Résumé :
- Les pertes totales du scandale LIBRA s’élèvent à 251 millions de dollars, touchant plus de 13 000 investisseurs, soit près de trois fois plus que les estimations initiales
- 86% des investisseurs ont vendu à perte, avec 23 « gros » porteurs perdant chacun plus d’un million de dollars, dont Dave Portnoy (6,3M$)
- De nouveaux messages compromettants suggèrent l’implication de Karina Milei, sœur du président, tandis que les créateurs auraient empoché 100 millions de dollars
- Le cabinet Burwick Law prépare une action collective massive après avoir été contacté par des centaines de victimes
- L’opposition réclame la destitution du président Milei, qui maintient n’avoir que « fait passer le mot » sans promouvoir activement LIBRA
Souvenez-vous, tout avait commencé par un simple tweet du président Javier Milei, vantant une mystérieuse cryptomonnaie censée « stimuler la croissance de l’économie argentine ». Aujourd’hui, les conséquences de cette promotion présidentielle hasardeuse dépassent les pires craintes.
Plus de 13 000 investisseurs se sont fait prendre au piège, pour des pertes totales s’élevant à 251 millions de dollars. Un chiffre qui donne le vertige et qui dépasse largement les 87 millions initialement estimés. Parmi les victimes, on trouve principalement des petits porteurs argentins qui avaient fait confiance à leur président.
🚨 SCAM : Le Président Argentin 🇦🇷 Javier Milei lance un memecoin sur X, dump sur les acheteurs, et supprime son tweet …
— MoneyRadar Crypto (@MRadarCrypto) February 15, 2025
Les chefs d'états sont-ils les nouveaux "influvoleurs" ?! https://t.co/fnuvm4hB6k
Les données de Nansen révèlent l’ampleur du désastre : sur les 15 430 portefeuilles ayant réalisé des transactions significatives, 86% ont vendu à perte. Une véritable hécatombe financière qui touche toutes les strates de la société argentine. Près de 1 500 personnes ont perdu entre 1 000 et 10 000 dollars, tandis que 2 800 investisseurs ont vu partir en fumée entre 10 000 et 100 000 dollars de leurs économies.
Plus inquiétant encore, 23 « gros » investisseurs ont perdu plus d’un million de dollars chacun. Parmi eux, une figure inattendue : Dave Portnoy, fondateur de Barstool, qui accuserait une perte de 6,3 millions de dollars. Ce dernier, qui était l’un des promoteurs du projet, a depuis rendu 6 millions de tokens LIBRA, dans ce qui ressemble à une tentative désespérée de sauver sa réputation.
Face à ce désastre, le cabinet d’avocats Burwick Law, déjà engagé dans d’autres affaires similaires, annonce avoir été contacté par des centaines de victimes. Une action collective d’envergure se prépare, qui pourrait bien remonter jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir argentin.
Car l’affaire prend un tournant politique explosif. Des messages compromettants suggèrent l’implication de Karina Milei, sœur du président et secrétaire générale de la présidence, bien que Hayden Davis, le créateur présumé de LIBRA, nie leur authenticité. Pendant ce temps, Davis et sa société Kelsier Ventures auraient empoché près de 100 millions de dollars dans l’opération.
Le président Milei, qui tente désespérément de se distancer du scandale, maintient qu’il n’a pas « promu » LIBRA mais simplement « fait passer le mot ». Une défense qui peine à convaincre alors que l’opposition réclame sa destitution et que des poursuites pour fraude s’accumulent.
Cette affaire, qui dépasse désormais largement le cadre d’une simple arnaque crypto, pourrait bien devenir le premier grand scandale d’État de 2025. Elle pose surtout une question cruciale : jusqu’où les répercussions de ce « rug pull » présidentiel vont-elles se faire sentir ?