Résumé :
- Deux faillites successives : Trump Hotels and Casino Resorts (1995-2004) et Trump Entertainment Resorts (2004-2009) ont cumulé plus d’un milliard de dollars de pertes avant de faire faillite
- Investissements perdus : Les investisseurs des années 1980-1990 qui ont conservé leurs actions se retrouvent aujourd’hui avec des titres sans valeur
- Trump Media, seule survivante : L’entreprise actuelle de Trump exploite Truth Social et développe une stratégie Bitcoin avec un investissement prévu de 2,3 milliards de dollars
- Chute boursière récente : Après une introduction prometteuse à 78 dollars en mars 2024, l’action Trump Media ne vaut plus que 17,83 dollars en juin 2025
- Leçon d’investissement : Seuls les investisseurs ayant vendu lors des euphories initiales s’en sont sortis, démontrant que la notoriété ne garantit pas le succès financier
L’aventure Trump Hotels : quand le rêve tourne au cauchemar
En 1995, Trump fait le grand saut avec Trump Hotels and Casino Resorts. L’entrée en bourse fait sensation : 140 millions de dollars récoltés auprès d’investisseurs convaincus de miser sur le bon cheval. L’homme d’affaires new-yorkais ne fait pas les choses à moitié et se lance dans une expansion éclair à Atlantic City.
Le Taj Mahal et un troisième casino rejoignent rapidement le portefeuille. Sur le papier, tout semble parfait. Dans la réalité, c’est une tout autre histoire qui se dessine. Entre 1995 et 2004, l’entreprise engloutit 647 millions de dollars de pertes. Neuf années de saignée financière qui se terminent inévitablement par une faillite retentissante en 2004.
Pour les investisseurs de la première heure, le réveil est brutal. Leurs actions, achetées avec l’espoir de surfer sur le succès Trump, ne valent déjà plus grand-chose.
Acte II : Trump Entertainment Resorts, ou comment échouer deux fois
Mais Trump ne se laisse pas abattre. Après la faillite, l’entreprise renaît sous le nom de Trump Entertainment Resorts. Le magnat de l’immobilier accepte de céder son poste de PDG, tout en empochant 2 millions de dollars annuels pour ses services. Un joli pactole pour quelqu’un qui vient de mener une entreprise à la faillite.
L’histoire se répète avec une régularité déconcertante. En 2007, à nouveau 189 millions de pertes. En 2008, la facture grimpe à 232 millions. Le 13 février 2009, Trump et sa fille Ivanka jettent l’éponge et démissionnent du conseil d’administration. Quatre jours plus tard, Trump Entertainment Resorts dépose le bilan.
Aujourd’hui, cette entreprise n’existe plus que sous forme d’action fractionnaire sans la moindre valeur. Les investisseurs qui n’ont pas vendu entre-temps se retrouvent avec du papier bon pour la corbeille.
Cours de l’action Trump Media
L’exception Trump Media : une lueur dans les ténèbres ?
Dans ce tableau peu reluisant, une entreprise tire encore son épingle du jeu : Trump Media & Technology Group. Cette société, dont Trump détient la majorité, exploite la plateforme Truth Social et développe actuellement une stratégie Bitcoin ambitieuse.
La SEC vient d’ailleurs de donner son feu vert pour un investissement colossal de 2,3 milliards de dollars, soutenu par plus de 50 investisseurs institutionnels. Un signal encourageant pour cette entreprise qui représente le retour de Trump sur les marchés publics après trois décennies d’absence.
L’introduction en bourse du 26 mars 2024 avait d’ailleurs créé l’événement. Les actions avaient bondi jusqu’à 78 dollars avant de se stabiliser autour de 70 dollars. Mais depuis, la chute a été spectaculaire : au 20 juin dernier, le titre ne valait plus que 17,83 dollars.
Le verdict sans appel
Pour résumer brutalement : si vous aviez investi dans les entreprises publiques de Trump dans les années 1980 et 1990, et que vous aviez conservé vos actions, vous seriez aujourd’hui face à un constat accablant. Vos investissements auraient fondu comme neige au soleil, victimes de deux faillites successives et d’une gestion pour le moins discutable.
Seuls les investisseurs les plus malins, ceux qui ont su vendre au bon moment lors des premières euphories boursières, s’en sont sortis indemnes. Les autres ont appris à leurs dépens qu’en matière d’investissement, la notoriété ne fait pas tout, et que même les empires les plus clinquants peuvent s’effondrer.
Une leçon qui résonne encore aujourd’hui, alors que Trump Media navigue dans des eaux tout aussi troubles, malgré l’aura présidentielle de son fondateur.