Résumé :
- Le marché immobilier français enregistre une chute historique avec seulement 775 000 ventes en 2024, soit une baisse de 36% par rapport au pic de 2021.
- Les défaillances d’entreprises atteignent des records : 1243 agences immobilières (+36% sur un an) et 1121 constructeurs de maisons individuelles (+28%) ont fait faillite en 2024.
- Contre toute attente, les agences immobilières les plus anciennes (plus de 15 ans) sont les plus touchées.
- L’accumulation de nouvelles contraintes pèse lourdement sur le secteur.
- Un espoir de reprise se dessine pour 2025 avec l’élargissement possible du PTZ aux maisons individuelles, qui pourrait générer 20 000 logements supplémentaires par an.
Un effondrement historique des transactions
L’année 2024 marque un tournant critique avec seulement 775 000 ventes immobilières enregistrées, un niveau au plus bas depuis une décennie. Cet effondrement de 36% par rapport au pic d’août 2021 (1,2 million de transactions) témoigne d’un marché en pleine tourmente. Selon Loïc Cantin, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), « Jamais les contraintes sur le logement n’ont été aussi fortes ! »
Les agences immobilières en première ligne
Le bilan est particulièrement lourd pour les agences immobilières : 1243 enseignes ont fait défaut en 2024, dont 881 ont été liquidées. Cette augmentation de 36% sur un an révèle une situation particulièrement préoccupante. Contrairement aux idées reçues, ce sont les structures les plus anciennes qui ont le plus souffert : 318 défaillances concernent des agences de plus de 15 ans d’existence, contre seulement 114 pour les moins de 3 ans.
Les constructeurs de maisons individuelles également touchés
Le secteur de la construction n’est pas épargné. Les constructeurs de maisons individuelles ont enregistré 1121 défaillances en 2024, soit une hausse de 28% sur un an. Parmi elles, 818 entreprises ont été liquidées. Cette situation s’explique par la combinaison de plusieurs facteurs : hausse des taux de crédit, augmentation des prix des matériaux, fin du dispositif Pinel et recentrage du Prêt à Taux Zéro (PTZ).
Un contexte réglementaire et fiscal qui pèse
Les professionnels font face à une accumulation de contraintes : envolée de la taxe foncière, augmentation des droits de mutation, durcissement de la fiscalité pour les locations de type Airbnb, et nouvelles normes environnementales avec l’interdiction de louer les passoires thermiques. Cette superposition de mesures freine considérablement l’activité du secteur.
Des perspectives d’amélioration pour 2025 ?
Un frémissement positif a été observé fin 2024, selon Thierry Millon, directeur des études d’Altares. L’élargissement du PTZ aux maisons individuelles, s’il est validé dans le budget 2025, pourrait créer « 20 000 logements supplémentaires par an », selon Grégory Monod. Cependant, les professionnels insistent sur la nécessité de « signaux forts et de mesures d’accompagnement de la part des pouvoirs publics » pour restaurer la confiance des ménages.
L’épargne importante des Français pourrait constituer un levier de relance pour le secteur immobilier. Toutefois, la reprise dépendra largement des mesures gouvernementales à venir et de l’évolution des taux d’intérêt. La crise actuelle pourrait marquer le début d’une profonde restructuration du marché immobilier français, avec l’émergence de nouveaux modèles économiques plus adaptés aux enjeux contemporains.