LVMH s’empare des vignes bourguignonnes à cause des frais de succession

LVMH s'offre un morceau de paradis viticole en Bourgogne pour une somme astronomique. Derrière cette transaction se cache un drame qui menace l'avenir des domaines familiaux. Découvrez comment les droits de succession poussent les viticulteurs à vendre leur héritage.

LVMH rachete les vignes de bourgogne

Résumé :

  • LVMH acquiert 1,3 hectare de vignes prestigieuses pour 15,5 millions d’euros
  • Les droits de succession forcent un domaine familial à vendre une partie de ses terres
  • La valeur des vignobles bourguignons atteint des sommets, impactant lourdement la fiscalité
  • Les petits domaines familiaux se trouvent menacés par cette situation

Le rachat par LVMH : une transaction qui fait parler

Le groupe LVMH continue son expansion dans le monde viticole bourguignon. Après l’acquisition du domaine des Lambrays à Morey-Saint-Denis, le géant du luxe met la main sur 1,3 hectare du domaine Poisot Père & Fils. Cette transaction, d’un montant de 15,5 millions d’euros, soulève de nombreuses questions dans la région.

L’exploitant du domaine Poisot tient à préciser : « Nous restons exploitants de l’ensemble des vignes, le domaine n’a pas été racheté. Nous continuons à travailler sans aucune interférence, LVMH a juste acheté les terres qui appartenaient à ma famille. » Une situation qui peut sembler rassurante, mais qui cache une réalité bien plus sombre.

Les droits de succession : un fardeau pour les viticulteurs

Derrière cette vente se cache un problème qui ronge le monde viticole : les droits de succession. L’exploitant du domaine Poisot ne cache pas sa détresse : « C’est dramatique pour les petits domaines familiaux comme le nôtre, car nous perdons la propriété de la terre. » Face à des frais de succession insurmontables, la vente devient souvent la seule option. « À un moment donné, nous ne sommes pas millionnaires, il fallait trouver une solution, » explique-t-il avec amertume.

Cette situation n’est malheureusement pas isolée. De plus en plus de petits domaines se retrouvent confrontés à ce dilemme : payer des droits de succession exorbitants ou vendre une partie de leur héritage. Un choix cornélien qui menace la pérennité des exploitations familiales, piliers de la viticulture bourguignonne.

L’explosion de la valeur des terres : un phénomène inquiétant

Au cœur du problème se trouve l’explosion de la valeur des terres viticoles en Bourgogne. Thiébaut Hubert, président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB), dresse un constat alarmant : 

« Les valeurs sont complètement décorrélées. Une terre qui vaudrait 100 000 euros finit par valoir un million. Et plutôt que d’être taxé sur 100 000, on est taxé sur un million. »

Cette augmentation des prix a des conséquences désastreuses sur la fiscalité. Les droits de succession, calculés sur la valeur actuelle des terres, deviennent insoutenables pour de nombreux héritiers. L’exploitant du domaine Poisot est catégorique : les viticulteurs perdront la propriété de leur domaine tant que « l’État ne fera aucun rabais sur les droits de succession de l’outil de travail ».

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Face à cette situation, LVMH et d’autres grands groupes apparaissent comme une solution de dernier recours pour les domaines en difficulté. En rachetant les terres et en les louant aux exploitants, ils permettent la continuité de l’activité, mais au prix de la perte de propriété pour les familles vigneronnes.

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