Résumé :
- Les taxes douanières grimperont jusqu’à 145% pour la Chine et 20% pour l’UE
- Wall Street a perdu 6.000 milliards de dollars de valorisation en deux jours
- La Chine a annoncé une riposte avec 34% de droits supplémentaires
- Le président de la Fed alerte sur l’inflation, le chômage et le ralentissement économique
- Les consommateurs et populations vulnérables seront les premiers touchés
- Le président de la Fed alerte sur l’inflation, le chômage et le ralentissement économique
- Les consommateurs et populations vulnérables seront les premiers touchés
Sans se soucier de la débâcle boursière, Donald Trump persiste dans sa politique de droits de douane massifs. Le président américain reste insensible à l’effondrement de Wall Street et des places financières mondiales, allant jusqu’à accuser la Chine de céder à la « panique ».
Cette nouvelle guerre commerciale, présentée comme une réponse à « l’urgence nationale » du déficit commercial américain, fait trembler les économistes. Les analystes financiers prévoient des perturbations majeures dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et une hausse générale des prix pour les consommateurs. La tension monte entre les grandes puissances économiques, alors que les conséquences s’annoncent déjà sévères, avec un effondrement boursier historique et une mobilisation internationale contre les mesures américaines.
L’offensive commerciale américaine et ses justifications
L’administration Trump lance une attaque commerciale qui change complètement les règles du jeu économique mondial. Le 2 avril 2025, Trump a proclamé le « Liberation Day« , marquant le début d’une refonte du commerce international au nom du « patriotisme économique ». Dès le 5 avril, un droit de douane universel de 10% est entré en vigueur sur presque tous les produits entrant aux États-Unis, quelle que soit leur origine.
Cette première vague précède une seconde, plus violente, appliquée depuis le 9 avril, ciblant spécifiquement les pays exportant plus vers les États-Unis qu’ils n’en importent.
Les pays les plus touchés par les nouveaux droits de douane :
Pays/Région | Augmentation tarifaire | Date d’application |
Chine | +145% | 9 avril 2025 |
Vietnam | +46% | 9 avril 2025 |
Japon | +24% | 9 avril 2025 |
Union Européenne | +20% | 9 avril 2025 |
Tous pays | +10% (plancher) | 5 avril 2025 |
Cette nouvelle vague s’ajoute aux mesures déjà imposées : 25% sur l’acier et l’aluminium, et depuis jeudi, 25% sur les voitures importées.
Donald Trump défend sa position en invoquant la nécessité de réduire le déficit commercial américain. Sur sa plateforme Truth Social, il affirme :
« Je ne changerai jamais de politique. C’est un bon moment pour devenir riche! »
Cette détermination s’accompagne d’un avertissement clair aux partenaires commerciaux qui envisageraient de riposter : ils s’exposeraient à des surtaxes encore plus lourdes.
La riposte internationale et les conséquences économiques
Chine : contre-attaque immédiate et ciblée
Pékin a rapidement réagi à cette offensive. La Chine applique des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains depuis le 10 avril, portant le total à jusqu’à 125% sur certains secteurs sensibles. En parallèle, elle a restreint l’exportation de terres rares, une ressource stratégique pour l’industrie technologique mondiale.
L’Union européenne gèle sa riposte
L’Union européenne a choisi une stratégie plus diplomatique. Le commissaire au Commerce Maros Sefcovic a annoncé une suspension des contre-mesures pour une période de 90 jours, dans l’objectif de maintenir un dialogue actif avec Washington. Toutefois, Bruxelles prépare des sanctions ciblées, notamment sur les produits agricoles et manufacturés américains.
Choc boursier mondial et tensions économiques
Wall Street s’est effondrée de près de 6% à la clôture. Plus grave encore, la place financière américaine a perdu plus de 6.000 milliards de dollars de valorisation en seulement deux jours. Les bourses asiatiques et européennes ont suivi, avec des chutes de 4 à 6 %. Le cours du pétrole a plongé de plus de 7 %, et les matières premières sont en recul, signe d’un repli généralisé sur fond de crainte de récession mondiale.
Les secteurs économiques les plus vulnérables :
- L’industrie textile dépendante des importations asiatiques
- Les fabricants d’électronique grand public
- Le secteur automobile et ses sous-traitants
- Les détaillants proposant des produits importés à bas prix
- Les entreprises agroalimentaires utilisant des ingrédients importés
Le président de la Réserve fédérale contredit l’optimisme affiché par Trump. Alors que ce dernier presse la Fed de baisser les taux d’intérêt, le patron de la banque centrale prévient que les droits de douane provoqueront davantage d’inflation, un ralentissement économique et une hausse du chômage – un scénario économique particulièrement préoccupant.
Les tentatives de négociations et perspectives
En coulisses, des discussions se poursuivent pour atténuer l’impact de ces mesures. Trump a mentionné une « discussion très productive » avec le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, To Lam. D’après le président américain, Hanoï envisagerait de supprimer totalement ses taxes sur les produits américains, laissant entrevoir une possibilité d’exemption ou d’adaptation pour certains pays.
L’Union européenne, de son côté, explore des voies alternatives. Elle cherche à renforcer ses partenariats commerciaux avec d’autres puissances comme le Canada, l’Inde ou le Mercosur, afin de réduire sa dépendance aux exportations vers les États-Unis.
En Europe, le commissaire au Commerce Maros Sefcovic a rencontré ses homologues américains. Il a déclaré que l’Union européenne s’engageait à négocier sérieusement, tout en se tenant prête à protéger ses intérêts. Cette approche montre la volonté européenne de chercher un accord sans se soumettre aux exigences américaines.
L’impact de cette guerre commerciale dépassera largement les places boursières. Selon Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la CNUCED, la hausse des droits de douane frappera d’abord « les vulnérables et les pauvres« . Les consommateurs verront les prix augmenter pour de nombreux produits, tandis que les entreprises devront revoir leurs chaînes d’approvisionnement, avec des risques de suppressions d’emplois.
Parallèlement, Trump continue d’exercer une pression sur la Réserve fédérale. Il considère que le moment est idéal pour baisser les taux d’intérêt, citant les baisses de prix observées sur certains produits comme le pétrole et les œufs depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Cette demande illustre sa stratégie pour compenser les effets négatifs potentiels de sa politique commerciale par un assouplissement monétaire.