Résumé :
- L’instabilité politique menace des réformes cruciales comme l’élargissement du PTZ
- Les taux d’intérêt poursuivent leur baisse avec une moyenne de 3,35% sur 20 ans
- Les transactions montrent des signes de reprise avec +6% par rapport à 2023
- La construction neuve reste au point mort, concentrant la demande sur l’ancien
- L’incertitude politique pourrait freiner certains projets d’achat
Un secteur fragilisé par l’instabilité politique
La chute du gouvernement intervient au pire moment pour le secteur immobilier. Les réformes cruciales, notamment l’élargissement du Prêt à taux zéro (PTZ) et les aides à la construction, se retrouvent désormais sur la sellette. Ces mesures, pourtant indispensables pour faciliter l’accès à la propriété et dynamiser l’offre de logements, risquent d’être reléguées au second plan.
🚨 La motion de censure : un coup de grâce pour l'immobilier !
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) December 5, 2024
La FFB tire la sonnette d'alarme : 150.000 emplois et 20.000 entreprises sont menacés.
Sans budget 2025, le secteur va sombrer :
❌ Le PTZ élargi à tout le territoire tombe à l'eau
❌ L'exonération des donations… pic.twitter.com/xkRioZ35Ll
L’incertitude quant à la composition et à la stabilité du prochain gouvernement soulève de nombreuses inquiétudes. Comme le soulignent les experts du secteur, des motions de censure répétées pourraient faire perdre un temps précieux à un marché qui n’en a justement plus à perdre. Ce climat d’incertitude risque de provoquer un attentisme accru chez les acheteurs potentiels, particulièrement chez les plus prudents ou hésitants.
Les taux d’intérêt, une lueur d’espoir
Malgré ce contexte politique troublé, le marché peut compter sur un allié de poids : la baisse des taux d’intérêt. Les banques, plus que jamais en quête de nouveaux clients, ont significativement ajusté leurs conditions de crédit en décembre. Le taux moyen s’établit désormais à 3,35% sur 20 ans, avec des offres pouvant même approcher les 3% pour les meilleurs dossiers.
Cette tendance se renforce avec la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) qui s’est déroulée à l’instant et qui a annoncée une nouvelle baisse des taux directeurs de 25 points. L’expérience de l’été dernier, lors de la dissolution de l’Assemblée nationale, a d’ailleurs montré que les turbulences politiques n’avaient pas d’impact significatif sur les taux d’intérêt, qui avaient continué leur trajectoire baissière.
Marché immobilier en 2025 : vers un rebond inattendu ?
L’évolution des prix en 2025 reste difficile à prédire, tant les facteurs d’influence sont nombreux : inflation, contexte international, instabilité politique. Néanmoins, la baisse continue des taux pourrait paradoxalement entraîner une remontée des prix immobiliers. En effet, un retour massif des acheteurs, stimulé par des conditions de financement plus favorables, pourrait dynamiser le volume des transactions.
Cette situation est d’autant plus probable que la construction neuve reste pratiquement à l’arrêt. L’absence d’un PTZ élargi risque de concentrer toute la demande sur le marché de l’ancien, créant une pression à la hausse sur les prix. Les premiers signes de cette dynamique sont déjà visibles, avec une augmentation de 6% des acheteurs potentiels par rapport à 2023.
Les investisseurs et acheteurs les plus réactifs pourraient d’ailleurs tirer parti de cette période d’incertitude pour concrétiser leurs projets, profitant de la conjonction entre des taux attractifs et des prix parfois négociables. Le marché pourrait ainsi connaître une forme de résistance, voire de rebond, malgré le contexte politique tendu.
Ce paradoxe apparent entre crise politique et opportunités de marché illustre bien la complexité de la situation actuelle. Si l’attentisme risque de prévaloir dans les premières semaines, la baisse des taux pourrait agir comme un puissant catalyseur pour le marché immobilier. Tout l’enjeu réside désormais dans la capacité du prochain gouvernement à reprendre rapidement les réformes nécessaires pour assurer un niveau de logement acceptable pour tous les ménages.