Résumé :
- Safran a enregistré une hausse de 34% de son cours de bourse, surpassant largement la performance du S&P 500 qui a reculé de 1% sur la même période.
- Le chiffre d’affaires du premier trimestre 2025 a bondi de 16,7% pour atteindre 7,26 milliards d’euros, porté par une forte demande dans l’aérospatiale civile et la défense.
- L’entreprise anticipe une expansion de ses marges opérationnelles de 15,1% à 16,1% et une croissance de 18% de son résultat opérationnel récurrent pour 2025.
- Les analystes ont révisé à la hausse leur objectif de cours, passant de 287,27 dollars à 356,11 dollars, impliquant un potentiel d’appréciation supplémentaire de 21%.
- Safran bénéficie d’un modèle économique équilibré entre équipements neufs et services après-vente plus rentables, ainsi que d’une position dominante sur des marchés en croissance structurelle.
Cette envolée n’est pas le fruit du hasard. Derrière cette performance remarquable se cache une stratégie industrielle rodée et des fondamentaux qui brillent dans un secteur en pleine renaissance. Mais cette ascension fulgurante n’est peut-être que le début d’une histoire encore plus ambitieuse.
La croissance de Safran dépasse tous les espoirs
Les chiffres du premier trimestre 2025 de Safran ont de quoi faire pâlir d’envie ses concurrents. Avec des revenus qui bondissent de 16,7% pour atteindre 7,26 milliards d’euros, l’entreprise française démontre une vitalité exceptionnelle dans un environnement économique pourtant incertain.
Cette performance remarquable repose sur un portefeuille d’activités parfaitement équilibré. La division propulsion, véritable moteur de la croissance, affiche une progression de 19% avec 3,7 milliards d’euros de revenus. Les intérieurs d’avions ne sont pas en reste avec une hausse de 16,6% à 788 millions d’euros, tandis que la branche équipements et défense progresse solidement de 13,9% pour atteindre 2,8 milliards d’euros.
Cette dynamique reflète l’excellente position de Safran sur des marchés porteurs. L’entreprise bénéficie pleinement de la reprise du transport aérien et de l’augmentation des cadences de production chez les avionneurs, notamment sur les programmes phares comme l’A320neo, l’A330neo et le Boeing 787.
Safran : l‘équilibre parfait entre équipement et services
L’une des forces méconnues de Safran réside dans son modèle économique sophistiqué qui mélange habilement ventes d’équipements neufs et services après-vente. Cette répartition, actuellement de 47% pour les équipementiers d’origine contre 53% pour les services, constitue un avantage concurrentiel majeur.
Les services après-vente, traditionnellement plus rentables que la vente d’équipements neufs, offrent une récurrence de revenus et des marges plus attractives. Cette évolution progressive vers une part plus importante des services dans le chiffre d’affaires global renforce la stabilité financière de l’entreprise et améliore sa rentabilité structurelle.
L’augmentation notable des livraisons de sièges pour la classe affaires et les jets régionaux témoigne également de la capacité de Safran à se positionner sur les segments les plus valorisés du marché aéronautique.
Des défis temporaires qui masquent une dynamique solide
Malgré cette performance globale impressionnante, Safran fait face à quelques turbulences opérationnelles qui illustrent les complexités de l’industrie aérospatiale. Les livraisons de moteurs LEAP ont reculé de 13%, principalement en raison d’une demande temporairement réduite de Boeing et des difficultés de montée en cadence d’Airbus sur le programme A350.
Ces ajustements, loin d’être alarmants, reflètent les cycles normaux de production dans l’aéronautique et les défis logistiques auxquels font face les grands avionneurs. Pour Safran, ces ralentissements temporaires pourraient même se transformer en opportunités, car ils génèrent une demande accrue de pièces de rechange et de services pour les appareils en exploitation.
Les perspectives financières de Safran rassurent les marchés
Pour l’ensemble de l’exercice 2025, Safran affiche un optimisme mesuré avec un objectif de croissance de 10% des revenus. Cette prévision, apparemment conservatrice au regard de la performance du premier trimestre, témoigne de la prudence de la direction face aux incertitudes du secteur.
Le groupe anticipe un résultat opérationnel récurrent entre 4,8 et 4,9 milliards d’euros, représentant une progression de 18% et une expansion des marges de 15,1% à 16,1%. Cette amélioration de la rentabilité confirme l’efficacité opérationnelle de Safran et sa capacité à transformer la croissance du chiffre d’affaires en profits durables.
Seule ombre au tableau, les flux de trésorerie libres devraient stagner entre 3 et 3,2 milliards d’euros, pénalisés par l’augmentation des taux d’imposition des entreprises en France. Cette contrainte fiscale, bien qu’handicapante, ne remet pas en question la solidité financière fondamentale de l’entreprise.
La valorisation de Safran laisse encore de la place
L’analyse approfondie des fondamentaux de Safran révèle un potentiel d’appréciation qui pourrait surprendre même les plus optimistes. Avec un objectif de prix révisé à 356,11 dollars contre 287,27 dollars précédemment, les experts entrevoient un potentiel de hausse de 21% supplémentaire.
Cette révision s’appuie sur une croissance annuelle composée de l’EBITDA attendue à 13% et une position financière nette positive qui offre une flexibilité stratégique appréciable. La comparaison avec les entreprises similaires du secteur confirme que Safran reste sous-évalué malgré sa récente progression.
La combinaison d’une croissance soutenue, d’une amélioration des marges et d’une position concurrentielle forte dans un secteur en expansion justifie pleinement cette réévaluation à la hausse.
L’avenir appartient aux leaders technologiques
Safran illustre parfaitement comment une entreprise française peut s’imposer sur les marchés mondiaux les plus exigeants. Son succès repose sur des décennies d’investissements en recherche et développement, une stratégie industrielle cohérente et une capacité d’adaptation remarquable aux évolutions du marché.
Les retards de livraison annoncés par Airbus, loin de constituer une menace, pourraient même renforcer la demande de services après-vente, segment traditionellement plus rentable pour Safran. Cette situation illustre la résilience du modèle économique de l’entreprise et sa capacité à transformer les défis en opportunités.
Dans un secteur où les barrières à l’entrée sont considérables et où les relations clients s’établissent sur le long terme, Safran dispose d’atouts durables qui devraient lui permettre de maintenir sa trajectoire de croissance dans les années à venir.
L’entreprise française prouve qu’avec la bonne stratégie et l’excellence opérationnelle, il est possible de créer de la valeur durable dans un monde économique de plus en plus incertain. Pour les investisseurs à la recherche de valeurs de croissance solides, Safran représente une opportunité qu’il serait dommage de laisser passer.