« Je ne pense pas que qui que ce soit était coupable » : SBF cherche sa grâce présidentielle

Dans une série d’interviews accordées au New York Sun, SBF n’a pas mâché ses mots concernant l’administration Biden qu’il qualifie désormais d' »incroyablement destructrice et difficile à travailler avec ». Un revirement surprenant pour celui qui avait versé pas moins de 40 millions de dollars aux démocrates avant l’effondrement de son empire crypto en novembre 2022.

« Je suis devenu vraiment frustré et déçu par ce que j’ai vu de l’administration Biden et du Parti démocrate. Franchement, le Parti républicain était bien plus raisonnable. »

Ce changement de discours n’est probablement pas innocent. Selon Bloomberg, les parents de l’ancien milliardaire, Joseph Bankman et Barbara Fried, œuvreraient en coulisses pour obtenir une grâce présidentielle de la part de Donald Trump. Cette opération séduction envers les républicains pourrait être la dernière carte à jouer pour celui qui a détourné plus de 8 milliards de dollars de fonds clients.

SBF a également manifesté son soutien à Elon Musk, louant son « approche à la tronçonneuse » de la bureaucratie fédérale. « Certaines choses ont réellement besoin de plus qu’une réduction de 10%. Elles ont besoin d’une coupe de 30, 50, 70%, mais bien sûr, elles doivent être reconstruites de la bonne manière, » a-t-il affirmé.

L’ancien PDG de FTX soutient également que son procès a été entaché de partialité, soulignant que le juge Lewis Kaplan, qui a présidé son procès, a également jugé Donald Trump dans une affaire civile où ce dernier a été reconnu responsable d’abus sexuel et de diffamation envers E. Jean Carroll.

« Je sais que le président Trump a eu beaucoup de frustrations avec le juge Kaplan, » a déclaré Bankman-Fried. « J’en ai certainement eu aussi. »

Malgré sa condamnation et les aveux de ses anciens collaborateurs, SBF persiste à nier toute responsabilité dans la faillite de FTX : « Je ne pense pas que qui que ce soit était coupable, » a-t-il affirmé, en référence à son verdict de culpabilité et aux aveux de culpabilité de ses complices.

Cette déclaration tranche nettement avec l’opinion du juge Kaplan qui, lors du prononcé de la sentence, avait souligné que « la punition doit correspondre à la gravité du crime, et c’était un crime grave ». Le magistrat avait également qualifié SBF d' »évasif » pendant le procès, ajoutant qu’il n’avait « jamais vu une performance comme celle-là » en près de 30 ans de carrière.

SBF n’est pas le seul cadre de FTX à chercher l’aide de Trump. Ryan Salame, l’ancien co-PDG de la filiale bahaméenne de FTX et républicain convaincu, avait également exprimé l’espoir d’une intervention présidentielle avant de commencer sa peine de sept ans et demi.

Trump a déjà montré qu’il était prêt à gracier des figures controversées du monde crypto, comme en témoigne la récente libération de Ross Ulbricht, fondateur de Silk Road, le marché noir qui a contribué à populariser le Bitcoin.

Cependant, selon William Livolsi, directeur exécutif du White Collar Support Group, les chances de SBF d’obtenir une grâce demeurent minces. Il souligne que la grâce d’Ulbricht était une promesse de campagne très médiatisée faite par Trump lors des élections de 2024, un avantage dont SBF ne dispose pas.

Pour l’instant, Sam Bankman-Fried n’a d’autre choix que de continuer à clamer son innocence depuis sa cellule, en espérant que sa nouvelle rhétorique pro-Trump trouvera un écho favorable à la Maison Blanche.