Evergrande : une amende de 532 millions d’euros révèle la face cachée du géant immobilier chinois !

532 millions d'euros d'amende pour Evergrande
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Le géant immobilier Evergrande s’effondre : une amende record de 532 millions d’euros pour fraude financière révèle l’ampleur de la crise du secteur en Chine. Avec une dette de 307 milliards d’euros, le groupe ébranle l’économie chinoise et soulève des questions sur l’intégrité du marché. Découvrez comment cette chute vertigineuse pourrait changer l’avenir de l’immobilier en Chine.

Résumé :

  • Evergrande condamné à une amende de 532 millions d’euros pour fraude financière
  • Endettement du groupe estimé à 307 milliards d’euros
  • Liquidation ordonnée, mais activités maintenues
  • Impact considérable sur le secteur immobilier chinois
  • Enquête en cours sur le rôle de l’auditeur PwC

Le colosse de l’immobilier chinois, Evergrande, vient d’être frappé d’une sanction financière sans précédent. Le régulateur chinois des marchés boursiers a infligé une amende de 532 millions d’euros au groupe, révélant l’ampleur des malversations financières qui ont précipité sa chute. 

L’affaire Evergrande, qui défraie la chronique depuis 2020, illustre les excès d’un secteur immobilier longtemps considéré comme le moteur de la croissance chinoise. Aujourd’hui, alors que le groupe croule sous une montagne de dettes, c’est tout un modèle économique qui est remis en question. Plongeons dans les méandres de cette affaire aux ramifications multiples, qui ébranle les fondations mêmes du miracle économique chinois.

L’effondrement spectaculaire du titan immobilier

Evergrande, jadis fleuron de l’immobilier chinois, se trouve aujourd’hui dans une situation financière catastrophique. Avec un endettement colossal estimé à 307 milliards d’euros fin juin 2023, le groupe est devenu le symbole d’une crise immobilière qui couvait depuis des années en Chine.

La situation est devenue si critique qu’en janvier 2024, un tribunal de Hong Kong a ordonné la liquidation du groupe. Pourtant, dans un geste, le groupe a été autorisé à poursuivre ses activités Une décision qui illustre la volonté des autorités d’éviter un effondrement brutal qui pourrait avoir des répercussions en chaîne sur l’ensemble du secteur immobilier et financier.

L’amende record de 532 millions d’euros infligée par le régulateur chinois des marchés boursiers n’est que la partie visible de l’iceberg des infractions commises par Evergrande. Le groupe est accusé d’avoir gonflé son chiffre d’affaires et ses bénéfices entre 2019 et 2020, une période cruciale où les premiers signes de faiblesse commençaient à apparaître.

Xu Jiayin, le visage derriere Evergrande

Plus grave encore, Evergrande est accusé d’émission frauduleuse d’obligations sur le marché boursier, une pratique qui a permis au groupe de lever des fonds alors même que sa situation financière se détériorait. Le régulateur a également pointé du doigt l’omission de publication des résultats annuels et le manque de communication sur l’incapacité du groupe à rembourser ses dettes, des manquements qui ont trompé les investisseurs et les créanciers.

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Le fondateur d’Evergrande, Xu Jiayin, n’a pas été épargné. Il a écopé d’une amende personnelle de 6 millions d’euros et s’est vu interdire à vie l’accès au marché boursier. Des rumeurs, non confirmées, font même état de sa mise en résidence surveillée.

Un séisme qui secoue l’immobilier chinois

Les déboires d’Evergrande ont déclenché une onde de choc dans le secteur immobilier chinois, provoquant une crise de confiance sans précédent. Depuis 2020, les investisseurs et les acheteurs potentiels se montrent de plus en plus réticents à s’engager dans un marché qu’ils perçoivent désormais comme instable et risqué.

Cette méfiance se traduit par une chute des prix de l’immobilier dans de nombreuses villes chinoises, un phénomène inédit dans un pays où la valeur de la pierre était considérée comme une valeur refuge. Les promoteurs se retrouvent avec des stocks importants de logements invendus, alimentant un cercle vicieux de baisse des prix et de ralentissement de l’activité.

Chine : ce que révèlent les déboires financiers du géant immobilier Evergrande

La crise ne se limite pas à Evergrande. D’autres grands noms de l’immobilier chinois, autrefois considérés comme des piliers solides du secteur, montrent des signes de faiblesse. Country Garden, longtemps rival d’Evergrande, fait face à des difficultés financières croissantes. Même Vanke, deuxième plus gros promoteur du pays, a vu son bénéfice net chuter de 46% en 2023, et sa note de solvabilité a été abaissée par les principales agences de notation.

Des difficultés croissantes dans le secteur de l’immobilier, qui représentait plus du quart du PIB chinois, se trouve aujourd’hui dans une situation précaire, menaçant de freiner la croissance économique du pays tout entier.

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Face à cette crise qui menace de déstabiliser l’économie nationale, les autorités chinoises ont mis en place une série de mesures de soutien. Parmi celles-ci, on note le durcissement des conditions d’accès au crédit pour les promoteurs immobiliers, dans le but de réduire leur endettement et d’assainir le secteur.

D’autres initiatives visent à stimuler la demande. L’apport nécessaire à un premier achat a été réduit à 15% du prix du bien, et le rachat de logements non vendus ou non livrés a été facilité pour les autorités locales. Des villes comme Shanghai ont également assoupli les conditions d’achat, permettant par exemple aux résidents de trois ans d’acquérir un bien, contre cinq ans auparavant.

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Malgré ces efforts, l’impact positif des mesures de soutien reste à démontrer. Les statistiques du début de l’année 2024 montrent que la reprise économique tant attendue n’est pas encore au rendez-vous en Chine. Les ventes de détail, indicateur clé des dépenses des ménages, peinent à rebondir, et les prix ainsi que le volume des ventes de biens immobiliers ont continué de baisser.

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Cette situation soulève des questions sur l’efficacité des politiques mises en place et sur la capacité du gouvernement à relancer un secteur qui a longtemps été le moteur de la croissance chinoise. La crise immobilière pourrait bien être le révélateur d’un changement structurel plus profond de l’économie chinoise, nécessitant des réformes plus ambitieuses.

PwC dans la tourmente : l’auditeur en question

PricewaterhouseCoopers (PwC), l’un des « Big Four » de l’audit mondial, se retrouve au cœur d’une controverse qui ébranle la confiance dans la profession. Pendant plus de dix ans, PwC a été l’auditeur d’Evergrande, validant les comptes du géant immobilier jusqu’à sa démission fracassante en 2023. Cette longue collaboration soulève aujourd’hui de nombreuses questions sur la capacité de l’entreprise à détecter les irrégularités financières qui ont conduit à la chute d’Evergrande.

La démission de PwC est intervenue suite à des désaccords sur les comptes de 2021 d’Evergrande, marquant un tournant dans cette affaire. Ce départ tardif a attisé les soupçons : comment une firme de l’envergure de PwC a-t-elle pu ne pas déceler plus tôt les problèmes financiers du groupe ?

En avril 2024, le Conseil de la comptabilité et de l’information financière de Hong Kong a ouvert une enquête pour déterminer le rôle exact de PwC dans les pratiques comptables d’Evergrande. Cette investigation a été déclenchée par une lettre anonyme faisant état « d’inquiétudes concernant des manquements présumés » de la part de PwC, affectant la « qualité des audits du groupe chinois Evergrande ».

L’enquête s’est rapidement focalisée sur deux aspects principaux : la gestion de la qualité des audits par PwC et la qualité même des audits réalisés pour Evergrande. Si certaines allégations concernant les systèmes de gestion de la qualité ont été écartées, une enquête distincte sur la qualité des audits est toujours en cours, maintenant la pression sur le cabinet.

Cette enquête pourrait conduire à un renforcement des réglementations et à une surveillance accrue de la profession d’audit, non seulement en Chine mais aussi à l’échelle mondiale. Le Conseil de la comptabilité de Hong Kong a d’ailleurs réaffirmé sa « détermination à préserver la confiance du public dans la profession d’auditeur« , signe que des changements pourraient être à venir.Pour l’heure, Hong Kong semble avoir blanchi partiellement PwC des soupçons vis à vis de manquements à ses responsabilités d’audit dans le cadre de l’affaire Evergrande.

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