Résumé :
- Boeing domine largement les commandes avec 512 unités contre 215 pour Airbus, représentant 55,1 milliards de dollars contre 18,3 milliards pour son concurrent européen sur les cinq premiers mois de 2025.
- Airbus conserve l’avantage sur les livraisons effectives avec 243 appareils livrés contre 220 pour Boeing, bien que ce dernier génère plus de revenus avec 16,5 milliards de dollars contre 15,2 milliards.
- Boeing fait face à des restrictions réglementaires limitant la production du 737 MAX à 38 appareils par mois, tandis qu’Airbus subit des perturbations de la chaîne d’approvisionnement qui freinent l’augmentation de ses cadences.
- L’accident récent d’un Boeing 787 d’Air India pourrait retarder l’approbation d’une augmentation de production pour Boeing, renforçant l’incertitude réglementaire sur ses perspectives de croissance.
- Les analystes recommandent Airbus pour les investissements à court terme en raison de sa stabilité, mais privilégient Boeing à long terme pour son potentiel de génération de flux de trésorerie supérieur.
Qatar Airways catalyse la remontée de Boeing
La commande majeure passée par Qatar Airways en mai 2025 constitue le principal moteur de cette performance exceptionnelle de Boeing. Plus de cent Boeing 737 MAX supplémentaires ont également été commandés par des clients non identifiés au cours du même mois. Boeing domine désormais le segment des monocouloirs avec 95 unités d’avance sur Airbus et affiche une supériorité de 202 unités sur les gros-porteurs.
Airbus n’a enregistré aucune commande en mai 2025, une stratégie délibérée visant à concentrer ses annonces sur le Salon de l’aviation de Paris organisé en juin. Cette approche reflète une différence de timing commercial entre les deux constructeurs, Boeing privilégiant les annonces régulières tandis qu’Airbus capitalise sur les grands événements sectoriels.

Airbus maintient son avantage sur les livraisons
Malgré sa domination sur les commandes, Boeing accuse un retard de 23 unités sur les livraisons effectives, Airbus totalisant 243 appareils livrés contre 220 pour son concurrent américain. Airbus devance Boeing de 51 unités sur les monocouloirs, compensant ainsi le retard de 28 unités sur les gros-porteurs.
En valeur, Boeing inverse la tendance avec 16,5 milliards de dollars de livraisons contre 15,2 milliards pour Airbus, soit un avantage de 1,4 milliard. Cette performance s’explique par un mix produit favorable aux appareils de plus forte valeur unitaire dans les livraisons de Boeing.
Les livraisons de Boeing progressent de près de 90 unités par rapport à 2024, tandis qu’Airbus recule de 13 unités. Cette évolution divergente illustre les défis spécifiques auxquels chaque constructeur fait face dans l’augmentation de ses cadences de production.
Cours de l’action Airbus
Airbus vs Boeing : des contraintes de production différenciées
Boeing subit les restrictions imposées par l’Administration fédérale de l’aviation américaine, qui limite la production du 737 MAX à 38 appareils par mois. Cette contrainte réglementaire constitue le principal frein à l’expansion du constructeur américain, qui dispose pourtant d’un stock d’appareils pré-construits pour soutenir ses livraisons.
Airbus fait face à des perturbations persistantes de la chaîne d’approvisionnement aérospatiale qui limitent sa capacité d’augmentation des cadences de production. Ces difficultés logistiques expliquent en partie la baisse des livraisons du constructeur européen malgré un carnet de commandes robuste.
L’accident récent impliquant un Boeing 787 d’Air India pourrait retarder l’approbation d’une augmentation de production à 42 appareils par mois pour le 737 MAX. Cette situation renforce l’incertitude réglementaire pesant sur les perspectives de croissance de Boeing à court terme.
Cours de l’action Boeing
Perspectives d’investissement contrastées
Les analystes privilégient Airbus pour les investissements à court terme en raison de sa position plus stable sur les livraisons et de ses revenus prévisibles. La régularité des livraisons d’Airbus offre une visibilité financière supérieure dans un environnement marqué par les incertitudes réglementaires pesant sur Boeing.
Boeing présente un potentiel de rentabilité supérieur à long terme grâce à sa capacité de génération de flux de trésorerie une fois les contraintes de production levées. Cette perspective s’appuie sur la forte demande pour le 737 MAX et la position dominante de Boeing sur le segment des gros-porteurs cargo.Le marché global affiche une santé remarquable avec des commandes nettes combinées atteignant 73,4 milliards de dollars contre 33,1 milliards sur la même période en 2024. Les carnets de commandes des deux constructeurs totalisent près de 15 000 appareils, garantissant plusieurs années d’activité soutenue dans un contexte de forte demande pour le transport aérien commercial.