Résumé :
- Meta annonce 3.600 licenciements pour 2025 (5% des effectifs), avec un processus accéléré de départs qui débutera le 10 février.
- Mark Zuckerberg revendique ouvertement une « culture de l’agression » et une approche directe du management, alignée avec un virage conservateur de l’entreprise et un rapprochement avec le camp Trump.
- Depuis 2022, Meta a déjà réduit ses effectifs de plus de 20.000 personnes, passant de 92.000 à 72.000 salariés.
- Les conditions de départ devraient rester “généreuses”, suivant le modèle des précédents plans sociaux qui incluaient quatre mois de salaire, un demi-mois par année d’ancienneté et six mois de couverture santé.
- Cette évolution s’inscrit dans une tendance plus large de durcissement managérial dans la Silicon Valley, marquant potentiellement la fin de l’utopie tech californienne au profit d’un modèle plus agressif.
Une purge express des « moins performants »
« L’année va être intense, et je veux être sûr d’avoir les meilleurs dans nos équipes », annonce sans détour le PDG de Meta dans sa communication aux employés. Contrairement aux pratiques habituelles de l’entreprise qui accordait traditionnellement un an aux salariés pour s’améliorer, la nouvelle politique sera beaucoup plus expéditive. Cette vague de licenciements, qui représente 5% des effectifs, débutera dès le 10 février.
Cette approche directe s’inscrit dans un contexte plus large de transformation chez Meta. Récemment interviewé dans le podcast de Joe Rogan, Zuckerberg critiquait une société devenue « castrée » ou « émasculée ». Le fondateur de Facebook, adepte de MMA, prône désormais ouvertement « une culture qui célèbre l’agression » et multiplie les signes d’alignement avec le camp Trump, notamment en revoyant les politiques de diversité et de modération des contenus sur ses plateformes.
La fin d’une époque pour Meta
Ces 3.600 suppressions de postes s’ajoutent à une série de restructurations majeures. Depuis 2022, baptisée « année de l’efficacité », Meta a déjà réduit ses effectifs de plus de 20.000 personnes. L’entreprise, qui compte actuellement 72.000 salariés, semble tourner définitivement la page de l’ère de croissance effrénée qui caractérisait les géants de la tech.
Le choc des cultures managériales
Si l’approche directe de Zuckerberg peut choquer en France, elle reflète une vision américaine du travail plus transactionnelle. Les précédents plans sociaux chez Meta incluaient des compensations significatives : quatre mois de salaire, un demi-mois supplémentaire par année d’ancienneté et six mois de couverture santé. Pour cette nouvelle vague, le PDG promet des conditions de départ « généreuses », tout en maintenant son cap sur l’excellence et la performance.
La Silicon Valley à l’heure du pragmatisme brutal
Cette annonce s’inscrit dans une tendance plus large de durcissement managérial dans la Silicon Valley. Alors que Donald Trump s’apprête à retrouver la Maison Blanche, les géants de la tech comme Meta, mais aussi Tesla ou Amazon, semblent adopter une approche plus agressive de la gestion d’entreprise. Cette évolution marque peut-être la fin définitive de l’utopie tech californienne au profit d’un capitalisme décomplexé.
Ce virage managérial chez Meta pourrait présager d’une transformation plus profonde du secteur technologique. Entre performance exacerbée et culture d’entreprise musclée, la Silicon Valley de 2025 dessine les contours d’un nouveau modèle qui interroge sur l’avenir du travail dans l’industrie technologique.