Résumé :
- Emmanuel Macron critique ouvertement la politique budgétaire de son Premier ministre François Bayrou lors d’un déplacement dans les Hauts-de-France
- Bernard Arnault (LVMH) dénonce une hausse de 40% des impôts sur les entreprises, menaçant de délocaliser
- Le gouvernement défend une surtaxe « temporaire » devant rapporter 8 milliards d’euros à l’État
- Les négociations budgétaires avec les socialistes sont suspendues suite aux propos de Bayrou sur la « submersion migratoire »
- Gabriel Attal prend ses distances avec l’héritage macroniste, déclarant que « les idées de 2017 » ne résoudront pas les problèmes actuels
Le président monte au créneau
En visite dans l’usine Framatome de Maubeuge, Emmanuel Macron a défendu avec force sa « politique de l’offre », envoyant un message à peine voilé à son Premier ministre. « Tous ceux qui nous disent qu’il faudrait arrêter les efforts, les réformes et faire plus de dépenses publiques, d’impôts ont tort », a martelé le président, prenant ainsi ses distances avec les choix budgétaires de François Bayrou.
Cette sortie présidentielle n’est pas anodine. Elle intervient à la veille d’une commission mixte paritaire cruciale à l’Assemblée nationale, où députés et sénateurs doivent trouver un compromis sur le budget 2025.
La fronde des grands patrons s’intensifie
La tension est montée d’un cran après l’intervention de Bernard Arnault, PDG de LVMH. Le capitaine d’industrie a vivement critiqué la contribution exceptionnelle demandée aux grandes entreprises, dénonçant une augmentation de 40% des impôts pour les sociétés fabricant en France. Cette mesure, censée rapporter 8 milliards d’euros à l’État, pourrait selon lui encourager les délocalisations.
On a rarement vu Bernard Arnault aussi acide 🤬 sur le système français… pic.twitter.com/viuZfzKTjo
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) January 29, 2025
Face à cette bronca, le gouvernement tente de calmer le jeu. Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, a rappelé le caractère « temporaire » de cette surtaxe, tout en soulignant la nécessité d’un effort collectif pour redresser les comptes publics.
Un Premier ministre fragilisé
François Bayrou accumule les difficultés. Déjà critiqué pour ses propos sur le « sentiment de submersion migratoire », le Premier ministre voit désormais sa politique économique désavouée par le président. Les négociations avec les socialistes sur le budget sont suspendues, fragilisant encore davantage sa position.
Dans le camp présidentiel, certains élus comme Charles Rodwell, député Renaissance des Yvelines, s’inquiètent d’un possible « démantèlement » de la politique économique menée depuis 2017. « Au moment où l’on renonce à la politique de l’offre, le château de cartes s’effondre », alerte-t-il.
Vers une nouvelle configuration politique ?
Un fait marquant illustre l’évolution du paysage politique : l’intervention de Gabriel Attal sur France 2. L’ancien Premier ministre et actuel secrétaire général de Renaissance a pris ses distances avec l’héritage macroniste, déclarant : « On ne réglera pas les problèmes de 2025, 2026, 2027 avec les idées de 2017. »