Pour de nombreux observateurs, le succès du sommet est la preuve que le moment de l’Inde est arrivé.