Résumé :
- Les frais de dossier peuvent atteindre 750€ selon la banque
- Ils s’ajoutent aux intérêts et à l’assurance du prêt
- Ces frais sont généralement proportionnels au montant emprunté
- Les petits crédits sont proportionnellement plus impactés
Lorsque vous souscrivez un crédit à la consommation, vous vous attendez naturellement à rembourser le capital emprunté ainsi que les intérêts. Certains emprunteurs prévoient même le coût d’une assurance emprunteur. Mais saviez-vous qu’un autre type de frais peut considérablement alourdir la note ? Les frais de dossier, souvent méconnus, peuvent représenter une charge non négligeable dans le coût total de votre crédit. Plongeons dans les coulisses de ces frais cachés qui peuvent faire grimper la facture de votre emprunt.
La réalité des frais de dossier dans les crédits à la consommation
Les frais de dossier sont une charge que les banques facturent en contrepartie de l’étude et du montage de votre dossier de prêt. Concrètement, ils rémunèrent le travail administratif effectué par l’établissement bancaire : recherche du plan de financement adapté, étude de votre taux d’endettement, analyse de votre solvabilité, élaboration de l’échéancier de remboursement, et rédaction du contrat.
Ces frais, qui peuvent sembler anodins au premier abord, peuvent en réalité représenter une somme conséquente. Selon les établissements bancaires et le montant emprunté, ils peuvent osciller entre 30€ et 750€. Une fourchette large qui mérite qu’on s’y attarde.
Le fonctionnement des frais de dossier
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les frais de dossier ne sont généralement pas fixes. Dans la grande majorité des cas, ils sont proportionnels au montant emprunté. La plupart des banques les fixent à 1% du capital emprunté, avec quelques variations. Par exemple, le Crédit Agricole de Corse va jusqu’à appliquer un taux de 1,50%.
Cette proportionnalité peut surprendre, car le travail administratif pour monter un dossier de prêt semble à première vue identique, quel que soit le montant emprunté. Cependant, cette pratique s’explique par une contrainte réglementaire : le taux annuel effectif global (TAEG).
Le TAEG, qui représente le coût réel du crédit en incluant tous les frais obligatoires, ne peut pas dépasser les seuils de l’usure fixés par la réglementation. En appliquant des frais proportionnels plutôt que fixes, les banques s’assurent de ne pas faire exploser le TAEG des petits crédits, qui risqueraient sinon de flirter avec ces seuils légaux.
Il existe toutefois quelques exceptions. Le Crédit Commercial de France (CCF), par exemple, a fait le choix d’appliquer des frais fixes de 120€, quel que soit le montant du prêt.
L’impact variable selon le montant du crédit
Si le principe de proportionnalité semble équitable à première vue, la réalité est plus nuancée. En effet, les banques prévoient généralement des seuils minimum et maximum de perception.
Les frais minimum peuvent aller de 30€ à 120€ selon les établissements, avec une moyenne autour de 70€. À l’autre extrémité, les montants maximum varient de 150€ à 750€, pour une moyenne de 340€.
Cette pratique a une conséquence importante : les frais facturés sur les petits crédits sont, en proportion, plus élevés que sur les gros montants. Prenons deux exemples concrets pour illustrer ce phénomène.
Pour un prêt personnel de 5 000 euros sans affectation précise, les frais de dossier moyens s’élèvent à 65 euros, soit 1,3% du montant emprunté. Si les frais avaient été intégralement proportionnels, ils n’auraient été que de 49 euros (0,98% du montant emprunté). Dans plus de deux tiers des cas, c’est en fait le seuil minimum qui est appliqué, et non le taux proportionnel.
À l’inverse, pour un crédit auto de 13 000 euros, les frais de dossier moyens sont de 128 euros, soit 0,98% du montant emprunté. Ici, ce sont bien les frais proportionnels qui sont généralement appliqués, et non le montant maximum.