Résumé :
- Philippe Salle, PDG d’Atos depuis février 2025, prévoit de supprimer entre 10.000 et 13.000 emplois pour réduire les coûts de masse salariale de 400 à 500 millions d’euros.
- L’entreprise compte se retirer de « plusieurs dizaines » de pays où ses parts de marché sont faibles pour se concentrer sur les marchés les plus stratégiques.
- Atos vise une marge opérationnelle de 10% et un chiffre d’affaires entre 9 et 10 milliards d’euros d’ici 2028 dans le cadre de son plan « Genesis ».
- La dette du groupe, qui s’élevait à environ 5 milliards d’euros, a déjà été allégée de 2,1 milliards grâce à une restructuration financière achevée en décembre 2024.
- Les effectifs d’Atos devraient passer de 73.000 à environ 60.000 salariés d’ici 2026.
Une saignée sans précédent pour redresser le géant malade
C’est un chiffre qui donne le vertige : entre 10.000 et 13.000 emplois vont disparaître chez Atos. Une véritable onde de choc qui fera passer les effectifs de l’entreprise de 73.000 salariés actuellement à environ 60.000 « au point bas, courant 2026 », selon les mots du PDG sur BFM Business.
L’objectif affiché est glacial de pragmatisme : « chercher 400 à 500 millions de réductions de coûts en masse salariale », a annoncé sans détour Philippe Salle. Une décision qui semble presque mathématique dans sa brutalité.
Un groupe contraint de se réinventer de fond en comble
La restructuration ne s’arrêtera pas aux coupes dans les effectifs. Atos prévoit également de se retirer de « plusieurs dizaines » de pays où sa présence n’est plus jugée stratégique.
« Il y a énormément de pays sur lesquels nos parts de marché sont faibles, mieux vaut se concentrer sur quelques pays et ‘pousser les feux’ sur ces pays-là », a expliqué le patron, qui garde encore sous silence les territoires concernés, les négociations étant toujours en cours.
Ce plan de bataille, baptisé « Genesis » comme une promesse de renaissance, vise à sortir le groupe d’une spirale infernale. Rappelons qu’Atos croule sous une dette colossale de 5 milliards d’euros, même si une restructuration financière achevée fin 2024 a permis d’en effacer 2,1 milliards.
« J’adore les missions impossibles »
Face à l’ampleur du défi, Philippe Salle affiche pourtant une confiance déconcertante. L’homme se fixe des objectifs qui feraient trembler plus d’un dirigeant : 10% de marge opérationnelle d’ici 2028 et un chiffre d’affaires compris entre 9 et 10 milliards d’euros.
« J’adore les missions impossibles. La société mérite d’être redressée, c’est un très beau challenge », lance-t-il avec l’assurance de celui qui a déjà connu d’autres batailles industrielles.
Reste maintenant à savoir si ce remède de cheval permettra réellement de sauver ce qui fut autrefois l’une des plus belles réussites technologiques françaises, ou si la cure s’avérera trop sévère pour un patient déjà affaibli.
Les prochains mois seront cruciaux pour les milliers de salariés qui retiennent leur souffle, espérant ne pas faire partie de cette vaste opération « d’allègement » censée redonner vie à leur entreprise.