Résumé :
- Une directive sans précédent exige que tous les employés fédéraux américains détaillent 5 réalisations de leur semaine passée avant lundi 23h59, sous peine d’être considérés comme démissionnaires
- Cette initiative a été lancée par Elon Musk à la demande directe de Donald Trump qui souhaite le voir « devenir plus agressif » dans sa gestion du gouvernement
- Des milliers d’employés sont déjà touchés, y compris dans des secteurs sensibles comme le FBI, le contrôle aérien et la sécurité nucléaire. 75 000 fonctionnaires ont déjà accepté une offre de départ en janvier
- La légalité de cette démarche est questionnée, d’autant plus que les organismes de contrôle sont eux-mêmes en cours de démantèlement
- Officiellement simple conseiller senior, Musk n’a techniquement pas l’autorité pour prendre de telles décisions gouvernementales, mais son influence semble grandissante
Cette initiative, qui rappelle étrangement les méthodes musclées employées chez Twitter (devenu X), n’est pas vraiment une surprise. Elle fait suite à une demande directe de Donald Trump qui, sur Truth Social, a exhorté Musk à « devenir plus agressif ». La réponse de l’homme le plus riche du monde n’a pas tardé : « À vos ordres, Monsieur le Président ! »
Le message est simple mais implacable : chaque employé doit détailler cinq accomplissements de la semaine passée, en mettant son manager en copie. Pas de place pour les secrets d’État – les informations classifiées sont bannies. La menace est à peine voilée : ne pas répondre équivaut à une démission.
Cette nouvelle offensive touche le cœur même de l’administration américaine. Du FBI à l’aviation civile, en passant par les services fiscaux, aucune agence n’est épargnée. Une stratégie qui fait frémir les observateurs, notamment dans des secteurs aussi sensibles que le contrôle aérien ou la sécurité nationale.
« Ils traitent ça comme un jeu vidéo », confie sous couvert d’anonymat un employé fédéral. « Chaque fonctionnaire éliminé leur fait gagner des points. » Une analogie glaçante qui en dit long sur l’atmosphère actuelle au sein de l’administration.
Cette méthode n’est pas sans rappeler les événements qui ont secoué Twitter en 2022. À l’époque, Musk avait déjà utilisé cette tactique de l’ultimatum par email pour pousser les employés vers la sortie. Aujourd’hui, il reproduit ce schéma à l’échelle gouvernementale.
Le bilan est déjà lourd : des milliers d’employés en période d’essai ont été remerciés, y compris dans des domaines critiques comme la sécurité nucléaire ou la gestion de la grippe aviaire. Plus inquiétant encore, environ 75 000 fonctionnaires ont déjà accepté une offre de départ anticipé en janvier.
La légalité de cette démarche soulève de nombreuses questions. « Comment évaluer la légalité quand les organismes de contrôle sont eux-mêmes démantelés ? » s’interroge Laurie Burgess, avocate spécialisée en droit du travail. Une préoccupation d’autant plus pertinente que des agences entières comme l’USAID ont été gelées ou démantelées.
Officiellement, Musk n’est que « conseiller senior » sans autorité formelle pour prendre des décisions gouvernementales. Mais dans les faits, son influence sur la machine administrative américaine semble sans limite. Une situation qui inquiète autant qu’elle interroge sur l’avenir de la fonction publique américaine.
Alors que l’horloge tourne, des milliers de fonctionnaires se retrouvent face à un choix cornélien : justifier leur existence professionnelle en quelques lignes, ou perdre leur emploi. Une situation qui pourrait bien marquer un tournant dans l’histoire de l’administration américaine.