Confrontation à la Fed : Trump accuse Powell d’avoir échoué

La tension monte entre Donald Trump et la Réserve fédérale américaine. Après le maintien des taux directeurs par la Fed le 29 janvier 2025, l'ancien président, de retour à la Maison Blanche, a vivement critiqué Jerome Powell, l'accusant d'être responsable de la hausse des prix aux États-Unis.

Le désaccord de Trump et Powell
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Résumé :

  • La Fed maintient ses taux directeurs entre 4,25% et 4,5% en janvier 2025, mettant fin à un cycle de baisse entamé en septembre 2024
  • Donald Trump attaque violemment Jerome Powell sur Truth Social, accusant la Fed d’être responsable de l’inflation depuis 2020
  • Powell refuse de commenter les déclarations présidentielles pour préserver l’indépendance de la Fed, son mandat courant jusqu’en mai 2026
  • La Fed fait face à des critiques sur sa gestion tardive de l’inflation post-Covid et le timing contesté de ses décisions monétaires
  • L’incertitude persiste sur la politique commerciale de Trump, entre menaces de droits de douane et projets de taxes universelles

Un statu quo monétaire qui fait des vagues

La Fed vient de mettre fin à un cycle de baisse des taux qui avait permis de réduire d’un point le coût du crédit depuis septembre 2024. Les taux directeurs se stabilisent désormais dans une fourchette de 4,25% à 4,5%. Jerome Powell, président de l’institution, a justifié cette décision en déclarant : « Nous n’avons pas besoin d’être pressés pour ajuster notre politique. »

Cette pause dans l’assouplissement monétaire intervient alors que Donald Trump avait publiquement « exigé » une baisse immédiate des taux lors de son intervention au Forum de Davos le 23 janvier. Face à ce refus, le président américain n’a pas tardé à réagir sur son réseau Truth Social.

Une attaque frontale contre la politique de la Fed

Dans une série de messages virulents, Trump a accusé la Fed d’être à l’origine de l’inflation depuis 2020. Il promet de résoudre lui-même le problème en « libérant la production énergétique américaine, réduisant la réglementation, rééquilibrant le commerce international et relançant l’industrie manufacturière. »

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Le président américain va plus loin en critiquant les orientations de la banque centrale : 

« Si la Fed avait consacré moins de temps aux politiques antidiscriminations, à l’idéologie du genre, à l’énergie ‘verte’ et au faux changement climatique, l’inflation n’aurait jamais été un problème. »

Jerome Powell : entre indépendance et pressions politiques

Face à ces attaques, Jerome Powell tente de préserver l’indépendance de la Fed. Il refuse systématiquement de commenter les déclarations présidentielles, rappelant que « le public doit être certain que nous continuerons à faire notre travail, comme nous l’avons toujours fait. »

La position de Powell est d’autant plus délicate qu’il fait face à trois défis majeurs : une réaction tardive à l’inflation post-Covid, des critiques antérieures de Trump qui s’étaient révélées justifiées concernant la hausse des taux en 2018, et un timing contesté des récentes décisions monétaires.

Une politique monétaire sous haute surveillance

La Fed maintient son cap malgré les pressions politiques. L’institution reconnaît que « l’inflation reste un peu trop élevée » mais confirme son objectif de 2%. Powell a également écarté toute modification de cet objectif lors de l’examen quinquennal en cours de la politique monétaire.

Les marchés face à l’incertitude politique

L’incertitude plane également sur la politique commerciale de l’administration Trump. Entre menaces de droits de douane à la Colombie rapidement retirées et projets de taxes universelles progressives évoqués par le secrétaire au Trésor Scott Bessent, les orientations économiques restent floues, ajoutant une couche de complexité au travail de la Fed.

Cette confrontation entre la Maison Blanche et la Fed pourrait marquer le début d’une période de fortes tensions institutionnelles. Avec un mandat qui court jusqu’en mai 2026, Jerome Powell devra naviguer entre indépendance monétaire et pressions présidentielles croissantes, dans un contexte économique qui reste délicat.

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