Schneider Electric : de star du CAC 40 à pire performance, que s’est-il passé ?

Schneider Electric traverse sa pire crise boursière depuis des années. Après avoir brillé parmi les stars du CAC 40 jusqu'en janvier 2025, le géant français de l'énergie s'effondre de 7% tandis que l'indice parisien gagne 6%. Entre les droits de douane imprévisibles de Trump qui paralysent sa stratégie internationale, l'intelligence artificielle qui déçoit après tant de promesses, et l'effondrement du marché résidentiel mondial, Schneider Electric cumule les mauvaises nouvelles. Faut-il encore croire en cette valeur jadis incontournable ?

Schneider Electric
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Résumé :

  • Schneider Electric perd 7% depuis janvier 2025 contre +6% pour le CAC 40
  • Les droits de douane de Trump créent une instabilité qui impacte directement les résultats
  • Le secteur de l’intelligence artificielle ralentit brutalement
  • Les marges opérationnelles révisées de 19,2-19,5% à 18,7-19% pour 2025
  • Le marché résidentiel s’affaiblit dans toutes les grandes régions

Schneider Electric traverse sa pire période boursière depuis des années. Le spécialiste français de la gestion énergétique figurait pourtant parmi les valeurs les plus performantes de la place parisienne entre mi-2022 et janvier dernier, dépassant largement le CAC 40 grâce à l’engouement pour l’intelligence artificielle et les infrastructures énergétiques.

Depuis le début 2025, la situation s’est retournée. Les investisseurs assistent à une chute du titre qui accumule les mauvaises nouvelles et interroge sur la capacité du groupe à maintenir sa croissance dans un environnement économique difficile. Cette dégringolade s’explique par une combinaison de facteurs externes et internes qui remettent en question la stratégie du géant français.

Trump paralyse Schneider Electric avec ses droits de douane

L’administration Trump a visé juste et Schneider Electric en paie le prix. Les droits de douane appliqués de manière imprévisible par Washington créent une onde de choc qui traverse tous les secteurs industriels français. Pour le géant de l’énergie, cette guerre commerciale dépasse le simple désagrément et oblige à repenser toute la stratégie internationale.

Impact des tensions commerciales sur Schneider Electric :

  • Devises : Effondrement du dollar et du yuan chinois
  • Marges : Érosion directe sur les marchés stratégiques
  • Stratégie : Réorganisation coûteuse des chaînes d’approvisionnement
  • Objectifs : Révision à la baisse des prévisions financières

La directrice financière du groupe l’a reconnu lors de la présentation des résultats trimestriels. L’impact des tensions sino-américaines se ressent directement sur les comptes, notamment à travers la double dévaluation monétaire qui érode les marges sur les marchés les plus importants. Cette instabilité pousse Schneider Electric à repenser entièrement ses implantations géographiques, une réorganisation qui coûte cher à court terme et explique en partie la révision des objectifs financiers.

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Le secteur IA ralentit et fait chuter les marges

Le secteur qui devait porter la croissance de Schneider Electric devient aujourd’hui un handicap. Les systèmes de refroidissement pour centres de données liés à l’intelligence artificielle, longtemps considérés comme prometteurs, traversent un ralentissement qui prend les analystes au dépourvu.

Cette déception frappe d’autant plus que Schneider Electric avait massivement investi dans ce segment. Les incertitudes sur le rythme de déploiement de l’IA contraignent le management à réviser ses ambitions. La marge opérationnelle attendue pour 2025 chute de 19,2-19,5% à 18,7-19%, soit une baisse de 0,5 point qui témoigne des difficultés du groupe.

Le boom de l’intelligence artificielle ne se traduit pas automatiquement par une demande explosive d’infrastructures de refroidissement. Les entreprises préfèrent souvent développer leurs propres solutions ou attendre que les technologies se stabilisent avant d’investir. Cette prudence pénalise directement l’entreprise qui comptait sur ce segment pour compenser les faiblesses ailleurs.

L’effondrement du marché résidentiel inquiète les analystes

Au premier trimestre 2025, Schneider Electric a manqué de peu les attentes des analystes financiers. Le groupe subit l’effondrement de la demande sur les marchés résidentiels dans l’ensemble des grandes régions mondiales.

Performance par segment :

  • Résidentiel : Chute généralisée dans toutes les régions
  • Industriel : Marchés atones
  • IA/Data centers : Ralentissement brutal
  • Global : Objectifs trimestriels manqués

Cette chute du résidentiel intervient au pire moment. Alors que les marchés industriels restent faibles et que l’IA déçoit, le résidentiel représentait l’un des derniers relais de croissance. Son effondrement prive l’entreprise française de leviers de compensation et accentue la pression sur l’ensemble des activités.

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AlphaValue prévoit que les investisseurs resteront prudents sur la demande à court terme. Cette méfiance se comprend : Schneider Electric a dû réaffirmer ses objectifs « en prenant en considération les effets potentiels des droits de douane« , une formulation qui traduit l’incertitude du management face à un environnement imprévisible.

Valorisation : faut-il encore parier sur Schneider ?

Sur le plan financier, Schneider Electric affiche une valorisation qui interroge. L’action se négocie entre 23 et 25 fois les profits attendus pour 2025, et entre 21 et 22 fois ceux espérés pour 2026. Ces multiples dépassent la moyenne sur dix ans, qui ressort à près de 20 fois les bénéfices des douze mois à venir.

Malgré cette cherté, la communauté financière reste optimiste et évalue le juste prix de l’action entre 250 et 255 euros, contre 223 euros au 28 mai. Cette cible laisse entrevoir un potentiel d’appréciation de 12 à 14%, un niveau qui pourrait séduire les investisseurs patients malgré les difficultés actuelles.

Cependant, l’analyse technique raconte une histoire différente. Les signaux graphiques et mathématiques envoient des messages plus prudents que ne le suggèrent les valorisations fondamentales. Cette divergence entre les deux approches traduit l’incertitude qui règne autour de la trajectoire de Schneider Electric et justifie la volatilité observée sur le titre ces derniers mois.

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