L’inflation sous 2% menace la croissance en zone euro ! Tout les détails dévoilés …

La zone euro connaît une chute spectaculaire de l'inflation, atteignant son plus bas niveau en trois ans. Cette situation inattendue pousse la Banque centrale européenne (BCE) à envisager de nouvelles baisses de taux. Mais attention : cette décision pourrait-elle mettre en péril la reprise économique tant attendue ?

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Résumé :

  • L’inflation en zone euro est tombée à 1,7% en septembre 2024
  • La BCE a déjà baissé son taux directeur à 3,25% en octobre 2024
  • La Banque de France prévoit un retour à 2% d’inflation plus tôt que prévu en 2025
  • Des inquiétudes émergent quant à l’impact d’une inflation trop basse sur la croissance

Une inflation en chute libre dans la zone euro

L’inflation dans la zone euro a connu une baisse spectaculaire, passant de 2,2% en août à 1,8% en septembre, pour finalement atteindre 1,7% sur un an en septembre 2024. Cette chute rapide a surpris de nombreux observateurs, même si elle était globalement conforme aux attentes des économistes. L’inflation de base, qui exclut les prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, a également diminué, s’établissant à 2,7%.

Bien que la tendance générale soit à la baisse, on observe des disparités significatives entre les pays de la zone euro :

  • L’Allemagne, première économie de la zone, a vu son inflation chuter à 1,6%
  • La France suit de près avec une inflation à 1,2%
  • L’Espagne se situe à 1,5%
  • L’Italie enregistre la plus forte baisse avec seulement 0,7% d’inflation
  • Les Pays-Bas font figure d’exception avec un taux relativement élevé de 3,5%

Ces écarts reflètent les différences structurelles et conjoncturelles entre les économies de la zone euro, posant un défi supplémentaire pour la politique monétaire commune.

Plusieurs facteurs expliquent cette baisse généralisée de l’inflation :

  • Les services restent le principal contributeur à l’inflation (4,0%)
  • L’alimentation, l’alcool et le tabac suivent avec une contribution de 2,4%
  • Les biens industriels non énergétiques maintiennent une stabilité à 0,4%
  • L’énergie a un impact négatif significatif sur l’inflation (-6,0%)
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La baisse des prix de l’énergie joue un rôle prépondérant dans cette tendance déflationniste, compensant partiellement la hausse continue des prix dans le secteur des services.

La réponse de la BCE : entre prudence et proactivité

Face à cette situation, la BCE a réagi promptement. En octobre 2024, elle a abaissé son taux de dépôt de référence (c’est à dire le taux d’intérêt que la BCE paie aux banques commerciales pour les liquidités qu’elles déposent auprès d’elle) à 3,25%, poursuivant ainsi le mouvement amorcé en septembre. 

Les responsables monétaires ont multiplié les déclarations pour expliquer et justifier ces décisions. Christine Lagarde, présidente de la BCE, a souligné que ces développements seraient pris en compte lors des prochaines réunions. De son côté, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a affirmé le 18 octobre 2024 que l’inflation devrait atteindre l’objectif de 2% « plus tôt que prévu » en 2025.

Les analystes s’attendent désormais à de nouvelles baisses de taux dans les mois à venir. Certains anticipent même une baisse de 25 points de base dès la prochaine réunion. Villeroy de Galhau a d’ailleurs confirmé que ce n’était « pas la dernière baisse des taux », tout en préconisant un « pragmatisme agile » dans la conduite de la politique monétaire.

Les risques d’une inflation trop basse

Si une inflation maîtrisée est généralement considérée comme positive, une inflation trop basse peut également présenter des risques pour l’économie. Une inflation inférieure à 2% est souvent perçue comme un frein à la croissance économique, car elle peut décourager la consommation et l’investissement.

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La BCE se trouve face à un dilemme : d’un côté, elle doit maintenir la stabilité des prix, son mandat principal. De l’autre, elle doit veiller à ne pas entraver la reprise économique. Ce délicat équilibre est d’autant plus complexe dans un contexte de faible croissance et d’investissements en berne.

Dans ce contexte, la conduite de la politique monétaire devient un exercice d’équilibriste. La BCE doit calibrer ses interventions pour stimuler l’inflation sans pour autant créer de nouveaux déséquilibres. La modération persistante de l’investissement et de la consommation privés, ainsi que la remontée récente du taux d’épargne des ménages, sont autant de facteurs qui compliquent la tâche des décideurs monétaires.

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