Les pools de liquidité : le cœur de la finance décentralisée

Qu’est-ce qu’un pool de liquidité?

Les pools de liquidité sont des réserves de tokens mises en commun par des investisseurs afin de faciliter les échanges sur les plateformes de finance décentralisée (DeFi)

Les investisseurs, aussi appelés « liquidity providers » (ou fournisseurs de liquidité), déposent des paires de token dans les pools, un montant égal de chaque token. Si un fournisseur de liquidité dépose pour 1000 euros dans un pool, il dépose pour 500 euros de chacun des deux token. 

En échange, ils reçoivent des jetons de liquidité (LP tokens) qui représentent leur part du pool.

Les pools de liquidité jouent un rôle clé dans le fonctionnement des échanges décentralisés (Dex), ils permettent à n’importe qui d’échanger instantanément un token contre un autre, sans dépendre d’un carnet d’ordres. 

Lorsqu’un utilisateur souhaite échanger des tokens, l’opération se fait automatiquement par le biais d’un smart contract avec les fonds disponibles dans le pool de liquidité correspondant.

💡 Un carnet d’ordres est un registre électronique qui liste l’ensemble des ordres d’achat et de vente pour un actif spécifique, comme des actions, des obligations, des devises, ou des produits dérivés, qui sont soumis et traités sur un marché financier ou une bourse.

Le fonctionnement des pools de liquidité

Fonctionnement des pools de liquidités

Le mécanisme des pools de liquidité repose sur deux acteurs principaux : les fournisseurs de liquidités et les traders. Les fournisseurs alimentent les réserves en y déposant à parts égales les deux tokens qui composent la paire. Par exemple, pour un pool ETH/USDC, ils devront apporter la même valeur de ETH que de USDC.

Ce faisant, les fournisseurs de liquidité mettent à disposition des fonds dans lesquels les traders pourront puiser pour réaliser leurs transactions. Lorsqu’un utilisateur souhaite acquérir de l’Ether en échange d’USDC, le smart contract du pool calculera automatiquement le taux de change en fonction des réserves disponibles. 

Il prélèvera alors le montant correspondant d’USDC dans le pool, et enverra en retour le nombre approprié d’ETH à l’acheteur.

Toute cette mécanique est gérée de façon autonome et décentralisée par des smart contracts. Les fournisseurs n’ont pas besoin d’être actifs pour que leurs fonds soient utilisés. 

En contrepartie de l’immobilisation de leurs capitaux, ils perçoivent une partie des frais de transaction prélevés sur chaque opération réalisée dans le pool qu’ils ont contribué à alimenter. C’est là leur incitation à participer au système.

Les avantages des pools de liquidité

Les pools de liquidité apportent plusieurs bénéfices majeurs à l’écosystème de la finance décentralisée. 

Tout d’abord, ils garantissent une liquidité constante pour les paires de tokens qu’ils supportent. Tant qu’un pool dispose de réserves suffisantes, il sera toujours possible d’y réaliser des échanges, sans risque que le carnet d’ordres ne se tarisse.

Cet approvisionnement permanent permet également de réduire l’écart entre les prix d’achat et de vente (le « spread »), améliorant ainsi les conditions de négociation pour les utilisateurs. Plus un pool est profond, plus cet effet est marqué.

Enfin, les pools de liquidité offrent une formidable automatisation des transactions. Nul besoin pour les traders de chercher une contrepartie ou de passer un ordre : les smart contracts se chargent de tout en puisant dans les réserves. Cela rend l’expérience bien plus fluide.

Autre atout : l’ouverture à tous. Il suffit d’avoir des cryptomonnaies et un wallet pour fournir de la liquidité et toucher des revenus passifs. Cela démocratise l’accès aux marchés et redistribue la valeur.

Les risques liés aux pools de liquidité

Malgré leurs nombreux avantages, les pools de liquidité ne sont pas exempts de risques pour les investisseurs qui y contribuent. 

Le premier d’entre eux est celui de perte temporaire (ou « impermanent loss »). L’impermanent loss fait référence à la perte potentielle subie par un fournisseur de liquidités dans un pool de liquidités par rapport au fait de simplement détenir les actifs. 

Cela se produit lorsque le prix relatif des actifs dans le pool change par rapport au moment où ils ont été déposés.Plus le changement de prix est important, plus la perte impermanente est élevée. C’est un risque inhérent à la fourniture de liquidités dans les protocoles de finance décentralisée (DeFi).

La perte est dite « impermanente » car si les prix des actifs reviennent à leur niveau initial, la perte disparaît.

Autre danger : le risque de liquidité permanente. Celui-ci survient quand un des deux tokens du pool voit sa valeur tendre vers zéro, souvent suite à un effondrement soudain. Les fournisseurs se retrouvent alors avec une quantité importante d’un actif déprécié, qu’il devient difficile, voire impossible à échanger.

Il est donc recommandé de suivre de près l’évolution des cours et d’être réactif. Le choix des pools est aussi crucial : mieux vaut privilégier ceux qui associent des tokens reconnus et au profil similaire. Enfin, la diversification reste de mise pour réduire son exposition.

Les principaux pools de liquidité

Le monde de la finance décentralisée compte aujourd’hui de nombreux pools de liquidité, chacun avec ses spécificités. 

Parmi les plus populaires, on trouve celui d’Uniswap. Lancé en 2018, ce protocole est devenu une référence grâce à sa simplicité d’utilisation et son grand nombre de paires disponibles. Il fonctionne sur la blockchain Ethereum.

Curve Finance est un autre acteur de poids. Sa particularité est de se concentrer sur les pools de stablecoins, ces cryptomonnaies adossées à des devises traditionnelles. En minimisant le risque de « slipping » (glissement de prix), il est très prisé des investisseurs institutionnels.

Balancer, de son côté, se distingue par son approche des pools. Là où la plupart nécessitent un approvisionnement équivalent pour chaque token, Balancer autorise des ratios variables. Cela offre plus de flexibilité, mais peut aussi impliquer une volatilité accrue.

D’autres protocoles notables incluent Sushiswap, un « fork » d’Uniswap avec un mécanisme de gouvernance différent, ou encore Bancor, qui utilise un système de « contrepoids » pour stabiliser les prix au sein des pools.

Quel que soit le pool choisi, il est essentiel de bien en comprendre le fonctionnement et d’en évaluer les risques avant d’y engager des fonds. La diversification reste, là encore, un principe de base pour tout investisseur prudent.

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