Le grand retour au bureau : ces entreprises qui tournent le dos au télétravail

Fini le confort de la maison, le café à volonté et les réunions en pyjama ! De grands noms de l'industrie sonnent le glas du télétravail généralisé. Découvrez pourquoi cette nouvelle tendance fait trembler les salariés et met le feu aux poudres dans le monde du travail.

Fin du télétravail

Résumé :

  • Amazon, Ubisoft et Disneyland Paris réduisent drastiquement le télétravail
  • Le PDG de Amazon a annoncé un retour au bureau à 100% est prévu chez Amazon dès 2025
  • Les syndicats d’Ubisoft appellent à la grève face à ces restrictions
  • En Île-de-France, on ne télétravaille plus que 1,5 jour par semaine en moyenne
  • Les entreprises justifient ce revirement par un besoin de créativité et de cohésion

Les raisons invoquées par les entreprises

Mais pourquoi un tel revirement ? Les entreprises ne manquent pas d’arguments. Le manque de créativité est souvent pointé du doigt. Dan Guez, fondateur du cabinet de recrutement OpenSourcing, constate : « Les dirigeants sont de plus en plus nombreux à mettre en place des restrictions et ils en parlent plus librement qu’avant. » Le besoin de maintenir une cohésion d’équipe est également mis en avant, comme si les liens sociaux ne pouvaient se tisser qu’autour de la machine à café.

La fin de la pandémie marque aussi la fin des premiers accords triennaux signés dans la foulée du Covid. Ces accords arrivent à échéance et doivent être rediscutés, offrant aux entreprises l’opportunité de revoir leur copie. C’est le cas chez Axa, où le nouvel accord entré en vigueur en juillet stipule désormais que les employés devront venir sur site « a minima » deux jours par semaine. Un « ajustement à la marge » selon la direction, qui souhaite inciter à un retour au bureau la moitié du temps.

Les réactions et conséquences pour les salariés

La pilule est difficile à avaler pour de nombreux salariés. Chez Ubisoft, la décision de réduire le télétravail sans concertation a mis le feu aux poudres. Les syndicats ont réagi promptement en appelant à la grève du 15 au 17 octobre, une situation rare dans le secteur du jeu vidéo. 

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Publicis avait, dès octobre 2023, imposé à ses 100 000 employés de nouvelles contraintes : pas de télétravail le lundi et une présence obligatoire d’au moins trois jours par semaine. Une tendance qui se confirme et s’amplifie, comme le montre l’évolution en Île-de-France : le nombre moyen de jours télétravaillés est passé de 2,3 en 2021 à seulement 1,5 par semaine en 2024.

Les inquiétudes sont multiples : perte de temps dans les transports, difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle, sans oublier l’aspect financier. Comme le souligne un représentant syndical de Disneyland Paris : 

« En restant chez moi, je gagne deux heures et demie par jour. Et d’autres collègues sont dans une situation très compliquée car ils ont déménagé à Lille, à Bordeaux, dans les Pyrénées… Ils ne peuvent pas se permettre financièrement d’avoir deux logements. »

Heureusement pour les salariés français, le modèle social hexagonal offre certaines garanties. Marianne Le Gagneur, chercheuse au Centre national des arts et métiers (Cnam), souligne : 

« En France, les salariés des grandes entreprises restent souvent protégés par les accords négociés avec les partenaires sociaux. Il est plus difficile qu’aux États-Unis de revenir sur cet acquis. »

Cette spécificité française explique en partie pourquoi le retour au bureau se fait de manière plus progressive dans l’Hexagone. Chez Amazon France, par exemple, le flou règne encore. Selon la déléguée CFDT Morgane Boulard, la direction n’a pas encore officiellement dénoncé l’accord qui protège les salariés depuis 2021.

Les perspectives d’avenir du télétravail

L’avenir du télétravail se jouera en grande partie lors de la renégociation des accords d’entreprise. Ces discussions s’annoncent tendues, entre des directions désireuses de retrouver leurs équipes sur site et des salariés attachés à leur nouvelle organisation. L’enjeu sera de trouver un équilibre entre les besoins de l’entreprise et les aspirations des employés.

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Malgré la tendance au retour au bureau, plusieurs facteurs freinent une élimination totale du télétravail. La réduction des surfaces de bureaux, passées en flex office durant la pandémie, rend difficile un retour à 100% en présentiel. De plus, le télétravail est devenu un avantage social important, et y renoncer pourrait avoir un impact négatif sur l’image des entreprises et leur capacité à attirer les talents.

En France, la plupart des accords fixent entre deux et trois jours le nombre de jours à distance, un compromis qui pourrait bien devenir la norme dans les années à venir.

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