Résumé :
- Warren Buffett (94 ans) a annoncé qu’il quittera son poste de PDG de Berkshire Hathaway d’ici la fin de l’année 2025
- Greg Abel (62 ans), actuel vice-président supervisant les opérations non-assurance, a été désigné comme son successeur
- Buffett conservera ses actions dans l’entreprise, estimant que « les perspectives de Berkshire seront meilleures sous la direction de Greg »
- Abel, originaire du Canada, travaille dans l’écosystème Berkshire depuis 25 ans et a été préparé depuis plusieurs années pour ce rôle
- Cette transition marque un tournant historique pour le conglomérat évalué à plus de 865 milliards de dollars, que Buffett dirige depuis 1965
C’est lors d’une session marathon de questions-réponses avec les actionnaires que le milliardaire a lâché cette bombe qui va transformer le paysage de l’investissement mondial : « Je pense que le moment est venu pour Greg de devenir le directeur général de l’entreprise à la fin de l’année. »
Une annonce gardée secrète jusqu’au dernier moment
La nouvelle a créé une onde de choc. Même Greg Abel, le successeur désigné, n’était pas dans la confidence ! Seuls quelques privilégiés étaient au courant, notamment les enfants de Buffett, Howard et Susie, qui siègent au conseil d’administration.
L’annonce a été accueillie par une standing ovation de plusieurs minutes des actionnaires, un hommage vibrant à celui qui a transformé une entreprise textile en difficulté en un conglomérat évalué aujourd’hui à plus de 865 milliards de dollars.
Qui est Greg Abel, l’homme qui va succéder à la légende ?
À 62 ans, Greg Abel n’est pas un nouveau venu. Greg Abel a commencé sa carrière chez PricewaterhouseCoopers avant de rejoindre l’entreprise CalEnergy. En 1992, il intègre MidAmerican Energy, huit ans avant que cette société ne soit acquise par Berkshire Hathaway.
Suite à cette acquisition en 1999, Abel poursuit son ascension au sein de la structure. En 2008, il prend les rênes de MidAmerican, rebaptisée entre-temps Berkshire Hathaway Energy, démontrant ses talents de gestionnaire et sa vision stratégique.
En 2018, il est nommé vice-président de Berkshire Hathaway, avec la responsabilité de superviser toutes les opérations non-assurance du conglomérat. Ce rôle clé lui a permis de gérer un large portefeuille d’activités comprenant notamment BNSF (secteur ferroviaire) et Berkshire Hathaway Energy, le préparant directement à sa future fonction de PDG.
Pendant 25 ans, Abel a ainsi gravi méthodiquement les échelons au sein de l’empire Buffett, développant une expertise approfondie des différents secteurs d’activité du groupe et gagnant progressivement la confiance absolue du patriarche, qui n’a pas hésité à le désigner officiellement comme son successeur.
L’ombre du maître planera encore
Ne vous y trompez pas : Buffett ne disparaît pas complètement du paysage. « Je resterai dans les parages », a-t-il précisé, ajoutant qu’il conserverait l’intégralité de ses actions. Un vote de confiance retentissant pour son successeur : « Je pense que les perspectives de Berkshire seront meilleures sous la direction de Greg que sous la mienne. »
Cette déclaration, venant d’un homme qui a réalisé des rendements annuels moyens de 20% pendant près de six décennies, vaut son pesant d’or.
Des défis monumentaux pour Abel
Malgré cette bénédiction, Abel ne pourra pas se reposer sur ses lauriers. Succéder à une légende vivante n’est jamais simple, d’autant que sa participation au capital est bien inférieure aux 30% détenus par Buffett. Cette différence pourrait limiter son autonomie décisionnelle.
Il devra également maintenir l’ADN de Berkshire tout en adaptant le conglomérat aux défis du XXIe siècle. La pression sera immense pour préserver l’héritage monumental de Buffett, qui vit toujours dans la modeste maison du Nebraska qu’il a achetée pour 31 500 dollars en 1958, malgré une fortune personnelle estimée à 168 milliards de dollars.
L’Oracle d’Omaha a façonné l’histoire de l’investissement moderne. Désormais, c’est à Greg Abel d’écrire le prochain chapitre de cette saga financière extraordinaire. Le monde des affaires retiendra son souffle jusqu’à la fin de l’année, quand le passage de témoin deviendra officiel.