Résumé :
- Revolut a obtenu une licence bancaire « avec restrictions » au Royaume-Uni après trois ans d’efforts acharnés.
- La néobanque entre dans une phase de mobilisation, étape cruciale avant le déploiement complet de ses services bancaires.
- Revolut affiche des résultats financiers impressionnants, avec un chiffre d’affaires doublé à 2 milliards d’euros en 2023.
- L’entreprise vise l’ambitieux objectif de 100 millions de clients dans le monde d’ici fin 2025.
C’est une victoire de taille pour Revolut. Après trois longues années de négociations et d’ajustements, la fintech britannique a enfin décroché sa licence bancaire au Royaume-Uni. Cette autorisation, bien que restrictive, marque un tournant décisif pour l’entreprise qui peut désormais se targuer d’être une « vraie » banque sur son marché d’origine.
Cependant, le chemin vers une pleine reconnaissance bancaire n’est pas encore terminé. Revolut entre maintenant dans une phase dite de « mobilisation », une étape courante pour les nouvelles banques britanniques. Mais que signifie réellement cette étape pour Revolut et ses millions de clients ? Et comment cette avancée s’inscrit-elle dans la stratégie globale de l’entreprise qui vise ni plus ni moins que 100 millions de clients d’ici 2025 ?
Le parcours difficile vers la licence bancaire
Obtenir une licence bancaire n’est jamais une promenade de santé, mais pour Revolut, ce fut un véritable parcours du combattant. Pendant trois ans, la fintech s’est heurtée à l’inflexibilité du régulateur britannique, la Prudential Regulation Authority (PRA). Au cœur du conflit : des problèmes de reporting et de comptabilité qui ont donné du fil à retordre aux auditeurs.
« Nous sommes incroyablement fiers d’atteindre cette étape importante dans le parcours de l’entreprise », a déclaré Nik Storonsky, le cofondateur et directeur général de Revolut. Une fierté d’autant plus grande que l’entreprise disposait déjà d’une licence bancaire de plein exercice en Europe, obtenue auprès du régulateur lituanien. Une situation paradoxale dans laquelle Revolut était considérée comme une banque en Europe mais pas dans son pays d’origine.
Les implications pour Revolut et ses clients
Avec cette nouvelle licence, Revolut entre dans une phase dite de « mobilisation ». Concrètement, cela signifie que la néobanque opère sous des restrictions, notamment sur les dépôts, le temps de mettre en place tous les processus de conformité nécessaires. « Rien ne changera pour les clients de Revolut dans le pays pendant cette période », rassure l’entreprise.
Mais une fois cette étape franchie, les perspectives sont alléchantes. Revolut pourra enfin élargir pleinement son offre aux dépôts et aux crédits sur le marché britannique. Une opportunité en or pour la fintech qui ambitionne de devenir une sorte d’Amazon des produits financiers pour les particuliers.
Cette diversification pourrait bien être le coup de boost dont Revolut a besoin pour atteindre son objectif de 100 millions de clients dans le monde d’ici fin 2025 (contre 45 millions actuellement).
Revolut dans le paysage bancaire britannique
L’obtention de cette licence s’inscrit dans un contexte plus large de montée en puissance des néobanques au Royaume-Uni. Revolut, aux côtés de ses concurrents comme Monzo et Starling, est en train de bouleverser le paysage bancaire traditionnel. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : à la fin du premier semestre 2024, les applications des néobanques britanniques totalisaient déjà 62 millions de téléchargements, talonnant de près les 68 millions des banques traditionnelles.
Cette dynamique ne se limite pas au Royaume-Uni. Revolut connaît une croissance fulgurante à l’international, notamment en France, son deuxième marché. Avec près de 3,5 millions de clients hexagonaux et l’ambition d’atteindre les 4 millions avant la fin de l’année, Revolut montre que son modèle séduit bien au-delà des frontières britanniques.
