Résumé :
- Le Département de la Justice propose des solutions contre l’hégémonie de Google
- Un juge fédéral ordonne l’ouverture de l’App Store de Google à la concurrence
- Le partage de l’index de recherche de Google est envisagé comme remède potentiel
- Les actions de Google ont chuté de plus de 15% depuis juillet 2024
L’offensive du Département de la Justice américain
Le Département de la Justice américain ne fait pas dans la demi-mesure. Dans un document récemment rendu public, il propose une série de solutions qualifiées « de modérées à très épicées » pour mettre fin à ce qu’il considère comme l’hégémonie de Google sur le marché de la recherche en ligne.
Parmi les options envisagées, certaines pourraient avoir des conséquences dramatiques pour le géant de la tech. Le DOJ n’exclut pas de forcer Google à se séparer de certains de ses services phares, une mesure qui équivaudrait à un véritable démantèlement de l’entreprise.
Face à ces propositions, Google n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué officiel, l’entreprise a qualifié ces mesures de « radicales », mettant en garde contre des « conséquences imprévues significatives » pour les consommateurs, les entreprises et la compétitivité américaine.
🚨 ALERTE : Google dans le viseur de la justice américaine !
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) October 10, 2024
Le géant de la tech risque d'être démantelé !
L'action Google a déjà chuté de 15% depuis juillet. Les investisseurs n'apprécient pas du tout !
La justice a d'autres options sur la table :
👉 Ouverture forcée de son… pic.twitter.com/HYYMWycPkX
Les implications potentielles pour Google
L’impact de ces mesures pourrait être considérable pour Google. En effet, les activités visées par le DOJ sont au cœur du modèle économique de l’entreprise et génèrent une part importante de ses revenus.
L’une des décisions les plus concrètes à ce jour est venue d’un juge fédéral qui a ordonné à Google d’ouvrir son App Store, Google Play, à la concurrence. Cette décision pourrait avoir des répercussions majeures sur les revenus que l’entreprise tire de sa plateforme de distribution d’applications Android.
Mais la menace la plus sérieuse reste celle d’un possible démantèlement. Bien que considérée comme peu probable par certains experts, cette option reste sur la table. Elle pourrait impliquer la séparation de services clés comme Chrome ou Android du reste de l’entreprise.
Les solutions envisagées et leurs conséquences
Parmi les solutions proposées par le DOJ, le partage de l’index de recherche de Google fait figure de compromis potentiel. Cette mesure obligerait Google à partager les données qui alimentent son moteur de recherche avec ses concurrents.
Selon Dhaval Moogimane, expert en technologie, cette option pourrait non seulement stimuler la concurrence dans le domaine de la recherche en ligne, mais aussi favoriser l’émergence de nouvelles entreprises d’intelligence artificielle.
Une autre piste explorée concerne les accords entre Google et Apple. Le DOJ pourrait chercher à modifier les termes du contrat qui fait de Google le moteur de recherche par défaut sur les iPhone, un accord estimé à 20 milliards de dollars.
Il est intéressant de noter que certaines de ces propositions ne sont pas sans rappeler les mesures déjà mises en place en Europe dans le cadre des nouvelles règles sur les « gatekeepers » numériques.
Les réactions du marché et des experts
Les investisseurs semblent prendre ces menaces au sérieux. En quelques heures, l’action a perdu près de 3%, portant le total de la baisse de l’action à plus de 15% par rapport à son record historique atteint le 10 juillet 2024.
Les experts, quant à eux, sont partagés sur l’issue probable de cette offensive. Rebecca Allensworth, professeure de droit à l’université Vanderbilt, estime qu’un démantèlement total de l’entreprise reste « très improbable ». Elle souligne que le juge Amit Mehta, en charge de l’affaire, s’est jusqu’à présent montré très prudent dans son approche.
D’autres, comme John Kwoka, économiste à la Northeastern University, pensent que l’option du démantèlement devrait rester sur la table, ne serait-ce que pour envoyer un signal fort à Google et aux autres géants de la tech.