Résumé :
- Nvidia a bondi de 45% en deux mois depuis ses plus bas d’avril, regagnant près de 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière après une chute de plus de 30% en début d’année.
- L’administration Trump a supprimé en mai la règle de diffusion de l’IA de Biden, permettant à Nvidia de vendre ses puces d’intelligence artificielle sans restrictions géographiques majeures.
- Accord majeur avec Humain (contrôlé par le fonds souverain saoudien) incluant la livraison de 18 000 puces Blackwell GB300, s’inscrivant dans un plan d’investissement de 600 milliards de dollars de l’Arabie Saoudite aux États-Unis.
- Chiffre d’affaires trimestriel de 44,06 milliards de dollars dépassant les prévisions, avec des déclarations rassurantes du PDG Jensen Huang sur les perspectives futures malgré l’impact des tensions avec la Chine.
- Les géants comme Meta, Microsoft et Amazon confirment leurs engagements de plus de 300 milliards de dollars d’investissements IA en 2025, garantissant une demande soutenue pour les produits Nvidia.
Avec une progression fulgurante de 45% depuis ses plus bas d’avril, Nvidia vient de regagner près de 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Cette renaissance n’a rien du hasard : elle s’appuie sur quatre catalyseurs majeurs qui redonnent aux investisseurs l’espoir d’un nouvel âge d’or pour l’intelligence artificielle.
L’administration Trump desserre l’étau réglementaire
Le premier tournant décisif s’est produit à la mi-mai, quand le département du Commerce américain a purement et simplement abrogé la règle de diffusion de l’IA héritée de l’administration Biden. Cette mesure restrictive, qui limitait drastiquement les pays vers lesquels Nvidia pouvait écouler ses puces d’intelligence artificielle, pesait comme une épée de Damoclès sur les perspectives du groupe.
Jensen Huang, le patron charismatique de Nvidia, n’a pas mâché ses mots lors d’une récente conférence technologique. « Globalement, le contrôle à l’exportation fut un échec », a-t-il déclaré sans détour. « Les hypothèses fondamentales qui ont conduit à cette règle de diffusion de l’IA se sont révélées fondamentalement défaillantes. »
Cette libération réglementaire ouvre soudain des horizons considérables pour Nvidia, qui peut désormais envisager de reconquérir des marchés entiers qui lui étaient jusqu’alors fermés.
L’Arabie Saoudite mise gros sur l’intelligence artificielle
Presque simultanément, Nvidia a dévoilé un partenariat stratégique de première importance avec Humain, une société d’intelligence artificielle contrôlée par le fonds souverain saoudien. L’accord prévoit dans sa première phase la livraison de 18 000 puces Blackwell GB300, des processeurs de dernière génération destinés à créer une infrastructure d’IA de classe mondiale au royaume.
Ce rapprochement s’inscrit dans une dynamique plus large : l’Arabie Saoudite s’est engagée à investir 600 milliards de dollars dans diverses industries américaines, avec l’intelligence artificielle et les infrastructures en ligne de mire. Pour Nvidia, c’est l’assurance de débouchés considérables dans une région où la demande explose.
Les analystes de Melius Research y voient un signal particulièrement encourageant : « Ces alliés veulent investir ici aux États-Unis tout en s’appropriant une quantité énorme de puces Nvidia pour leurs usines d’IA domestiques. Pour les actionnaires de Nvidia, cette abrogation constitue une excellente nouvelle. »
Les résultats de Nvidia rassurent les marchés
Au-delà de ces développements géopolitiques, Nvidia a également livré des résultats trimestriels qui ont apaisé les inquiétudes des investisseurs. Le chiffre d’affaires du premier trimestre a atteint 44,06 milliards de dollars, dépassant les estimations des analystes fixées à 43,32 milliards.
Plus important encore, Jensen Huang a su rassurer les marchés sur l’impact des perturbations commerciales avec la Chine. Certes, l’entreprise a essuyé des pertes sur ce marché stratégique, mais les affaires continuent de prospérer globalement. Le patron de Nvidia en a profité pour réaffirmer sa confiance dans l’administration Trump : « Le président a un plan, il a une vision, et je lui fais confiance. »
Cette déclaration a été particulièrement bien accueillie par les investisseurs, qui y voient le signe que Nvidia pourrait bénéficier d’une position privilégiée dans les futures négociations commerciales entre Washington et Pékin.
Les géants technologiques maintiennent la cadence
Enfin, le quatrième pilier de cette renaissance tient à la persistance des investissements massifs des hyperscalers dans l’intelligence artificielle. Meta, Microsoft, Amazon et leurs pairs ont collectivement promis plus de 300 milliards de dollars d’investissements liés à l’IA pour 2025. Apple, de son côté, table sur 500 milliards de dollars étalés sur quatre années.
Angelo Zino, analyste senior chez CFRA Research, souligne que « les résultats du premier trimestre des entreprises technologiques de premier plan ont renforcé la visibilité des investissements en IA, les clients maintenant ou augmentant leurs plans d’investissements pour 2025. » Selon lui, la croissance de Nvidia dans les centres de données devrait se poursuivre pendant au moins deux années supplémentaires.