Les marchés européens ont lourdement chuté jeudi, plombés par les incertitudes politiques en France après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale et une Fed qui se montre plus stricte qu’anticipé sur les taux malgré le ralentissement de l’inflation. Le CAC 40 a ainsi abandonné 1,99% à 7708,02 points, son plus bas niveau depuis 4 mois.
Résumé :
- Le CAC 40 a perdu 1,99% jeudi, à 7708,02 points
- Le spread entre taux français et allemand au plus haut depuis 2017
- La dissolution de l’Assemblée nationale et les incertitudes politiques en France semble avoir joué un rôle
- La Fed a décidé le 12 juin de maintenir ses taux directeurs
- L’UE impose des droits de douane sur les voitures électriques chinoises
Avis de tempête sur les Bourses européennes ! Ce jeudi, les indices ont connu l’une de leurs pires séances de l’année, dévissant dans des proportions rarement vues ces derniers mois. En cause, une accumulation de nouvelles inquiétantes qui ont littéralement fait paniquer les investisseurs.
En quelques heures, c’est un véritable vent de panique qui a balayé les marchés, poussant les opérateurs à se débarrasser à tout prix de leurs actions et plus particulièrement des actions du CAC40. Résultat, des milliards d’euros de capitalisation boursière sont partis en fumée, et les gains engrangés depuis le début de l’année sur le CAC40 ont été sérieusement entamés.
Mais alors, quels sont les éléments qui ont fait tanguer les Bourses à ce point ? Pourquoi une telle défiance des investisseurs en l’espace d’une seule séance ? Et surtout, quelles pourraient être les conséquences de ce séisme boursier pour votre épargne et vos placements ?
Pour y voir plus clair, nous avons décortiqué pour vous les trois principales raisons qui expliquent ce jeudi noir sur les marchés. Des incertitudes politiques en France jusqu’aux décisions surprenantes de la Fed américaine, en passant par un nouveau bras de fer commercial entre l’Europe et la Chine, nous vous proposons une analyse complète de cette journée sous haute tension.
Prêts à découvrir les coulisses d’une journée noire pour la bourse ? Suivez-nous, nous vous dévoilons tout !
L’impact du contexte politique français

La décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale a pris tout le monde de court, y compris les marchés financiers. Cette annonce fait suite à des mois de tensions politiques et de contestation sociale dans le pays, qui ne sont pas sans rapeller le mouvement des gilets jaunes et l’opposition à la réforme des retraites.
Les investisseurs redoutent aujourd’hui une période d’instabilité politique en France, avec des élections législatives anticipées dont l’issue est incertaine. Le risque principal serait qu’une majorité hostile au gouvernement soit élue, ce qui compliquerait la mise en œuvre des réformes économiques et budgétaires.
Ces craintes se reflètent déjà dans l’écart entre les taux d’emprunt français et allemand à 10 ans, qui a atteint 0,69 point, son plus haut niveau depuis 2017. Une différence qui montre que les investisseurs considèrent désormais la dette française comme plus risquée et exigent donc une rémunération plus élevée pour la détenir.
Si les incertitudes politiques persistent, cela pourrait peser durablement sur les entreprises françaises et donc sur la Bourse de Paris et sur le CAC40. Les secteurs les plus exposés sont ceux qui dépendent de la commande publique, comme le BTP ou la défense, mais aussi ceux sensibles à la consommation des ménages, qui risque de souffrir d’un climat anxiogène.
Les décisions de la Fed sur les taux

Les annonces de la Réserve fédérale américaine étaient très attendues par les marchés cette semaine. Face au ralentissement de l’inflation ces derniers mois, certains analystes pariaient sur un assouplissement de la politique monétaire américaine, voire des baisses de taux directeurs pour soutenir l’économie quand d’autres ne s’attendaient qu’à un maintien des taux.
Sans surprise, la Fed a maintenu ses taux et surtout, elle a revu à la baisse ses perspectives de réductions des taux pour 2023 et 2024. Son président Jerome Powell a justifié cette prudence par des incertitudes persistantes sur la trajectoire des prix, malgré des signes de décélération.
Cette position stricte a déçu les investisseurs qui espéraient un soutien plus marqué de la Fed à l’économie et aux marchés. Ils craignent désormais que le resserrement monétaire en cours ne pénalise trop durement la croissance, voire ne provoque une récession.
Pourtant, les derniers chiffres de l’inflation aux États-Unis semblent plutôt rassurants. Les prix à la consommation ont progressé moins vite que prévu en mai, et surtout les prix à la production ont reculé de 0,2%, alors que les analystes attendaient une hausse. Mais ces bonnes nouvelles n’ont pas suffi à rassurer les marchés, qui restent focalisés sur les risques.
L’annonce de droits de douane européens sur les véhicules électriques chinois

La dernière mauvaise nouvelle de la semaine est venue de Bruxelles. La Commission européenne a annoncé mercredi son intention de taxer plus lourdement les importations de voitures électriques en provenance de Chine. Des droits de douane pouvant aller jusqu’à 38% seront appliqués pendant 5 ans pour protéger les constructeurs européens face à la concurrence jugée déloyale de leurs rivaux chinois.
Cette décision a immédiatement fait chuter les valeurs automobiles européennes en Bourse, de Stellantis (-2,7%) à Renault (-2,3%) en passant par les équipementiers comme Valeo (-4,1%) et Faurecia (-5,8%). Les investisseurs redoutent en effet que la Chine ne réplique en surtaxant à son tour les véhicules européens, ce qui pénaliserait fortement un secteur déjà fragilisé par la crise sanitaire et la pénurie de composants.
Au-delà de l’automobile, c’est la crainte d’une guerre commerciale entre l’Europe et son principal partenaire qui resurgit. Or, on a vu par le passé que les conflits de ce type peuvent rapidement dégénérer et avoir des répercussions bien au-delà des secteurs directement concernés. Pour les marchés, c’est donc un facteur de risque supplémentaire à ne surtout pas négliger