
Qu’est-ce que la Dette ? Comment cela fonctionne ?
La dette est une notion centrale dans l’économie. Elle touche aussi bien nos finances personnelles que celles de l’État.
Connaître son fonctionnement est donc essentiel pour comprendre les mécanismes qui influencent notre quotidien. Voici donc une explication détaillée de la dette, de sa définition à son impact sur l’économie mondiale.
Qu’est-ce que la dette ? Définition
La dette, c’est l’engagement qu’un débiteur (l’emprunteur : vous, une entreprise ou un État) prend envers un créancier (le prêteur) de rembourser une somme empruntée. Augmentée, le plus souvent, d’intérêts.
En somme, la dette, c’est l’ensemble des prêts qu’un acteur a accumulés, et qu’il lui reste à rembourser. Ce mécanisme, bien que simple en apparence, est au cœur de nos économies modernes.
Dette et déficit : une différence clé
Il est crucial de faire une différence entre déficit et dette. Ces deux notions sont souvent confondues :
- Le déficit, c’est l’écart annuel entre les dépenses et les recettes. Par exemple, si un gouvernement dépense 110 milliards d’euros sur an, alors que ses ressources sont de 100 milliards, le déficit est de 10 milliards.
- La dette, elle, est cumulative : il s’agit du total des déficits non remboursés au fil des années. Si, dans l’exemple précédent, le gouvernement connaît ce montant de déficit cinq années de suite, sa dette s’élèvera alors à 50 milliards (hors intérêts).
Pourquoi s’endetter ?
La dette est avant tout un levier. Et c’est ce levier qui permet à l’économie de générer de la valeur plus rapidement, et à différents niveaux. Par exemple :
- Un État finance ses projets publics en émettant des obligations. Il s’agit de titres de dette achetés, sur les marchés financiers, par des investisseurs. Ces derniers deviennent les créanciers (prêteurs) de l’État et perçoivent des intérêts.
- Une entreprise peut s’endetter, auprès de sa banque ou de fonds de dette, pour développer son activité (par exemple, investir dans son outil de production),
- Vous, en tant que particulier, pouvez emprunter pour l’achat de votre maison, auprès de votre banque.
Ainsi, la dette, lorsqu’elle est bien gérée, stimule la croissance. Mais attention, mal maîtrisée, sa charge peut devenir insupportable, et fragiliser l’économie.
Pourquoi la dette est-elle importante ?
La dette joue un rôle primordial au sein de nos économies. Sans elle, de nombreux projets ne verraient pas le jour, qu’il s’agisse de la sphère privée, ou du domaine public. Voici les raisons pour lesquelles la dette est un pilier des économies modernes.
Financer les besoins immédiats
Le propre de la dette, du point de vue de l’emprunteur, est de mobiliser des ressources rapidement. L’État par exemple, doit financer des dépenses importantes, qu’il s’agisse de construire des écoles ou rénover des hôpitaux. Les particuliers eux, peuvent emprunter pour créer une entreprise, acheter un bien pour se loger, ou investir.
La logique est toujours la même : plutôt que d’attendre de mobiliser des fonds, les acteurs empruntent, pour réaliser leurs projets plus rapidement. En contrepartie, il consentent à « payer » pour ce service, sous la forme d’intérêts.
Stimuler la croissance économique
Quel que soit l’emprunteur, la dette peut stimuler l’activité économique. Injectée « au bon endroit », elle est en effet créatrice d’emplois, et génère de la croissance à long terme. Par exemple :
- Les États financent des infrastructures (routes, hôpitaux, etc), qui nécessiteront des emplois pour la construction, puis pour la gestion (ouvriers, infirmières, etc),
- Les entreprises investissent dans la recherche, pour augmenter leur compétitivité, ou dans leur outil de production, pour pouvoir prendre de nouveaux clients. Cela génère, à terme, de la valeur, et crée potentiellement de l’emploi,
- Les particuliers, qui s’endettent pour l’achat d’un bien, soutiennent les secteurs de l’immobilier, de la construction, de la banque, etc.
Quels sont les différents types de dette ?
On distingue deux grandes catégories de dette :
- La dette publique : elle est contractée par les États,
- La dette privée : elle concerne les entreprises, et les ménages.
La dette publique
La dette publique, c’est l’ensemble des emprunts réalisés par un gouvernement afin de financer ses dépenses (infrastructures, services publics, etc). Ce lorsque les ressources fiscales ne sont pas suffisantes. En d’autres termes, lorsque l’État dépense plus d’argent qu’il n’en a.
Le plus souvent, cette dette est levée par le biais d’obligations d’État, qui sont achetées par divers créanciers (banques, fonds d’investissements, investisseurs privés, autres États, etc).
À noter : pour rappel, acheter une obligation, c’est prêter des fonds à son émetteur !
La dette privée
À l’inverse, la dette privée, c’est celle qui est contractée par :
- Les entreprises, pour développer leurs activités et améliorer leur compétitivité,
- Les ménages (particuliers), qui empruntent le plus souvent pour se loger, pour leur consommation, ou leurs études.
Les sous-types de dette
La dette, bien qu’appartenant forcément aux deux grandes catégories précédemment citée, peut prendre différentes modalités :
- Dette souveraine : elle est souvent obligataire (levée par le biais d’obligations), comme nous le disions,
- Dette d’entreprise,
- Dette hypothécaire : il s’agit des crédit immobiliers souscrits par les particuliers,
- Crédits à la consommation,
- Dette extérieure : ce sont les emprunts, publics ou privés, contractés auprès d’entités étrangères.
Comment la dette est-elle mesurée ?
Pour évaluer la dette, on la mesure à l’aide de nombreux indicateurs clés. Ils permettent de se rendre compte de son poids, et de savoir si l’économie est en mesure de le supporter. En d’autre terme, si l’entité emprunteuse est capable de rembourser ses créances, tout en maintenant une stabilité financière et une activité normale.
Les principaux indicateurs pour mesurer la dette
Voici les principaux indicateurs que l’on utilise pour mesurer la dette (généralement, à l’échelle d’un État) :
- Le rapport dette/PIB : il mesure le poids de la dette par rapport à la richesse produite par un pays. Par exemple, si un État affiche un rapport dette/PIB de 100 %, cela signifie que la dette équivaut à l’ensemble de l’économie nationale,
- Les taux d’intérêt : plus ils sont élevés, plus le coût de la dette augmente, rendant le remboursement plus difficile,
- La balance commerciale : un pays dont la balance commerciale est excédentaire (pays exportateur) peut généralement rembourser plus aisément ses créances,
- Le solde budgétaire : un excédent budgétaire peut réduire la dette, tandis qu’un déficit l’aggrave,
- Les réserves de change : pour la dette externe, des réserves solides facilitent les remboursements en devises étrangères,
- Le taux de change : une monnaie forte permet de rembourser plus facilement ses dettes (celles qui sont libellées dans d’autres monnaies).
Ces indicateurs permettent de savoir « combien l’emprunteur doit ». Très bien, mais comment évaluer sa capacité de remboursement ?
La capacité de remboursement de l’emprunteur
Elle est liée, pour un État, à :
- La croissance économique : un pays en croissance génère plus de recettes fiscales, et a donc plus de facilités à faire face à ses échéances,
- La note de crédit : attribuée par des agences comme Moody’s, elle reflète « le risque qu’il y a à prêter à l’État en question ».
Quant aux entreprises, leur capacité de remboursement est calculée en fonction de leurs flux de trésorerie. Et pour les particuliers, la banque regardera les revenus disponibles, et considérera la capacité de remboursement comme égale à un tiers de cette somme.
Ces indicateurs aident à répondre à une question importante : la dette est-elle soutenable ? Car si ce n’est pas le cas, elle devient rapidement un fardeau pour les acteurs, qui mobilisent de plus en plus de ressources, non seulement pour rembourser la dette, mais également pour en assumer le coût (intérêts).
La dette n’est donc pas un outil à prendre à la légère. Elle nécessite une gestion prudente, sous peine de générer des crises de refinancement… voire même des crises économiques tout court !
Comment la dette fonctionne-t-elle ?
La dette repose sur un mécanisme universel : un débiteur emprunte de l’argent à un créancier, et s’engage à rembourser le montant dû, avec des intérêts. Voici comment cela fonctionne en fonction des débiteurs.
Comment les individus et les entreprises empruntent-ils de l’argent ?
Ici, les emprunts se font auprès de banques, ou d’institutions financières :
Pour les particuliers
Les crédits bancaires sont utilisés dans l’écrasante majorité des cas. Il peut s’agir de crédit immobilier pour l’achat de bien, ou de crédit à la consommation pour faire l’acquisition, par exemple, d’un véhicule.
Les montants accordés dépendent toujours de la capacité de remboursement du débiteur, qui est calculée en fonction de ses revenus et charges, comme expliqué précédemment.
Pour les entreprises
L’endettement, là encore, passe par les banques (et parfois par des fonds de dette privée). Les entreprises sont évaluées sur leur solvabilité, à l’aide des documents comptables (bilan, compte de résultat, flux de trésorerie, etc).
Les grandes entreprises et multinationales peuvent également émettre des obligations (nous décrivons le fonctionnement de ces dernières juste après, pour les États). Enfin, les startups, et entreprises innovantes, lèvent souvent des fonds auprès d’investisseurs privés en complément de leurs emprunts bancaires. On peut d’ailleurs acheter leurs obligations sur certaines plateformes de crowdfunding.
Pour les entreprises comme pour les particuliers, les remboursements se font en plusieurs échéances, comprenant chacune une part de capital et d’intérêts.
Comment les gouvernements empruntent-ils de l’argent ?
Principalement en émettant des obligations sur les marchés financiers. Ces titres de dettes sont alors achetés par tous les investisseurs qui sont d’accord pour prêter à l’État. Ces derniers peuvent être des banques, des fonds de pension, des particuliers, d’autres États, etc.
L’État émetteur s’engage lui à rembourser l’obligation à une date prédéfinie, tout en versant régulièrement des intérêts.
Ces derniers, qui constituent le rendement de l’obligation, sont proportionnels au risque. Plus un pays est perçu comme « fragile », autrement dit, que les investisseurs n’accordent pas une grande confiance à sa capacité de remboursement, plus le rendement de l’obligation est élevé. À l’inverse, plus le rendement d’une obligation est faible, plus son émetteur est perçu comme « sûr ».
Quels sont les avantages de la dette ?
Dans l’inconscient collectif, la dette a une connotation négative. Pourtant, bien gérée, elle a de nombreux points positifs. En plus de stimuler la croissance et de répondre à des besoins immédiats comme nous l’avons vu précédemment, voici ce que la dette permet :
- Disposer d’un effet de levier financier : c’est l’argument majeur derrière la dette. Surtout pour les entreprises, car emprunter peut augmenter la rentabilité de leurs capitaux propres. En d’autres termes, si les rendements de l’argent investi sont supérieurs aux intérêts de la dette, l’entreprise augmente tout simplement ses profits !
- Bénéficier d’avantages fiscaux : les intérêts payés sur la dette sont souvent déductibles des impôts. On peut ainsi affirmer que la dette allège la charge fiscale des entreprises et des ménages. Il est donc parfois plus intéressant d’emprunter, plutôt que de financer les projets en fonds propres,
- Optimiser la gestion de la trésorerie : de nombreuses entreprises connaissent une saisonnalité dans leur activité. Emprunter en période creuse (pour rembourser dans les périodes de « rush »), permet de lisser les flux de trésorerie. Cela peut paraître anodin, mais de nombreuses faillites d’entreprises sont uniquement dues à des problèmes de flux de trésorerie.
Quels sont les risques associés à la dette ?
Oui, ce n’est pas une surprise, s’endetter comporte des risques. Surtout dans le cadre d’un endettement excessif. Les conséquences peuvent être graves, tant pour les individus que pour les entreprises ou les États.
Voici les grands risques associés à la dette :
- Réduction des ressources disponibles : plus la dette est importante, plus son coût, autrement dit ses intérêts, représentent une charge pour le débiteur,
- Surendettement : pour les ménages, on parle de surendettement lorsque les échéances de la dette dépassent 33 % des revenus disponibles. Il peut devenir difficile, dans ce cas, de rembourser assidûment ses créances. La logique est similaire pour les entreprises, qui peuvent connaître des défauts de paiements ou des faillites,
- Risque de refinancement : souvent pratiqué par les États, le refinancement est le fait d’emprunter pour assurer le remboursement d’une dette déjà existante. À des conditions souvent moins favorables. Le surendettement peut donc conduire à plus de dettes… C’est « l’effet boule de neige de la dette », qui constitue un cercle vicieux pour de nombreux États et entreprises.
Si vous connaissez des difficultés d’endettement à titre personnel, sachez que des solutions existent. Vous pouvez solliciter un dossier de surendettement auprès de la Banque de France. Essayez également de négocier un échelonnement des paiements plus favorable, et de vous faire accompagner par des conseillers spécialisés.
Pour vous prémunir de telles situations, appliquez vous à adopter une gestion prudente de la dette. Pensez, pour ce faire, à régulièrement calculer votre taux d’endettement.
La dette dans le monde
La dette des États est un pilier central de l’économie mondiale. Elle influence les politiques publiques, les marchés financiers, et le bien-être des ménages. En effet, ces derniers peuvent subir une imposition grandissante en réponse à une dette nationale trop lourde.
Comment la dette affecte-t-elle les économies du monde ?
La dette publique, c’est un des moyens à disposition de l’État pour financer des projets majeurs (infrastructures, éducation, etc). Lorsque la dette « se cantonne à cela », elle stimule la croissance économique.
Cependant, de nombreux États (la plupart développés), croulent actuellement sous des niveaux de dette délirants. Cet endettement excessif a pour conséquence :
- Une augmentation de la charge de la dette (intérêts),
- Une disponibilité moindre des ressources publiques, aspirées par le remboursement,
- Des augmentations d’impôts et de charges en tous genres.
En d’autres termes, pour une économie, trop de dette, c’est moins de compétitivité. Et à l’échelle internationale, les niveaux élevés d’endettement peuvent être à l’origine de risques systémiques, avec un potentiel de crises mondiales élevé.
Quels sont les pays les plus endettés ?
Voici les pays présentant les ratios dette/PIB les plus élevés selon le FMI (Fonds Monétaire International en 2024.
Le Japon : 256 %
Le pays du soleil levant détient le niveau d’endettement le plus élevé au monde. Comment est-ce arrivé ?
Il s’agit tout simplement d’une dette accumulée sur de nombreuses années. Elle est en grande partie due à des décennies de politiques de relance économique, financées par l’emprunt. Néanmoins, le côté « rassurant » de la dette japonaise se situe dans le fait qu’elle est en grande partie détenue par des créanciers nationaux. On estime en effet que la BoJ (Banque du Japon) en détient 50 %, et que les banques commerciales du pays entre 30 % et 40 %.
Les États-Unis : 121 %
121 %, sur une économie de cette taille, c’est tout à fait monumental. On parle là de 35 000 milliards de dollars.
Et pourtant, les USA continuent de se financer à des taux exceptionnels, sans difficulté. La raison ? L’US Dollar, qui est tout simplement la monnaie de réserve mondiale. On notera tout de même la proportion de cette dette détenue à l’étranger (23 %), notamment en Chine et au Japon. Ce qui pose le problème du pouvoir de négociation Chinois face à l’Amérique…
Grèce et Italie : 164 % et 137 %
La fameuse zone Euro, qui semblait si prometteuse sur le papier, ne fait pas les affaires de ces deux pays. Leur appartenance à l’Union rend difficile les ajustements « individuels ». La gestion des dettes nationales a d’ailleurs tout du « bourbier » en Europe. La France n’est malheureusement pas en reste, avec 3 400 milliards de dette (112 % du PIB). Plus inquiétant encore, près de 60 % de la dette française est détenue à l’étranger… De quoi se poser de vraies questions sur la souveraineté de nos pays en Europe.
Comparaison entre pays développés et pays émergents
Les pays développés, tels que ceux mentionnés ci-dessus, ont généralement un accès plus facile aux marchés financiers internationaux. Cela leur permet d’emprunter à des taux relativement bas.
Ce n’est pas le cas des pays en développement. Le Brésil par exemple, dont la dette s’élève à 84 % du PIB, est confronté à des coûts d’emprunt élevés. Les marchés lui accordent donc moins de confiance, en partie à cause d’une part significative de sa dette liée à des taux variables.
C’est souvent la double peine des pays émergents : ils empruntent « plus cher », et sont par la suite « sanctionnés » par des taux plus élevés car leur dette existante est déjà « trop chère »…
Enjeux liés à la détention de la dette
La question « qui détient la dette ? » est selon nous cruciale. Les citoyens sont d’ailleurs, malheureusement, peu informés à ce sujet. Or, une dette majoritairement détenue par des créanciers étrangers (notamment des pays rivaux), fait peser une menace significative sur le pays, à plusieurs égards :
- Souveraineté économique,
- Influences sur la politique nationale,
- Menaces de retrait soudain de capitaux,
- Et tout ce que l’on peut imaginer en matière de lobbying, de pressions politiques, de négociations faussées, etc…
Comment la dette est-elle gérée à l’échelle internationale ?
À l’échelle mondiale, la dette est un processus très complexe, qui fait intervenir de nombreuses institutions et mécanismes financiers. Dans le but, à priori, de maintenir une stabilité financière à l’échelle du monde.
Rôle des institutions internationales
Voici les principaux organismes qui interviennent sur les questions de dette :
- Le FMI (Fonds Monétaire International) : le FMI assiste les pays en difficulté financière en offrant des conseils politiques et une assistance technique. Mais également, des prêts pour stabiliser leurs économies. Il joue également un rôle clé dans l’analyse de la viabilité de la dette des pays, en collaboration avec la Banque Mondiale,
- La Banque Mondiale : elle soutient les pays en développement en fournissant des financements. Elle offre également son expertise dans la gestion de la dette, et pour des projets visant à réduire la pauvreté et à promouvoir une croissance durable,
- Banques centrales : des institutions comme la FED (Réserve Fédérale Américaine) ou la BCE (Banque Centrale Européenne) influencent les conditions de financement international en ajustant les taux d’intérêts directeurs et en mettant en œuvre les politiques monétaires des pays concernés. Pour faire simple, le rôle des banques centrales est de définir « le prix de la dette », en fonction d’indicateurs comme le taux de chômage, ou l’inflation.
Mécanismes de restructuration de la dette
Lorsqu’un pays ne peut plus honorer ses obligations financières, des mécanismes de restructuration de la dette sont proposés. Par exemple :
- Renégociation : modification des termes de la dette, le but étant d’en alléger la charge,
- Moratoires : il s’agit de suspensions temporaires des échéances de paiement,
- Rééchelonnement : réduction des échéances et prolongation dans le temps,
- Refinancement : comme nous le disions, il s’agit « d’emprunter pour régler une dette », lorsqu’il n’y a plus d’autre choix.
Coopération et conflits entre États
La gestion de la dette peut entraîner des coopérations ou des tensions entre États.
Les zones d’union économique, comme l’UE, définissent généralement des cadres juridiques dans le but d’avoir une certaine coordination dans la gestion de la dette. Le but étant d’imposer une certaine discipline fiscale (c’est parfois un échec cuisant, comme on le voit en Europe). Ces cadres communs peuvent également poser des problèmes et empêcher certains États membres de prendre des décisions à l’échelle nationale, ou à l’inverse les forcer à en prendre certaines.
On rappellera ici qu’à Chypre, en 2013, l’UE avait apporté son aide dans la crise bancaire en échange de certaines mesures. Dont la saisie de nombreux comptes bancaires de particuliers…
De manière générale, l’endettement envers des créanciers étranger peut créer des dépendances économiques, et dégrader les relations entre les pays.
Gestion de la dette pour les générations futures
Avec l’accumulation de la dette, se pose la question de l’équité intergénérationnelle. Une dette nationale élevée peut en effet compromettre la capacité des générations futures à financer des services publics dignes de ce nom, ou à investir dans des projets nationaux essentiels.
D’ailleurs, ces générations peuvent voir leur charge fiscale augmenter drastiquement, pour rembourser des dettes contractées par la génération précédente…
Encore une preuve que toute forme d’endettement n’est pas à prendre à la légère. Ce qui pose d’ailleurs la question de la responsabilité politique des décideurs qui empruntent au nom des peuples…
Conclusion : ce qu’il faut retenir sur la dette ?
Qu’elle soit publique ou privée, la dette est un outil central de nos économies. Elle permet de financer l’activité des acteurs, de stimuler la croissance. Cependant, vous l’aurez compris, il convient de l’utiliser avec prudence. Ce afin d’éviter un éventuel surendettement, ou une charge de la dette trop importante. Car lorsque c’est le cas, le cercle vicieux du refinancement n’est plus très loin…
Ainsi, la dette n’est pas, intrinsèquement, « bonne » ou « mauvaise ». Tout dépend de « comment elle est gérée ». Et surtout, pourquoi on emprunte ? Pour financer des projets ambitieux, ou pour couvrir un déficit résultant déjà d’une mauvaise gestion ? Dans le deuxième cas, on ne génère pas rendement quantifiable par la dette. On ajoute juste de la difficulté à la difficulté.
En matière de dette, l’essentiel, c’est donc surtout, et avant tout, une gestion responsable. De quoi faire de la dette un levier de progrès, et non une source d’instabilité.
FAQ : Questions fréquentes sur la dette
Voici les questions les plus fréquentes au sujet de la dette.
Qu’est-ce que la dette exactement ?
La dette est un engagement financier contracté par un débiteur envers un créancier, souvent assorti d’intérêts, comme nous le montrons plus en détail dans cet article.
La dette est-elle toujours mauvaise ?
Pas forcément. Lorsqu’elle est bien gérée, elle peut financer des projets essentiels et soutenir la croissance.
Quels sont les différents types de dette ?
Qu’il s’agisse de dette publique ou privée, chaque type de dette a ses spécificités et ses enjeux. L’État n’emprunte pas de la même manière qu’un ménage, ou qu’une entreprise, comme nous le détaillons sur cette page.
Comment la dette affecte-t-elle les générations futures ?
La charge de la dette peut influencer les politiques fiscales, les services publics et la croissance économique à long terme. La question de l’équité intergénérationnelle est bien entendu à poser, puisque la dette nationale est un poids pour les générations à venir.