Résumé :
- Warren Buffett vend pour 982 millions de dollars d’actions Bank of America
- Berkshire Hathaway a réduit sa participation de 13% depuis mi-juillet 2024
- Les ventes totales ont généré 5,4 milliards de dollars
- L’action Bank of America a chuté de 10% depuis le début des cessions
- Berkshire reste le plus gros actionnaire avec 903,8 millions d’actions
Anatomie d’une cession massive
Ce mardi soir 27 août 2024, un dépôt réglementaire a révélé les dernières cessions d’actions Bank of America par Berkshire Hathaway. Ces ventes, d’un montant de plus de 982 millions de dollars, ont eu lieu les 23, 26 et 27 août 2024. Cependant, ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. En effet, ces transactions s’inscrivent dans une série de cessions plus large, initiée mi-juillet 2024.
Depuis le début de cette opération de désengagement, Berkshire Hathaway a en effet réduit sa participation dans Bank of America d’environ 13%. Cette série de ventes a généré un produit total de 5,4 milliards de dollars. Un montant qui ne manque pas d’interpeller les observateurs du marché, habitués à voir Buffett conserver ses positions sur le long terme.
Du pari audacieux à la mine d’or de la Bank of America
Pour comprendre l’ampleur de ce revirement, il faut remonter à 2011. À l’époque, Bank of America traversait une période difficile suite à la crise financière de 2008. C’est dans ce contexte que Warren Buffett, fidèle à sa stratégie d’investissement à contre-courant, décide d’investir massivement dans la banque. L’action se négociait alors à près de 5 dollars, un prix que beaucoup jugeaient dérisoire pour une institution de cette envergure.
L’intuition de Buffett s’est révélée payante. Avant le début des cessions en juillet, l’action Bank of America avait grimpé de 31% sur l’année, atteignant des sommets historiques. Sur l’ensemble de la période, la rentabilité de cet investissement a été exceptionnelle, confirmant une fois de plus le flair légendaire de l’Oracle d’Omaha.
Quand Warren Buffett ébranle le marché
L’annonce des ventes de Buffett a eu un impact immédiat sur le marché. Depuis le début des cessions, l’action Bank of America a chuté d’environ 10%, pour s’établir à 39,67 dollars. Cette baisse significative témoigne de l’influence considérable que Buffett exerce encore sur les marchés financiers.
🚨 Warren Buffett vient de liquider 981 millions $ d'actions Bank of America !
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) August 28, 2024
Il dispose désormais de 278 milliards de dollars en liquidités…
On va suivre sa liste de courses attentivement… pic.twitter.com/xf4N6LLUxE
Par le passé, l’investisseur avait souvent loué publiquement Brian Moynihan, le PDG de la banque. Sa participation massive était perçue comme un vote de confiance envers la gestion de l’établissement. Ce revirement pourrait donc être interprété comme un signal d’alarme par certains investisseurs.
Berkshire Hathaway garde un pied dans la banque
Malgré l’ampleur des ventes récentes, il est important de noter que Berkshire Hathaway demeure le plus gros actionnaire de Bank of America. Le conglomérat détient encore 903,8 millions d’actions, ce qui représente une part significative du capital de la banque.
Basée sur le cours de clôture de mardi, la participation restante de Berkshire dans Bank of America est évaluée à 35,9 milliards de dollars. Un montant qui reste colossal et qui démontre que, malgré le désengagement partiel, Buffett conserve un intérêt majeur dans la banque.
Le silence assourdissant des acteurs clés
Face à ce mouvement d’ampleur, le silence de Warren Buffett et de Berkshire Hathaway est assourdissant. Aucune explication n’a été fournie quant aux raisons de ces ventes massives, laissant libre cours aux spéculations. Cette discrétion, inhabituelle pour un investisseur réputé pour sa transparence, alimente les interrogations des analystes et des investisseurs.
De son côté, Bank of America a également choisi de garder le silence. La banque n’a pas souhaité commenter ces transactions, ce qui ne fait qu’ajouter à l’incertitude ambiante. Cette absence de communication officielle laisse le champ libre à toutes les interprétations sur les relations entre la banque et son principal actionnaire.