Résumé :
- 610 000 Français ont déjà investi dans des panneaux solaires
- En moyenne, seule la moitié de l’électricité produite est réellement consommée
- Le prix de revente est deux fois plus faible que le prix d’achat classique
- Des solutions techniques permettent d’atteindre jusqu’à 65% d’autoconsommation
L’explosion des factures d’électricité pousse de plus en plus de Français à se tourner vers les énergies renouvelables, et particulièrement vers l’installation de panneaux solaires. Si la production de sa propre électricité semble être une évidence pour réduire ses dépenses, la réalité est plus complexe. En effet, une analyse récente du journal Le Parisien montre que la majorité des propriétaires de panneaux solaires commettent une erreur stratégique qui les empêche de rentabiliser pleinement leur investissement.
La revente d’électricité : un système peu avantageux
Le premier réflexe de nombreux propriétaires de panneaux solaires est de vouloir revendre leur surplus de production. Cette approche, bien qu’attrayante sur le papier, cache une réalité économique peu flatteuse. Deux options s’offrent à eux, toutes deux peu avantageuses.
La première consiste à revendre l’électricité excédentaire à son fournisseur habituel. Une solution qui s’apparente à un marché de dupes : le prix est aligné sur celui du marché, sans aucune garantie de stabilité dans le temps. La seconde option, via EDF OA (Obligation d’Achat), propose un tarif fixe de 12,69 centimes par kilowattheure, garanti sur vingt ans. Un prix qui peut sembler attractif… jusqu’à ce qu’on le compare au coût réel de l’électricité que ces mêmes propriétaires doivent acheter, soit environ le double.
La réglementation a pourtant évolué en 2017 pour permettre aux particuliers de consommer leur propre production. Un changement qui aurait dû marquer un tournant dans les pratiques, mais qui reste encore sous-exploité.
Les solutions pour optimiser sa production solaire
Face à ce constat, des alternatives plus pertinentes émergent. EDF ENR, par exemple, propose des systèmes de pilotage intelligent qui permettent d’optimiser significativement l’autoconsommation. « Nos systèmes permettent de faire monter cette part à 65% », explique Benjamin Declas, PDG de la filiale renouvelable d’EDF. Une solution d’autant plus intéressante qu’elle s’appuie sur des panneaux produits par Photowatt, dernière usine européenne à fabriquer des panneaux 100% français à Bourgoin-Jallieu.
Mais la véritable révolution pourrait venir du stockage d’énergie. L’installation de batteries permet de conserver l’électricité produite en journée pour la consommer quand on en a réellement besoin : la nuit pour recharger sa voiture électrique, faire tourner sa pompe à chaleur ou sa machine à laver. Une solution particulièrement pertinente, mais qui équipe aujourd’hui seulement 4% des foyers français dotés de panneaux solaires. Une adoption principalement freinée par le surcoût des batteries dans l’installation de panneaux solaires.
Revendre son électricité générée par des panneaux solaires pour gagner de l’argent ? C'est un faux bon plan !
— Le Parisien (@le_Parisien) November 2, 2024
Voici pourquoi ➡️ https://t.co/11HwhRWWGd pic.twitter.com/aERupKKfVs
Vers un nouveau modèle de consommation solaire
« Il faut bien comprendre que le solaire ne constitue pas une source de revenus, mais d’économies« , insiste Guillaume Bodson, directeur général délégué d’Octopus Energy France. Cette affirmation résume parfaitement le changement de paradigme nécessaire. L’enjeu n’est plus de revendre sa production, mais de l’utiliser intelligemment.
Les experts s’accordent d’ailleurs sur un point : les subventions devraient davantage porter sur les solutions de stockage que sur le rachat d’électricité. Une orientation qui permettrait d’accélérer la transition vers un modèle plus efficace et plus économique pour les particuliers.