Résumé :
- Warren Buffett a gagné 23,4 milliards de dollars depuis janvier 2025
- Il est le seul milliardaire du top 10 mondial à s’enrichir au premier trimestre 2025
- Les fortunes de Musk, Bezos et Zuckerberg ont perdu des dizaines de milliards
- Berkshire Hathaway vaut désormais plus de 1120 milliards de dollars, dépassant Tesla
- Buffett a réduit ses positions dans Apple et Bank of America avant la chute des marchés
- Il mise maintenant sur les matières premières et l’énergie au Japon
Dans un marché financier chahuté par les décisions politiques et les tensions commerciales, Warren Buffett fait figure d’exception. L’investisseur de 94 ans a vu sa fortune personnelle grimper de 23,4 milliards de dollars depuis janvier, atteignant 165 milliards selon le Bloomberg Billionaires Index. Un contraste saisissant avec les pertes massives des autres grands milliardaires.
Pendant que la finance mondiale s’agite sous les mesures protectionnistes de Trump, Buffett avance avec une tranquillité déconcertante. Comment explique-t-on ce paradoxe ? Quelles sont les méthodes qui lui permettent de réussir là où tous les autres échouent ?
Le phénomène Buffett : une fortune qui explose quand les titans s’effondrent
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Depuis début 2025, le classement des grandes fortunes a connu un véritable séisme :
Milliardaire | Perte/Gain depuis janvier 2025 |
Elon Musk | -110 milliards $ |
Jeff Bezos | -37,6 milliards $ |
Mark Zuckerberg | -18,6 milliards $ |
Warren Buffett | +23,4 milliards $ |
Cette performance exceptionnelle de Buffett lui a permis de grimper à la quatrième place du classement mondial. Il est aujourd’hui le seul du top 10 à avoir enrichi son patrimoine pendant les trois premiers mois de 2025.
La valorisation de Berkshire Hathaway illustre parfaitement cette tendance inversée. Fin 2024, Tesla dominait largement le conglomérat de Buffett. La situation s’est complètement retournée : Berkshire vaut désormais plus de 1120 milliards de dollars, soit 44% de plus que Tesla (782 milliards). De janvier à avril 2025, les profits du groupe sont passés de 146 à 168 milliards de dollars, avec une action qui a bondi de 15%.
Ce succès est d’autant plus remarquable qu’il s’est produit alors que le S&P 500 chutait de 6,25%. Là où tous les grands noms de la finance ont flanché, Buffett a avancé. Cette anomalie fascine les analystes mais repose sur des bases solides et une vision stratégique bien particulière.
Les stratégies gagnantes qui font la différence
La réussite de Buffett en pleine tempête économique ne relève pas du hasard. Elle découle de choix audacieux, souvent à l’opposé des tendances dominantes. Dès fin 2024, pressentant les difficultés à venir, il a commencé à réduire fortement sa présence chez certains géants comme Apple et Bank of America.
Entre janvier et l’été 2024, Berkshire Hathaway a vendu 715 millions d’actions Apple, gardant seulement 300 millions de titres. Cette décision, qui a étonné beaucoup d’observateurs sur le moment, s’est révélée particulièrement judicieuse. En limitant son exposition aux valeurs tech avant leur correction, Buffett a protégé son portefeuille.
Dans la même logique, début octobre, il cédait pour plus de 6 milliards de dollars d’actions de Bank of America, réduisant sa part à moins de 10%. Ce retrait du secteur bancaire, commencé en 2020, s’expliquait par plusieurs facteurs :
- Les incertitudes sur la politique de la Réserve Fédérale
- La hausse des taux d’intérêt
- La montée en puissance des fintechs face aux banques traditionnelles
Mais Buffett ne se contente pas d’éviter les problèmes, il sait aussi repérer les opportunités dans des secteurs moins médiatisés.
Jean-François Faure, CEO de AuCoffre, explique :
« Investir dans une logique de long terme, c’est la magie de Warren Buffett »
Cherchant un actionnariat stable et peu sensible aux spéculations, Buffett « n’est pas un joueur de poker ». À l’opposé des traders, il préfère limiter les variations brutales et favoriser une rentabilité sur la durée.
Cette philosophie l’a mené à formuler un conseil qu’il répète souvent :
« Ne jamais investir dans une activité que vous ne connaissez pas ».
Fidèle à cette idée, il a renforcé en mars ses investissements au Japon dans ce qu’il nomme le « dur » : matières premières et énergie. Des domaines classiques, moins touchés par les soubresauts technologiques et les tensions commerciales provoquées par Trump.
Cette diversification a montré toute sa valeur récemment. Lors d’une journée noire à Wall Street suivant de nouvelles annonces économiques de Trump, voici ce qui s’est passé en une seule séance :
Milliardaire | Perte en une journée |
Mark Zuckerberg | -17,9 milliards $ |
Jeff Bezos | -15,9 milliards $ |
Elon Musk | -11 milliards $ |
Warren Buffett | -2,57 milliards $ |
Ses ventes anticipées, sa gestion prudente et ses importantes réserves de liquidités lui permettent de résister aux chocs bien mieux que ses concurrents. Cette position le place idéalement pour saisir de nouvelles opportunités quand les prix atteignent des niveaux qu’il juge intéressants.
La vision de l’Oracle face aux turbulences mondiales
Si Buffett réussit dans un environnement aussi compliqué, c’est aussi parce qu’il garde une vision claire et indépendante de l’économie mondiale. Contrairement à d’autres milliardaires aux relations ambiguës avec le pouvoir, il n’hésite pas à dire ce qu’il pense, même quand cela va contre le président américain.
Sur CBS le mois dernier, il s’est montré critique envers Trump :
« Les tarifs douaniers sont en fait — nous en avons beaucoup fait l’expérience — un acte de guerre, dans une certaine mesure »,
Ajoutant que ce sont les Américains qui paieront ces politiques protectionnistes.
Cette capacité à penser autrement et à questionner les décisions dominantes repose sur sa volonté de Cette capacité à penser autrement et à questionner les décisions dominantes repose sur sa volonté de toujours anticiper les conséquences futures. Il se demande constamment quels seront les effets à long terme des choix d’aujourd’hui, une approche qui l’aide à voir au-delà des réactions immédiates du marché.
Buffett se demande constamment quels seront les effets à long terme des choix d’aujourd’hui, une approche qui l’aide à voir au-delà des réactions immédiates du marché.
Cette approche explique sa tranquillité malgré la situation actuelle. Là où d’autres ne voient que des menaces immédiates, il distingue des cycles et des tendances de fond. Sa vision dépasse les variations quotidiennes pour se concentrer sur les éléments durables.
Pour les investisseurs ordinaires, les enseignements sont nombreux :
- La maîtrise émotionnelle : quand les marchés paniquent, Buffett reste calme
- L’importance d’un plan établi à l’avance plutôt que des réactions impulsives
- La valeur d’une diversification stratégique entre différents secteurs et régions
- La nécessité de remettre en question les idées à la mode
Si l’avenir s’annonce plutôt serein pour Buffett, ce n’est donc pas par chance mais Cette capacité à penser autrement et à questionner les décisions dominantes repose sur sa volonté de toujours anticiper les conséquences futures. Buffett se demande constamment quels seront les effets à long terme des choix d’aujourd’hui, une approche qui l’aide à voir au-delà des réactions immédiates du marché.
. À 94 ans, il nous montre que la sagesse financière n’a pas d’âge et que dans la confusion des marchés, la patience reste souvent le meilleur atout.