La dette américaine explose : 35 000 milliards de dollars et aucune solution en vue

La dette nationale américaine vient de franchir un seuil historique, dépassant les 35 000 milliards de dollars. Pendant ce temps, les candidats à la présidentielle restent étrangement silencieux sur cette bombe à retardement économique. Plongez dans les dessous de cette crise financière qui menace l'avenir de la première puissance mondiale.

Dette americaine record
Mis à jour le

Résumé :

  • La dette nationale américaine atteint un niveau record de 35 000 milliards de dollars
  • Les principaux candidats à la présidence évitent le sujet du déficit dans leurs campagnes
  • Les prévisions indiquent une dette de 56 000 milliards de dollars d’ici 2034
  • Les coûts annuels des intérêts pourraient atteindre 1 700 milliards de dollars en 2034

Le 29 juillet 2024, les États-Unis ont franchi une étape aussi symbolique qu’inquiétante. Pour la première fois de son histoire, la dette nationale américaine a dépassé les 35 000 milliards de dollars. Ce chiffre vertigineux, annoncé sobrement par le Département du Trésor dans son rapport quotidien, soulève de nombreuses questions sur la santé financière de la première économie mondiale.

Alors que le pays se prépare à élire son prochain président, ce sujet brûlant semble étrangement absent des débats. Ni la vice-présidente Kamala Harris, ni l’ancien président Donald Trump, tous deux en lice pour la Maison Blanche, n’ont proposé de solutions concrètes pour endiguer cette marée rouge qui menace de submerger les finances publiques américaines.

L’escalade vertigineuse de la dette américaine

Le cap des 35 000 milliards de dollars franchi par la dette nationale américaine n’est pas seulement un chiffre impressionnant, c’est le symptôme d’un problème profond et persistant. Cette augmentation rapide de la dette surprend même les économistes les plus chevronnés, qui avaient prévu une croissance plus modérée.

Plusieurs facteurs expliquent cette accélération inattendue. Tout d’abord, les coûts des programmes fédéraux récents ont largement dépassé les projections initiales. L’Employee Retention Tax Credit, mis en place pendant la pandémie, s’est révélé bien plus onéreux que prévu, en partie à cause de fraudes et d’abus. De même, les crédits d’impôt offerts par l’Inflation Reduction Act de 2022 ont connu un succès inattendu, pesant lourdement sur les finances publiques.

Les taux d’intérêt élevés jouent également un rôle crucial dans cette spirale de la dette. Comme l’explique la secrétaire au Trésor Janet L. Yellen, « bien que la charge de la dette américaine reste raisonnable par rapport à la taille de notre économie, les coûts des intérêts deviennent un défi majeur« . En effet, le Bureau du budget du Congrès prévoit que les coûts annuels des intérêts passeront de 892 milliards de dollars en 2024 à 1 700 milliards de dollars en 2034. Pour mettre ce chiffre en perspective, cela représenterait autant que les dépenses actuelles pour Medicare.

Lire aussi :  Grève imminente des ports : Le coup fatal pour l'économie américaine et l'élection présidentielle ?

Les prévisions du Bureau du budget du Congrès sont alarmantes. C’est simple, si la tendance actuelle se poursuit, la dette nationale américaine pourrait atteindre 56 000 milliards de dollars d’ici 2034

Le silence assourdissant des candidats à la présidence

Face à cette situation préoccupante, on pourrait s’attendre à ce que la dette nationale soit au cœur des débats de la campagne présidentielle. Pourtant, les deux principaux candidats, la vice-présidente Kamala Harris et l’ancien président Donald Trump, semblent éviter soigneusement le sujet.

Kamala Harris, qui n’a pas encore dévoilé son plan économique, reste vague sur ses intentions concernant la gestion de la dette. Lors de la précédente campagne présidentielle en 2019, elle avait proposé d’augmenter le taux d’imposition des sociétés de 21% à 35%, tout en créant de nouveaux crédits d’impôt pour la classe moyenne. Cependant, ces propositions datent d’avant la pandémie et l’explosion de la dette qui a suivi. Il reste à voir comment elle adaptera sa stratégie face à la situation actuelle.

De son côté, Donald Trump semble reprendre une approche qui a déjà montré ses limites lors de son premier mandat. Lors de la Convention nationale républicaine de juillet 2024, la dette nationale n’a pas été mentionnée dans le programme du parti. Trump a suggéré qu’il pourrait simultanément réduire les impôts et la dette, une promesse qui rappelle sa campagne de 2016. Cependant, selon le Committee for a Responsible Federal Budget, Trump a approuvé 8 400 milliards de dollars de nouveaux emprunts pendant son mandat, une augmentation significative de la dette.

Lire aussi :  L'incroyable shopping médias de Rodolphe Saadé : 1,7 milliard d'euros en 2 ans

Cette absence de propositions concrètes de la part des deux principaux candidats reflète la difficulté politique de s’attaquer à la dette nationale. Réduire le déficit nécessiterait soit d’augmenter les impôts, soit de réduire les dépenses, deux options potentiellement impopulaires auprès des électeurs.

💣 Le plus gros PONZI que l'humanité ait jamais connu

Les positions divergentes des démocrates et des républicains sur la question compliquent encore la situation. L’administration Biden a proposé dans son dernier budget une réduction du déficit de 3 000 milliards de dollars sur une décennie, principalement en augmentant les impôts sur les hauts revenus et les entreprises. Les républicains, quant à eux, accusent les démocrates d’être responsables de l’augmentation de la dette et proposent des réductions des dépenses fédérales, sans toutefois donner beaucoup de détails sur les programmes qui seraient affectés.

Le casse-tête budgétaire qui attend le prochain président

Quel que soit le vainqueur de l’élection présidentielle, il devra faire face à des défis immédiats et considérables en matière de gestion de la dette.

Dès janvier prochain, les législateurs du Congrès devront à nouveau trouver un moyen de relever le plafond de la dette nationale. Cette négociation, qui a déjà provoqué des tensions politiques importantes par le passé, risque d’être particulièrement délicate dans le contexte actuel d’augmentation rapide de la dette.

De plus, le Congrès devra décider du sort des réductions d’impôts promulguées par Trump en 2017, qui arrivent à expiration. Trump a appelé à prolonger ces réductions, ce qui, selon les groupes budgétaires, coûterait environ 4 000 milliards de dollars sur 10 ans. Les démocrates, quant à eux, souhaitent préserver les réductions qui ont bénéficié à la classe moyenne tout en augmentant les impôts sur les entreprises et les riches. Cette décision aura un impact significatif sur les revenus futurs du gouvernement et, par conséquent, sur la dette nationale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

×
RÉDIGE TON AVIS

Retour en haut