Résumé :
- Une nouvelle taxe de 15€ apparaîtra sur les relevés bancaires dès 2025
- Cette mesure vise à renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent
- Les clients ont un moyen simple d’éviter ces frais supplémentaires
- La Banque Postale innove en étant la première à mettre en place ce système
La Banque Postale vient d’annoncer l’introduction d’une nouvelle ligne tarifaire baptisée « Frais d’actualisation de dossier client » dans sa grille 2025. Fixée à 15 euros, cette charge inédite soulève de nombreuses questions chez les clients de l’établissement financier.
En effet, cette initiative unique dans le paysage bancaire français marque un tournant dans la relation entre les établissements financiers et leurs clients. Pour la première fois, une banque décide de facturer explicitement les frais liés à ses obligations réglementaires.
Pourquoi cette nouvelle taxe ?
Pour comprendre cette décision inédite de La Banque Postale, il faut d’abord se pencher sur le contexte réglementaire qui l’encadre.
Le cadre réglementaire
La mise en place de ces nouveaux frais n’est pas le fruit du hasard. Elle s’inscrit dans un contexte réglementaire strict qui impose aux banques une surveillance accrue de leurs clients. « La réglementation bancaire et financière impose aux établissements de crédit de disposer d’une connaissance à jour de leurs clients », explique La Banque Postale dans sa communication officielle. Cette obligation s’inscrit dans le cadre plus large de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LCB-FT).
Le principe du « Know Your Customer » (KYC), littéralement « Connais ton client », est devenu un pilier fondamental de la réglementation bancaire moderne. Il impose aux établissements financiers une vigilance constante sur l’identité et les activités de leurs clients.
Les obligations concrètes pour la banque
Dans la pratique, ces obligations se traduisent par une série de vérifications régulières. Les banques doivent notamment s’assurer qu’aucun client ne se présente sous une fausse identité ou une identité usurpée. Elles doivent également surveiller l’ensemble des transactions entrantes et sortantes à la recherche d’éventuelles anomalies.
Pour mener à bien cette mission, les établissements bancaires ont besoin d’actualiser régulièrement les informations de leurs clients : adresse, situation familiale, sources de revenus… Dans certains cas, des justificatifs supplémentaires peuvent être demandés, particulièrement lors de mouvements financiers importants.
Quelles conséquences pour les clients ?
Cette nouvelle mesure ne touchera pas tous les clients de manière égale. Examinons dans le détail qui seront les premiers concernés.
Les situations à risque
Le risque de se voir facturer ces 15 euros n’est pas automatique. La banque précise que seuls les clients n’ayant pas répondu à « plusieurs relances » seront concernés. Concrètement, il s’agit des personnes qui négligent ou refusent de fournir les informations demandées par leur banque dans le cadre des procédures KYC.
Cette obligation de collaboration n’est pas nouvelle : elle figure déjà dans toutes les conventions de compte. Cependant, La Banque Postale est la première à mettre en place une tarification spécifique pour les clients récalcitrants.
Les sanctions possibles
La facturation de 15 euros n’est que la partie émergée de l’iceberg. En cas de non-respect persistant des obligations de mise à jour, la banque dispose d’un arsenal de mesures plus contraignantes. Elle peut ainsi décider de bloquer le compte, suspendre certaines opérations, ou même procéder à sa clôture sans préavis.
La mise sous surveillance renforcée du compte, qui déclenche la facturation des 15 euros, apparaît donc comme une solution intermédiaire avant des mesures plus radicales.
Comment éviter cette nouvelle taxe ?
Face à cette nouvelle tarification, les clients de La Banque Postale ne sont pas démunis. Plusieurs solutions s’offrent à eux pour éviter ces frais supplémentaires.
Les bonnes pratiques
La bonne nouvelle est qu’il est relativement simple d’éviter ces frais. Il suffit de répondre aux sollicitations de la banque dans les délais impartis. Il est recommandé de mettre à jour régulièrement ses informations personnelles sans attendre les relances, et de conserver à portée de main les justificatifs usuels (identité, domicile, revenus).
Cette proactivité permet non seulement d’éviter les frais, mais aussi de maintenir une relation de confiance avec son établissement bancaire.
Le calendrier à connaître
Les clients de La Banque Postale peuvent respirer : ces nouveaux frais ne seront pas appliqués avant le second semestre 2025. De plus, l’établissement s’engage à prévenir les clients concernés 30 jours avant tout prélèvement, laissant ainsi une dernière chance de régulariser la situation.
Cette période transitoire donne l’opportunité aux clients de prendre de bonnes habitudes avant l’entrée en vigueur du dispositif.