Le président argentin Javier Milei frappe fort avec son nouveau plan pour stabiliser l’économie du pays. Zéro émission monétaire, concurrence des devises et adoption du Bitcoin : découvrez les mesures inédites qui pourraient transformer l’Argentine en un laboratoire économique mondial.
Résumé :
- L’Argentine entre dans une nouvelle phase économique avec une politique de zéro émission monétaire
- Une politique de concurrence des devises est introduite, incluant l’utilisation du Bitcoin
- Des premiers résultats encourageants sont observés dans la lutte contre l’inflation au détriment des aspects sociaux du pays
- Le gouvernement vise à criminaliser l’émission monétaire excessive
- Milei évoque la possibilité d’un prix Nobel si ses politiques réussissent
L’Argentine, longtemps en proie à une inflation galopante, pourrait bien être à l’aube d’une renaissance financière spectaculaire. Le président Javier Milei, élu sur la promesse de réformes radicales, passe à la vitesse supérieure avec l’annonce d’une nouvelle phase dans son ambitieux plan de redressement économique.
Après avoir franchi l’étape du déficit zéro, Milei lance maintenant une offensive sans précédent contre l’inflation avec sa politique de « zéro émission monétaire ». Cette mesure, couplée à une série de réformes monétaires, pourrait bien redessiner le paysage économique argentin et mondial.
La politique de zéro émission monétaire
Dans une déclaration le président Milei a annoncé : « L’étape du déficit zéro est déjà passée, maintenant nous allons à l’étape de l’émission zéro. » Cette politique audacieuse vise à mettre un terme à l’inflation chronique qui mine l’économie du pays depuis des décennies.
JUST IN: 🇦🇷 Argentina's President Milei says the nation will no longer print money: We are going to the zero issuance stage….what we aim for is that the broad monetary base does not vary."
— Radar🚨 (@RadarHits) July 2, 2024
Inflation in Argentina is was 64% in the first 4 months of 2024. pic.twitter.com/8fCM98WXqZ
Concrètement, cette mesure signifie que la Banque centrale argentine cessera d’imprimer de la monnaie pour financer les dépenses publiques. L’objectif est clair : stabiliser la base monétaire large pour enrayer la dépréciation continue du peso argentin.
Pour donner du poids à cette politique, Milei va encore plus loin. Il a annoncé son intention d’envoyer au Congrès un projet de loi visant à criminaliser l’émission monétaire excessive. Si cette loi est adoptée, les responsables de l’autorisation d’émission monétaire, y compris le président lui-même, pourraient être passibles d’emprisonnement. Une mesure sans précédent qui témoigne de la détermination de Milei à rompre avec les pratiques du passé.
La politique de concurrence des devises
Dans une annonce qui a surpris de nombreux observateurs, le président Milei a récemment clarifié sa vision d’une politique de concurrence des devises en Argentine.
« Il y aura libre concurrence des monnaies, donc si vous voulez utiliser le Bitcoin, il n’y aura pas de problèmes »
Javier Milei, président de l’Argentine
Cette ouverture ne se limite pas à la célèbre cryptomonnaie. Le président a également mentionné la possibilité d’utiliser d’autres unités comme le WTI (West Texas Intermediate, référence pour le pétrole brut) ou le BTU (British Thermal Unit, utilisé dans le domaine de l’énergie).
Cette politique de libre choix monétaire pourrait offrir aux entreprises et aux particuliers une flexibilité sans précédent dans leurs transactions financières. Milei a tenté de rassurer sur les aspects pratiques, affirmant que « en termes comptables, cela se résout par la méthode de la monnaie fonctionnelle« .
Premiers résultats et perspectives
Après cinq mois de thérapie de choc, les résultats des politiques de Milei sont mitigés. Du côté positif, l’inflation montre des signes de ralentissement, passant de 276% en février à 133% en mars. Pour la première fois depuis des années, l’Argentine a enregistré un excédent budgétaire, et les réserves de change commencent à se reconstituer.
Ces résultats préliminaires ont galvanisé Milei, qui n’hésite pas à affirmer que son administration est en train de « révolutionner la théorie économique ». Avec un optimisme caractéristique, il a même évoqué la possibilité de remporter un prix Nobel d’économie si ses politiques continuent à porter leurs fruits.
Cependant, les défis restent nombreux. La transition vers une économie à zéro émission monétaire et à devises multiples nécessitera des ajustements importants. Les critiques s’inquiètent notamment des conséquences sociales de ces réformes radicales et de la capacité du gouvernement à maintenir les services publics essentiels sans recourir à l’émission monétaire.Rappelons que ces progrès macroéconomiques s’accompagnent d’un coût social élevé. Le taux de pauvreté a atteint un record de 57%, avec 2,5 millions d’Argentins basculant dans la précarité en seulement deux mois. Les inégalités se creusent et des pénuries apparaissent dans certains secteurs, un constat en demi-teinte donc qui devra être suivi…