Binance et CZ auraient-ils mis en péril l’un des fondements de la blockchain pour du blanchiment d’argent ?

Un groupe d'investisseurs accuse le géant des cryptomonnaies d'avoir facilité le blanchiment d'actifs volés. Cette nouvelle affaire pourrait ébranler les fondations de l'industrie crypto et remettre en question la fiabilité des échanges centralisés.

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Résumé :

  • Des investisseurs lésés attaquent Binance et CZ en justice à Seattle pour complicité présumée de blanchiment.
  • La plainte allègue que Binance a sciemment permis de brouiller les pistes des cryptomonnaies volées.
  • Cette affaire pourrait avoir des répercussions majeures sur l’analyse blockchain et la traçabilité des actifs numériques.
  • Le procès s’inscrit dans un contexte juridique déjà tendu pour Binance et son ancien PDG.

Le monde des cryptomonnaies est à nouveau secoué par une affaire judiciaire d’envergure. Binance, le plus grand exchange de cryptomonnaies au monde, et son fondateur Changpeng Zhao (CZ) se retrouvent une fois de plus dans le collimateur de la justice américaine. Cette fois-ci, ce sont des investisseurs qui passent à l’offensive, accusant la plateforme d’avoir joué un rôle de complice dans le blanchiment d’actifs numériques volés.

Cette nouvelle action en justice, déposée devant le tribunal de Seattle, soulève des questions cruciales sur la responsabilité des plateformes d’échange dans la lutte contre les activités illicites. Elle met également en lumière les défis persistants liés à la traçabilité des transactions dans l’univers crypto, pourtant réputé pour sa transparence.

Quand la crypto affronte la loi anti-mafia

Au cœur de l’affaire, une accusation explosive : Binance aurait sciemment facilité le blanchiment de cryptomonnaies volées. Les plaignants affirment que la plateforme a servi de « mixeur », permettant aux criminels de brouiller les pistes et de rendre leurs actifs mal acquis pratiquement impossibles à tracer.

Selon les documents judiciaires, Binance aurait offert aux acteurs malveillants un moyen de « supprimer le lien entre le registre et leurs actifs numériques« . Cette pratique irait à l’encontre de l’un des principes fondamentaux de la technologie blockchain : la traçabilité permanente des transactions. Les investisseurs allèguent que sans l’intervention de Binance, les autorités auraient pu plus facilement retrouver les fonds volés en retraçant les transactions sur la blockchain.

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La gravité des accusations est renforcée par l’invocation de la loi RICO (Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act). Cette législation, initialement conçue pour lutter contre le crime organisé, permet de poursuivre des entités impliquées dans des activités criminelles systématiques. 

La transparence en question

Cette nouvelle action en justice place Binance dans une position particulièrement délicate. Bill Hughes, conseiller juridique chez ConsenSys, une société de développement Ethereum, souligne que si l’affaire progresse, c’est l’efficacité de l’analyse blockchain et de la récupération d’actifs on-chain qui sera remise en question.

En effet, l’un des arguments de vente les plus forts de la technologie blockchain est sa capacité à fournir un registre immuable et transparent des transactions. Si Binance a effectivement permis de contourner cette traçabilité, cela pourrait remettre en question non seulement les pratiques de l’exchange, mais aussi la fiabilité de l’ensemble de l’écosystème crypto en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.

Pour Binance, les enjeux sont considérables. L’exchange pourrait être contraint de révéler des informations sensibles sur ses pratiques internes et ses mesures de conformité. De plus, une décision défavorable pourrait entraîner des sanctions financières importantes et une perte de confiance des utilisateurs.

Le feuilleton judiciaire de Binance

Cette nouvelle affaire s’inscrit dans un contexte juridique déjà chargé pour Binance et son ancien PDG. En novembre 2023, CZ a plaidé coupable de violation des lois américaines sur le blanchiment d’argent et a démissionné de son poste de PDG. Dans le cadre de cet accord, Binance a accepté de payer une amende colossale de 4,3 milliards de dollars pour « actions civiles réglementaires ».

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CZ lui-même a été condamné à quatre mois de prison, une peine qu’il a commencé à purger en juin 2024 et dont il devrait être libéré en septembre. Ces développements ont déjà considérablement ébranlé la confiance dans Binance et ont mis en lumière les défis réglementaires auxquels sont confrontés les grands acteurs de l’industrie crypto.Par ailleurs, la Securities and Exchange Commission (SEC) a également déposé une plainte contre Binance en juin 2023, accusant l’exchange et CZ d’avoir trompé le régulateur sur les contrôles de surveillance du marché et d’avoir artificiellement gonflé les volumes de transactions. Le 28 juin, un tribunal a autorisé la plupart de ces accusations à être examinées, ajoutant une couche supplémentaire de pression juridique sur l’entreprise.

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